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Dernière mise à jour : 15 Février 2022
Une matrice n × m est un tableau de nombres à n lignes et m colonnes :
Exemple avec n = 2, m = 3 : |
n et m sont les dimensions de la matrice.
Une matrice est symbolisée par une lettre en caractères gras, par exemple A. On note Aij l'élément situé à l'intersection de la ligne i et de la colonne j (la ligne est toujours nommée en premier).
On note [Aij] la matrice d'élément général Aij. On a donc : A = [Aij]
Si m = 1, la matrice est appelée vecteur (plus précisément vecteur-colonne) :
N.B. : Dans ce chapitre, nous utiliserons des lettres majuscules pour les matrices et des lettres minuscules pour les vecteurs, mais ce n'est pas obligatoire.
Si n = m, la matrice est appelée matrice carrée.
Matrice unité | Parfois notée In n est la dimension de la matrice (soit I4 dans cet exemple) |
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Matrice diagonale | notée diag(Dii) | |
Matrice triangulaire supérieure (Upper triangular matrix, U) |
||
Matrice triangulaire inférieure (Lower triangular matrix, L) |
Une matrice carrée A est dite symétrique si :
pour tout i différent de j
L'addition et la soustraction des matrices se font terme à terme. Les matrices doivent avoir les mêmes dimensions :
Chaque terme de la matrice est multiplié par le nombre :
La transposée AT (aussi notée A') d'une matrice A est la matrice obtenue en échangeant les lignes et les colonnes de A :
La transposée d'un vecteur-colonne est un vecteur-ligne :
Définissons tout d'abord le produit d'un vecteur-ligne xT par un vecteur-colonne y :
Ce produit est appelé produit scalaire des vecteurs x et y, noté x · y. Les vecteurs doivent avoir la même dimension.
Le produit matriciel s'en déduit : le produit de la matrice A (n × m) par la matrice B (m × p) est la matrice C (n × p) telle que l'élément Cij est égal au produit scalaire de la ligne i de la matrice A par la colonne j de la matrice B.
Exemple :
On a en effet, en effectuant les produits ligne par colonne :
Propriétés :
Le produit matriciel est :
La matrice unité I est élément neutre pour la multiplication : AIm = InA = A, si la matrice A est de dimensions n × m.
Transposée d'un produit : (AB)T = BTAT (Attention au changement d'ordre !).
Quelques produits particuliers :
(x et y sont des vecteurs-colonnes, A est une matrice)
Carré scalaire. Sa racine carrée (xTx)½ est appelée norme du vecteur ( notée ) |
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Produit extérieur des vecteurs x et y (Matrice d'élément général xiyj) Ne pas confondre avec le produit scalaire. |
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Forme quadratique (si A est symétrique) | |
Forme bilinéaire (dite symétrique si A est symétrique) |
Une matrice carrée A est dite inversible ou régulière s'il existe une matrice carrée A-1 (appelée matrice inverse) telle que :
Si A-1 n'existe pas, la matrice A est dite singulière
Propriétés :
(A-1)-1 = A
(AT)-1 = (A-1)T
(AB)-1 = B-1A-1 (Attention au changement d'ordre !)
[diag(Dii)]-1 = diag(1/Dii)
La matrice A est dite orthogonale si A-1 = AT
Pour une matrice 2 × 2, on montre que la matrice inverse est donnée par :
Le nombre ad - bc est appelé déterminant de la matrice A, noté :
La matrice inverse A-1 n'existe donc que si det A est différent de zéro.
La matrice A est singulière si det A = 0, régulière dans le cas contraire. Ce résultat se généralise à une matrice de dimension quelconque.
Propriétés des déterminants :
det(AT) = det(A)
det(AB) = det(A) × det(B)
Le déterminant d'une matrice triangulaire ou diagonale est égal au produit des éléments diagonaux. En particulier, det(I) = 1 (si I est la matrice unité)
Si A est régulière, det(A-1) = 1 / det(A)
puisque det(AA-1) = det(A) × det(A-1) = det(I) = 1
Si A est orthogonale, det(A) = ±1
puisque det(AAT) = [det(A)]2 = det(I) = 1
Un système de n équations linéaires à n inconnues est de la forme :
où les aij sont les coefficients du système, les xi les inconnues et les bi les termes constants.
Un tel système peut s'écrire sous forme matricielle :
avec :
Si la matrice A est régulière, on a, en multipliant à gauche par A-1 :
Soit :
Exemple :
Soit le système de 2 équations à 2 inconnues :
On a successivement :
Soit : x1 = 3, x2 = 1.
Lorsque la matrice est singulière, deux cas sont à envisager :
S'il est possible d'exprimer p équations en fonction des autres, le système admet une infinité de solutions. On peut retenir le vecteur x qui a la plus faible norme.
L'ensemble des solutions forme un sous-espace de dimension r = n - p dans l'espace de dimension n. Le nombre r est le rang de la matrice.
Exemple :
Le déterminant vaut : 1 × 2 - 1 × 2 = 0. La matrice est bien singulière.
La deuxième équation est égale à la première multipliée par 2. Il n'y a en fait qu'une seule équation : x1 + x2 = 3. C'est l'équation d'une droite (espace de dimension 1) dans le plan (x1, x2). La matrice est de rang 1.
Si les équations ne peuvent pas être exprimées les unes en fonction des autres, le système n'admet aucune solution. On peut cependant calculer un vecteur x tel que la norme du vecteur Ax - b soit minimale (bien que non nulle). Ce vecteur constitue la meilleure approximation de la solution au sens des moindres carrés (voir les cours de Statistiques).
Exemple :
La deuxième équation divisée par 2 donnerait x1 + x2 = 4, ce qui est incompatible avec la première équation. Le système n'a pas de solution.
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