Au cours des dix dernières années, la Méditerranée est devenue, d’un espace de passage, un espace « nasse », un piège pour les migrant.e.s qui se heurtent à des frontières dérivantes. Celles-ci sont passées des territoires continentaux sud-européens, aux îles, puis à la mer, comme le montre la sidérante errance des navires des ONG portant secours aux migrant.e.s. Cette dérive va jusqu’aux pays tiers au sud de la Méditerranée, auprès desquels l’Europe externalise la gestion des flux migratoires. Un certain nombre de ces trajectoires migratoires aboutissent à Limoges, en se cristallisant autour de quelques lieux. Plus précisément, l’ex CRDP sur le campus de Vanteaux héberge depuis presque un an une centaine de ces migrants. L’objet de ce café géo, animé par Nathalie Bernardie-Tahir, géographe à GEOLAB, par le collectif Chabatz d’entrar et l’association PAN !, est de raconter leurs trajectoires et leurs vies, entre circulations et enfermements.