JPUNUM 2017 : Journée Pédagogie Universitaire et Numérique
Numérique et pédagogies
Au-delà ou en deçà des appréciations que chaque acteur de la
pédagogie peut faire des usages des techniques numériques pour
la pédagogie, des notions anthropologiques mobilisées dans tout
acte d’apprendre sont au coeur du questionnement pédagogique.
Il s’agit, entre autres, d’ interroger les processus attentionnels, les
formes de présence à l’autre. Les dispositifs techno-symboliques
pédagogiques que nous mobilisons prennent-ils suffisamment en
compte ces fondamentaux ?
Intervenants :
Cathia Papi, Télé-université du Quebec
Thierry Baccino, Université Paris VIII
Geoffroy Gonzalez, Chaire de Recherche Contributive de Plaine Commune
Thierry Gobert, Université de Perpignan Via Domitia)
Pour plus d’information rendez vous sur : http://www.unilim.fr/jpunum2017/
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INTERVENTION CATHIA PAPI
Cathia PAPI – LE E-LEARNING : POURQUOI LES TRANSFERTS ENTRE PRATIQUES SO- CIALES ET NUMÉRIQUES NE VONT- ILS PAS TOUJOURS DE SOI ?
Le e-learning, correspondant à l’implication des technologies de l’information et de la communication (TIC) dans la formation en classe, hybride ou à distance, apparaît, de- puis le tournant du siècle dernier, comme un moyen de renouveler l’éducation et de faci- liter l’apprentissage. Nous avons, dans nos travaux antérieurs, mesuré l’appréciation que les apprenants font de divers dispositifs de e-learning. Nous proposons de présenter les résultats de ces enquêtes. Au vu des réponses des enquêtés, nous questionnerons les rai- sons, tant anthropologiques que pratiques, qui mettent en tension l’appréciation des apports des technologies numériques dans l’éducation et celle des formes relativement «tradition- nelles» de formation. De fait, nous verrons les raisons pour lesquelles, bien qu’étant des usa- gers quotidiens de certaines technologies, les étudiants développent des attentes et compé- tences en e-learning moins fortes que celle véhiculées par l’idée de génération numérique.
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INTERVENTION THIERRY BACCINO
Thierry BACCINO – LA LECTURE NUMÉRIQUE : QUELLES CONSÉQUENCES COGNITIVES ?
À l’heure du web 2.0 qui multiplie les usages de la toile dans un souci affiché de simplicité d’utilisation, on peut interroger l’impact des supports de lecture électronique actuels sur le système cognitif du lecteur. Le propos de l’intervention permettra de faire le point sur les compétences et les performances du « lecteur numérique » par rapport au lecteur d’antan (sur papier) ainsi que sur les conséquences en termes d’apprentissage et de pédagogie. Seront présentées les capacités de perception visuelle, d’attention, de compréhension et de mémoire qu’impliquent les supports électroniques ainsi que la possible adaptation du lecteur.
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INTERVENTION GEOFFROY GONZALEZ
Geoffroy GONZALEZ – COURS EN LIGNE : QUELLE PLACE POUR LES INSTITUTIONS DU SAVOIR À L’HEURE DE L’ÉCONOMIE DES DATA ?
Il s’agira de tenter une caractérisation analytique des cours en ligne, qu’ils soient massivement ouverts ou non, et par là d’esquisser une critique de leurs modes de fonctionnement en gardant à l’esprit l’analyse que Bernard Stiegler a proposée de cette tendance désormais majoritaire du web et des technologies numériques en général à promouvoir une «économie des data» qu’il considère contraire à l’objet des institutions du savoir. Je proposerai alors de revenir sur les expérimentations qui ont été menées sur le mode de la recherche-action autour de cette critique et de cette analyse, et qui ont visé à proposer un modèle alternatif de cours en ligne.
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INTERVENTION THIERRY GOBERT
Thierry GOBERT – LA CLASSE ENTRE ACTIVITÉS IN SITU ET À DISTANCE : QUELLES FORMES DE PRÉSENCE ?
Les apprenants manifestent un engouement fort pour les communications extra-pédagogiques. Pour le satisfaire, les dispositifs socio-numériques implémentés dans les téléphones évolués constituent les moyens d’accès les plus plébiscités. Les étudiants les utilisent en multipliant les stratégies mais des conduites spécifiques apparaissent et sont identifiables. Dans l’enceinte de la classe, elles se traduisent notamment par des formes d’attention et de présence distribuées entre les différentes activités in situ et à distance. Les hubs sociaux mobilisent des ressources cognitives. Le maintien d’une activité de veille pour les sollicitations extérieures au sujet premier de concentration engendre des séquences comportementales identifiables. Elles reposent sur un faisceau de biais d’optimisme qui se manifestent notamment par des illusions de contrôle, de compétence et de présence multivariée. Nous questionnerons les effets de ces modes de présence sur les processus attentionnels.