Jean-Marie Klinkenberg (Université de Liège, Conseil de la langue française et de la politique linguistique)



« L’incitation douce dans la mise en œuvre des politiques linguistiques : le cas des « usages non sexistes »

On distingue en général deux types de mesures en matière de politique linguistique : les interventions qui portent sur le statut des langues et celles qui portent sur leur corpus. Alors que le corps social admet volontiers la légitimité de l’action des pouvoirs publics dans le premier domaine (régime des langues en matière administrative, dans l’enseignement, etc.), il se montre extrêmement chatouilleux — particulièrement dans les pays de langue française — lorsque des initiatives sont prises dans le second champ,­ comme le montre l’exemple des rectifications orthographiques ; les acteurs déploient alors pour les contrer des trésors de rhétorique épisémiotique.

L’action sur le corpus ne peut donc être efficace qu’à condition de mobiliser des techniques d’incitation douce. L’exposé le démontrera à partir du cas des interventions en faveur d’un langage non sexiste (féminisation des noms de métiers, grades et fonctions, rédaction inclusive…). Pour cela, il comparera et évaluera les batteries de mesures prises en matière de corpus dans différents cadres francophones.

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