« Communication non conventionnelle et nudging en contexte urbain »
Dans une perspective sémiotique, le nudging peut être envisagé, dans le cadre d’une pédagogie sociale « bienveillante », comme un discours à visée stratégique non prescriptive, où l’interaction de communication joue sur la compétence des destinateurs et énonciateurs à reconnaître, préfigurer et réorienter le savoir, le croire, et le sentir qui sont à la base de l’action de leurs interlocuteurs et destinataires. L’élaboration d’une stratégie efficace de nudging implique la planification d’actions de communication capables de modifier et redéfinir des relations et les rôles des sujets impliqués dans le discours du bien public. Dans cette perspective, pour mieux identifier et suggérer des parcours efficaces de nudging, à différentes échelles, il nous semble intéressant d’observer et d’analyser ce domaine de la communication publique qui se présente sous des formes soi-disant « non conventionnelles ».
En particulier, nous nous proposons de travailler sur un corpus des formes de communication d’intérêt collectif choisies parmi les plus provocantes mises en place par des administrations, des groupes d’intérêt collectif ou des associations, dans les espaces urbains. Ces campagnes de communication impliquent souvent l’utilisation non conventionnelle des lieux de la vie quotidienne, et sont destinées à endiguer et à contourner les biais responsables des comportements nuisibles, et à suggérer des nouvelles perspectives d’interactions dans l’espace public. Il s’agit d’objets d’analyse assez complexes, à sémiotiser à l’intersection entre sémiotique de l’espace et sémiotique des formes de vie.