Etude des processus linguistiques et des enjeux sémiotiques de la traduction intralinguale : quatre traductions du Poema de Mío Cid en castillan moderne
Thomas Faye
- Thèse dirigée par Anne-Marie Capdeboscq
- Soutenue le 24 novembre 2006
- Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS)
- Université de Limoges
- Articles du même auteur parus dans les Actes Sémiotiques
Index
Alors que la réflexion traductologique, traditionnellement et essentiellement empirique, tente de définir la "bonne traduction", le présent travail choisit d'élargir le champ d'analyse traductologique à une perception linguistique de la traduction mais également à sa dimension sémiotique en tant qu'elle est un acte d'écriture, de ré-écriture et de création, et qu'elle s'intègre dans une sémiophère avec laquelle elle entre en intéraction, et par laquelle ou au sein de laquelle elle devient une véritable praxis énonciative. En établissant les concepts de traduction régressive et de traduction progressive, qui synthétisent les principales théories du "bien traduire", ainsi que ceux de traduisibilité et de traductibilité, qui ouvrent une réflexion sur le statut du texte (traduit et à traduire), ce travail met en place une série de dialectiques par lesquelles il prétend offrir une analyse de la complexité de la trame textuelle, mise à nue par le retour sur le texte premier que peut susciter et encourager le travail de traduction. Par l'étude des implications du texte sur le public et, à l'inverse, l'influence de l'environnement extratextuel sur la constitution du sens d'un texte, la thèse défendue est celle de la variabilité du degré de traduisibilité du "Poema de Mio Cid" qui, en tant que discours, est voué à la non-réitérabilité ; de cette façon, en esquissant les frontières d'une orthosémiosis, cette étude met en avant l'inefficacité partielle de la langue seule à proposer; fût-ce dans le cadre d'une traduction intralinguale, une traduction satisfaisante d'un discours éminemment façonné par l'ensemble de ses circonstances d'énonciation.
Whereas the translation reflex, traditionally and essentially empirical, attempts to define the "right translation," this work aims to widen the scope of translation analysis, including linguistic considerations but also semiotics, as translation is an act of writing, re-writing, and creation. Furthermore, translation is integrated into a semiosphere with which it is in a dynamic interaction, and by which or through which translation becomes a truly enunciated praxis. By establishing regressive translation concepts and progressive translation, which synthesizes the principal theories of the "right translation," as well as the translatability of a text which opens up the question on the status of the text (translated and to be translated), this work pots in place a series of dialectics by which it hopes to offer an analysis of the complexity of the textual weave, exposed by returning to the original text which can problematize and encourage the work of translation. By studying the effects of the text on the reading audience and the inverse, the influence of the extra-textual environment on the construction of meaning of a text, the defended thesis is that there are varying degrees of translatability of Poema de Mio Cid; which, as discourse, is doomed to non-reiteration ; in this way, by drafting the borders of an ortho-semiosis, this study focuses on the partial inefficiency of relying on language alone to prepare, in the case of an interlinear translation, a satisfying translation of a discourse eminently fashioned by a set of enunciation circumstances.
Texte intégral : http://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/unilim-ori-18403