LES PLANS MUNICIPAUX
Si l’Etat renouvelle son jeu de cartes de la France, les municipalités et les particuliers participent également à la production cartographique.
Depuis le XVIIIe siècle, les villes développent en effet des notions de programmes d’urbanisme ou « embellissement », notamment avec la création des places royales destinées à célébrer le pouvoir en place. De grands projets d’alignements sont ainsi connus à la fin du XVIIIe siècle comme à Strasbourg (plan Blondel), Reims (plan Legendre) ou à Limoges (plan Trésaguet).
Cependant, la loi de servitude de l’alignement du 16 septembre 1807 impose un plan d’alignement règlementant la ligne que les façades d’une rue ne peuvent dépasser pour toutes villes de plus de 2000 habitants. Ceci implique une production cartographique initiale lourde de la part des municipalités mais aussi, dans un second temps, de la part des particuliers. En effet, l’alignement ne se faisant qu’à l’occasion de travaux, ils doivent présenter aux autorités un dossier permettant de vérifier la conformité des travaux envisagés avec le plan général d’alignement. Ces dossiers nécessitent la réalisation de nombreux plans et bénéficient de l’invention d’un nouveau support : le calque. Ce dernier permet de réaliser rapidement plusieurs duplicatas d’un fond de plan sans avoir à faire un levé de terrain. Le gain de temps est donc considérable. Des copies du cadastre napoléonien, certifiées conformes par les géomètres du cadastre, se multiplient donc au sein des dossiers administratifs. Annotées, elles permettent de présenter rapidement plusieurs versions d’un projet.