Thématiques des 12e Journées Scientifiques
La durabilité du matériau bois
LE BOIS
Un terme hautement polysémique
La bois est un matériau naturel végétal ne se trouvant que sur la plus grande partie du tronc des plantes ligneuses. Une norme française a été établie pour définir la nomenclature du bois. Il s’agit de la norme NF B 50-003, selon laquelle le bois est « un ensemble de tissus résistants secondaires qui forment les troncs, branches et racines des plantes ligneuses. Issu du fonctionnement du cambium périphérique, il est situé entre celui-ci et la moelle ».
Paléobotanique : l’apparition du bois sur Terre
La datation de l’apparition du bois sur notre planète semble a priori difficile, étant donné son caractère biodégradable. Heureusement, le bois peut voyager très longtemps à travers les âges. C’est par exemple le cas du bois pétrifié, c’est-à-dire fossilisé. C’est à deux fossiles de plantes découverts en France, dans le Maine-et-Loire, que l’on doit la plus ancienne datation de présence de bois sur la planète. L’analyse de ces précieuses plantes fossilisées de 20 cm de hauteur pour la plus grande et à tiges de bois permit aux scientifiques de les dater de la période géologique du début du Dévonien. Ce qui porte le nombre de bougies du bois sur Terre à quelque 407 millions. L’origine du bois sur Terre daterait donc de 407 000 000 d’années.
La thématique des 12e journées Scientifiques du GDR des Sciences du bois sera articulée autour de « La durabilité de la forêt et du bois ». La durabilité du bois, qu’elle soit naturelle comme le chaignier et le Douglas, ou qu’elle soit conférée après des mofifications chimiques ou biologiques de biomsse La durabilité du bois sont des thématiques de recherche récurrentes des enseignants-chercheurs de l’université de Limoges, qui ont, en 2019, été amplifié avec la création de la chaire d’excellence Internationale « Resources Forestière et Usages du Bois (SylvaLIM) ». La manifestation s’articulera autour de 4 temps fort dont une demi journée sera consacrée à des conférences grand publique sur le le bois dans la ville. Les 4 temps forts seront articulé autour:
- Durabilité naurelle
- Durabilité conférée
- Résilience temporelle
- Durabilité vue par le génie civil
DE L'ARBRE AU BOIS
Une approche multi-échelle
L’idée mythique d’un vaste espace initialement recouvert de forêts primaires (la « Gaule chevelue » de César), la stabilité légendaire des arbres cache un paysage en évolution. Ce n’est qu’à la fin de la dernière glaciation (entre - 14 000 et - 10 000 ans) que les essences que nous connaissons furent en mesure de se développer. Puis, au Néolithique, l’exploitation agricole commença à changer l’aspect du paysage. Très tôt, on vit dans la forêt une source de richesse à entretenir et à exploiter. Qui dit forêt dit bois et le bois a été et reste le centre d’intérêt des propriétaires de forêts, au premier rang desquels l’État, précocement constitué en France.
Issu de l’activité biologique du cambium prévasculaire de l’arbre, le bois est un matériau biologique constitué ; caractéristique importante qui limite et/ou démultiplie son utilisation. Depuis de nombreuses années, les recherches entreprises visent essentiellement à maîtriser cette variabilité et notamment, à prédire les propriétés en fonction des conditions de production. Ces objectifs sont rendus particulièrement difficiles par la complexité de la structure du bois.
- À léchelle de l’arbre, le tronc est constitué de nombreuses couches concentriques visibles à l’œil nu sur une coupe transversale (Figure 1). Celles-ci, appelées « accroissements » ou « cernes annuels » sont le résultat de l’activité de différenciation cellulaire de l’assise génératrice cambiale (ou cambium vasculaire) située à l’interface entre l’aubier et le liber.
- À léchelle de l’accroissement annuel, l’observation permet de constater à l’œil nu qu’il est fortement hétérogène. La nature et l’organisation des cellules qui le composent constituent le « plan ligneux » de l’arbre. Ce caractère, contrôlé génétiquement, diffère d’une espèce à l’autre. Par son hétérogénéité, celui du chêne (Figure 2) est certainement l’un des plus complexes de nos essences européennes. Un cerne annuel peut être séparé en trois grandes parties: (i) la zone initiale poreuse. C’est le bois de printemps, caractérisé ici par ses gros vaisseaux entourés essentiellement de parenchyme longitudinal, (ii) la zone finale (bois d’été). De densité plus forte, elle est composée de plages de fibres, de parenchyme longitudinal et de petits vaisseaux et (iii) les rayons ligneuxdont la forme et la disposition suivant la direction radiale en font des élément particuliers du plan ligneux. Constitués de cellules de parenchyme radial (cellules dont le grand axe est orienté suivant la direction radiale), ils peuvent être unisériés ou multisériés ; pouvant alors atteindre plusieurs centaines de micromètres d’épaisseur (dans la direction tangentielle) et plusieurs centimètres dans la direction longitudinale
- À léchelle des tissus, la forme et l’organisation des cellules qui les composent constituent une autre échelle d’hétérogénéité. La Figure 3 montre un exemple de cette organisation cellulaire dans le cas d’un rayon ligneux (vue dans le plan longitudinal- tangentiel).
- À léchelle pariétale, on observe encore une hétérogénéité, celles-ci étant formées par un empilement de couches qui diffèrent par leur épaisseur et leur composition. En particulier, celles-ci contiennent des microfibrilles (elles-mêmes constituées de macromolécules) noyées dans une matrice. Leur orientation par rapport au grand axe de la cellule est un paramètre capital dans la compréhension de certaines propriétés du bois