1ére édition du Colloque Interdisciplinaire sur les Savoirs Ancestraux de l'entité Eau (CISAEE)
Pourquoi et comment sauvegarder les savoirs anciens autour de l’eau ?

Regards croisés Afrique - Europe

Les 7 et 8 avril 2025

Ces dernières années, les universitaires, les praticiens, les gestionnaires de l’eau et le public ont manifesté un intérêt croissant pour les savoirs et techniques traditionnelles de l’eau et de gestion de l’eau. Cet intérêt se manifeste dans des domaines tels que la publication de livres et d’articles scientifiques, la restauration, la protection et la conservation de sites aquatiques patrimoniaux, et l’expansion de projets tels que le Réseau mondial des musées de l’eau, ce dernier parrainé par l’UNESCO. Le colloque que nous organisons vise à faire le point sur ce phénomène, à expliquer son succès croissant et à se demander comment il peut contribuer à répondre aux problèmes et défis actuels et émergents de l’eau.

Le colloque réunira des chercheurs et des praticiens de France et de (pays d’Afrique) avec pour objectif de présenter un large éventail de perspectives sur ces questions et de développer des idées et des suggestions basées sur ces échanges. L’intérêt scientifique de ce colloque sera de définir et de comprendre la portée de nouvelle approche pour en analyser aussi bien les continuités avec les politiques environnementales passées (pour certains remontants à l’époque coloniale), que les promesses qu’elle renferme pour le futur. Nous visons à se demander quelle est la valeur des savoirs et pratiques traditionnelles locales dans la préservation durable de l’eau et face aux défis actuels de la transition écologique et l’exigence d’une distribution et accès équitable de l’eau.

Le colloque invitera à la recherche, à la réflexion et à la discussion entre différents acteurs : chercheurs, gestionnaires et usagers de l’eau dans l’objectif de produire un travail scientifique qui démontrera comment les méthodes ancestrales et les savoirs traditionnels, souvent transmis de génération en génération, peuvent valoriser/renforcer la diversité exceptionnelle des patrimoines et des valeurs associés à l’eau. De plus, cela permettra de sensibiliser le grand public et collaborer avec les institutions françaises, notamment Limoges Métropole et la Région Nouvelle Aquitaine, ainsi que celles d’Afrique, à la nécessité de l’éducation sur la durabilité de l’eau et de mettre en place des mesures pour rétablir notre relation dégradée avec l’eau.

Cette rencontre scientifique est motivée, en partie, par notre réaction aux approches actuelles dominantes des problèmes liés à l’eau, et en particulier au « Nexus : Eau-Energie-Alimentation », selon laquelle il faut envisager l’eau dans ses multiples liens avec les secteurs de l’énergie et de l’alimentation et avec les acteurs publics, économiques et sociaux. Même si cette approche présente certains avantages, elle ne semble pas prendre en compte, une fois de plus, le contexte local des populations qui exercent un rôle actif sur l’eau, en leur qualité de premiers usagers, et de dépositaires d’un savoir traditionnel, juridique et géographique, façonné depuis des générations, résultat de multiples interactions entre humains et eaux. Compte tenu de cette dimension historique, géographique et anthropologique, qu’il est tout à fait nécessaire d’analyser et de prendre en considération, que ce soit en France ou au Sénégal, ou même à l’échelle mondiale, en Europe et en Afrique, la problématique de l’eau et de la transition écologique ne peut plus se limiter à une simple question politique et technique.