Le numéro 9 « Cum finis. Femmes aux confins d’elles-mêmes » de la Revue TraHs est publié.
Le numéro 9 Cum finis. Femmes aux confins d’elles-mêmes de la Revue TraHs est publié.
Sous la direction de Marie-Gersande RAOULT
La situation inédite dans laquelle le monde se trouve actuellement confronté à l’épidémie de COVID 19 nous oblige à faire face à des mesures sanitaires qui bouleversent notre rapport à la société. L’instauration de confinements dans de nombreux pays a ou aura des impacts sur nos conditions de vie, notre économie, notre rapport au réel, nos relations sociales et interroge également plus largement notre posture face aux politiques publiques. Nombreuses études ont d’ores et déjà montré que la population féminine était identifiée comme faisant partie des citoyens les plus « vulnérabilisés » par cette situation.
C’est précisément cette expérience de laboratoire in vivo comme la définit Stéphane Beaud professeur en Sciences Politiques qu’implique un confinement quel qu’il soit que nous souhaitons sonder dans le prochain numéro de la revue Trahs. Si les articles relatifs à la crise sanitaire que nous partageons tous actuellement sont les bienvenus, nous cherchons plus largement à nous intéresser au phénomène du confinement en tant qu’expérience de coupure avec le monde à travers le prisme de situations féminines, que cet isolement ait été subi ou délibérément choisi. Nous souhaitons en effet partir de l’étymologie même du terme « confinement » qui en latin se rapporte au terme « confinis » (=qui a la même limite) et qui est composé de « cum » (=avec) et de « finis » (=limite, frontière) et qui renvoie de fait à une forme de relégation.
Il s’agit donc de décrypter des expériences de confinement qui peuvent relever de différentes typologies. Autrement dit, il est attendu d’analyser à travers l’histoire de l’humanité, que ce soit en Europe ou sur d’autres continents, et dans une perspective interdisciplinaire, des exemples probants de femmes « confinées » telles que : les recluses ou religieuses, les détenues et incarcérées, les séquestrées ou otages, les aventurières de l’extrême, mais aussi des femmes qui pour des raisons de santé se trouvent prisonnières de leurs corps ou de leur esprit, qui d’une manière ou d’une autre vivent leur existence comme un carcan. Nous pourrons de la sorte appréhender le confinement sous différents angles : celui de de la violence, de l’introspection, de la résilience, de l’ascétisme, de la maladie… La femme, confrontée à une zone frontière, dans une telle situation d’isolement, peut y vivre soit une expérience dramatique, punitive, sadique, initiatique, « préventive » ou encore cathartique. Pour autant il convient de démontrer comment cette expérience qui toujours la pousse dans des retranchements psychologiques interroge directement la phénoménologie et son rapport d’être au monde mais au-delà d’être à soi. Autant de portraits de femmes qui sous des angles différents se retrouvent aux confins d’elles-mêmes.
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