LA GEOGRAPHIE ARABE
Tout comme la carte européenne s’articule autour de Jérusalem, une partie des cartes arabes s’articulent autour de la Mecque. En effet, chaque culture se place assez spontanément au centre de la carte, regardant le monde de son point de vue.
Certains savants arabes s’appuient sur la notion cosmogonique iranienne des sept "kishwars" : le monde est divisé en sept cercles géographiques égaux, le quatrième cercle représentant le centre du monde (l'Iran ou La Mecque) ; il est placé au centre des six autres cercles disposés autour de lui.
Cependant, une géographie plus scientifique se répand depuis le VIIIe siècle. Elle est liée à l’extension musulmane vers l’Europe et l’Asie et l’acquisition de traités géographiques antiques, dont Ptolémée, qui sont alors traduits. C’est ainsi que les systèmes de projection grecs sont assimilés.
A l’instar de la cartographie romaine, la géographie arabe a alors un rôle pratique. Il s’agit de décrire l’Empire islamique, le réseau routier, la topographie… afin de servir aux fonctionnaires (notamment fiscaux) ou à l’armée.
Au XIIe siècle, le géographe arabe al-Idrîsî (vivant à la cour chrétienne de Sicile) effectue une compilation de la connaissance géographique arabe en rédigeant une Géographie. Celle-ci décrit le monde connu alors et rassemble aussi bien des informations de géographie physique (ville, routes, relief…), que de nature économique, religieuse ou humaine.