Le virus varicelle-zona (VZV)


Classification

Le virus de la varicelle et du zona (VZV) appartient à la famille des Herpesviridae et à la sous-famille des Alphaherpesvirinae.

Epidémiologie

La transmission interhumaine du VZV s’effectue essentiellement par voie respiratoire, par inhalation de gouttelettes émises par un individu atteint de varicelle, et également à partir du liquide contenu dans les vésicules cutanées de varicelle ou de zona (directement ou par aérosol). En France, la séroprévalence du VZV est supérieure à 95% chez les adultes de plus de 20 ans. On compte environ 700 000 cas annuels de varicelle (plus de 90% chez les enfants de moins de 10 ans). L’incidence du zona est de l’ordre de 380 cas / 100 000 habitants, avec un âge médian de survenue de 60 ans.

Physiopathologie

Le VZV est un virus dermoneurotrope. La varicelle correspond à la primo-infection par le VZV. Le virus persiste à vie chez l’hôte infecté sous forme latente dans les ganglions nerveux sensitifs (crâniens et rachidiens). Il peut par la suite se réactiver et provoquer un zona.

Pouvoir pathogène

La varicelle se caractérise par une éruption vésiculeuse généralisée accompagnée d’un prurit intense et d’une fièvre modérée. Le zona correspond à une éruption vésiculeuse unilatérale et localisée. Les algies post-zostériennes (APZ) constituent la principale complication du zona. La pneumonie varicelleuse est la plus fréquente des complications graves de la varicelle chez l’adulte. Chez les individus immunodéprimés, on peut observer des formes graves (varicelle maligne ou progressive, zona généralisé avec atteinte viscérale). Chez la femme enceinte, la varicelle peut se compliquer d’une varicelle congénitale ou d’une varicelle néonatale.

Diagnostic

Le diagnostic clinique des formes habituelles de varicelle et de zona suffit. En cas de besoin (forme atypique ou grave), le diagnostic virologique direct repose sur la détection du génome viral par PCR. La détection des IgG anti-VZV permet d’établir le statut sérologique. Elle doit notamment être effectuée dans la semaine qui suit un contage varicelleux chez une femme enceinte.

Traitement antiviral

La prise en charge thérapeutique des infections par le VZV repose sur l’utilisation de l’aciclovir (par voie intraveineuse) ou de sa prodrogue orale, le valaciclovir. En cas d’échec, le foscarnet peut être utilisé en deuxième intention. Le traitement précoce (<72h après le début de l’éruption) du zona permet de prévenir les APZ. Ces antiviraux ciblent l’ADN polymérase virale et bloquent la synthèse du génome viral. La résistance du VZV aux antiviraux concerne essentiellement les individus immunodéprimés, mais aussi les individus immunocompétents souffrant de kératite zostérienne récidivante. Chez les patients recevant un traitement antiviral depuis au moins 7 jours sans régression significative des lésions, la prévalence de la résistance du VZV aux antiviraux a été évaluée à 10,7% au CNR Herpèsvirus sur la période 2010-2021. L’aménamévir (AMENALIEF®), inhibiteur du complexe hélicase-primase du VZV bénéficiant d’une autorisation d’accès compassionnel, constitue une alternative thérapeutique en cas d’infection résistante ou réfractaire.

Vaccin

Il existe des vaccins contre la varicelle (VARIVAX®, VARILRIX® ou PROQUAD®) et contre le zona (ZOSTAVAX®). Il s’agit de vaccins vivants atténués. La vaccination anti-varicelleuse est notamment recommandée chez les adolescents (entre 12 et 18 ans), les femmes en âge de procréer et les personnes en attente de greffe d’organe solide sans antécédent de varicelle. La vaccination contre le zona est recommandée chez les adultes âgés de 65 à 74 ans révolus, y compris chez les sujets ayant déjà présenté un ou plusieurs épisodes de zona (https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/calendrier_vaccinal_21avril22.pdf).