De nouvelles « Humanités » naissent et se structurent, telles les humanités numériques ou les humanités environnementales, sur le modèle des humanités classiques. A la fois ces humanités prennent acte des mutations profondes de nos sociétés, en cours et en devenir, et traduisent la volonté forte des SHS de s’impliquer et de faire face, avec leurs spécificités, à ces nouveaux défis sociétaux. Dans le contexte contemporain de communication, de médiation et de médiatisation généralisée, de production et de circulation massive des
discours, de floutage des différences entre champs des pratiques et univers discursifs, de mise en crise de la véridiction et de la fiducie, notamment l’égard de la science, la sémiotique, et plus largement les sciences du sens, du langage et de la communication, ont un rôle de premier plan à jouer dans l’appréhension de ces mutations sociétales en formation.
Le Congrès de l’AFS 2022 entend s’inscrire dans cette dynamique, et poursuivre, 21 ans après, le travail amorcé par le Congrès « Sémio 2001 – Des théories aux problématiques », développé au gré des Congrès successifs, à Lyon, Paris, Liège, Luxembourg, ou par le Colloque international qui se tint à Limoges en 2015, précisément intitulé : « La sémiotique face aux défis sociétaux du 21e siècle ».
Dans ce cadre, la notion de Transition offre à la fois une thématisation socialement pertinente, une problématique en acte qui participe explicitement de l’urgence actuelle, et une entrée disciplinaire adéquate, sollicitant tout autant la sémiotique, la sémiologie, que les sciences du langage ou les sciences de l’information et de la communication.
Comme un mouvement massif dont on peine à embrasser les contours et à distinguer les parties, la transition semble mettre en branle l’édifice de nos sociétés dans son ensemble, et traverser peu ou prou tous les niveaux de pertinence.