En deçà du tableau, la rue : Traversées urbaines et art du quotidien
Silvia Viti
- Thèse dirigée par Jacques Fontanille et Patrizia Violi
- Soutenue le 24 septembre 2015
- Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS)
- Université de Limoges
- Articles du même auteur parus dans les Actes Sémiotiques
Index
L’enjeu et la motivation de cette recherche est de rendre une dignité théorique à toutes ces pratiques qui revendiquent une appropriation, ne serait-ce que exclusivement sémiotique, de l’espace urbain. En consonance avec la démarche de Michel De Certeau, même le concept d’art a été analysé en tant que forme d’expression quotidienne. La street art a été interrogée en tant que pratique de traversée de l’espace et en tant que style de spatialisation : le produit c’est toujours un certain effet-espace qui sous-tend un certain effet de présence. L’exigence de ce travail c’était de faire un portrait de la ville à partir de micros narrations créatives qui la racontent comme par exemple l’intervention de Banksy sur la West Bank Barrier en Palestine, les inscriptions des pixadores brésiliens, les traversées des traceurs du Parkour, et les portraits affichés par JR. La street art c’est une narration possible de la ville, qui, comme un tatou sur la peau, en racontent les moments difficiles, en célèbrent les éléments d’identification, en souvient l’histoire (même celle des villes lointaines) dans une dialectique continue entre soi et Autre. D’un point de vue méthodologique, nous sommes partis de l’analyse des cas pour interroger certaines problématiques sémiotiques à l’aide de la réflexion sur les interactions et les styles de vie d’Éric Landowski, celle sur les pratiques et les formes de vie de Jacques Fontanille et celle sur l’ethno-sémiotique de Francesco Marsciani. L’analyse du phénomène a été nourri par la contribution des autres sciences sociales ayant déjà réfléchi sur l’espace et sa représentation artistique, et tout particulièrement l’anthropologie.
The issue and the motivation of this research is to give a theoretical dignity to all these practices that claim an appropriation of the urban space, even out of its semiotic meaning. In consonance with Michel De Certeau approach, even the concept of art has been analyzed as an everyday form of expression. The street art has been examined either as a space-crossing practice either as a style of spatialization: the altogether product is a space-effect which underlies a certain effect of presence. The goal of this work is to obtain a portrait of the city from a series of creative micro-narrations that illustrate it, as, for example, Banksy’s intervention on the West Bank Barrier in Palestine, the inscriptions of the Brazilian pixadores, Parkour tracers’ city crossings, the portraits posted up in the city by JR. The street art is a possible way of narration of the city, as a tattoo on the skin, it tells the hard moments, celebrates the identification elements, recollects the history (even for the far cities) with a continuous dialogue between itself and the Other. From a methodological point of view, we started from case analyses to question certain semiotic issues with the help of Eric Landowski’s thoughts about interactions and lifestyles, Jacques Fontanille’s ones about life practices and forms, Francesco Marsciani’s reflections on ethno-semiotics. The analysis of the phenomenon has been enriched by the contribution of other social sciences which had already pondered on the concept of space and its artistic representation, anthropology among the others
Texte intégral : http://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/2015LIMO0085