Généralités sur les MGCS


 Les Gammapathies Monoclonales de Signification Clinique ou en anglais, Monoclonal Gammopathies of Clinical Significance (MGCS) regroupent les manifestations cliniques, pouvant toucher divers organes, qui compliquent une gammapathie monoclonale.

 MGCS

Les immunoglobulines sont produites le plus souvent par des cellules de la moelle osseuse, les plasmocytes. Le rôle des plasmocytes est de produire les anticorps dont l’organisme a besoin pour se défendre contre les infections. Il arrive qu’une de ces cellules devienne immortelle et continue à se diviser à l’identique; on dit alors qu’elle forme un clone. La présence, dans le sang ou dans les urines, d’une immunoglobuline monoclonale (ou gammapathie monoclonale) témoigne de l’émergence d’un clone de cellules produisant des immunoglobulines toutes identiques.

Les gammapathies monoclonales sont le plus souvent asymptomatiques et nécessitent une simple surveillance. On parle alors de Gammapathie Monoclonale de Signification Indéterminée (ou MGUS en anglais). Il s’agit d’une anomalie fréquente, concernant environ 1% de la population adulte, qui peut évoluer pendant de nombreuses années sans symptômes et ne nécessite aucun traitement. La fréquence augmente avec l’âge et atteint presque 10% au delà de 90 ans. Rarement, avec un risque de 1% par an, l’évolution peut se faire vers une maladie maligne, comme un myélome ou une macroglobulinémie de Wasldenström, qui nécessite alors un traitement spécifique.

Néanmoins dans de rares cas (environ 10%), même en l’absence d’évolution vers une maladie maligne, les gammapathies monoclonales peuvent se compliquer de manifestations cliniques. La complication la plus fréquente est l’amylose AL, qui représente environ la moitié de ces complications et est détaillée par ailleurs sur ce site internet. D’autres complications sont possibles et l’on parle alors de MGCS. Celles ci peuvent être liées à des dépôts ou des précipitations d’immunoglobulines, ou à des mécanismes encore inconnus, mais avec un lien établi avec l’immunoglobuline monoclonale. Les organes les plus fréquemment touchés sont les reins, la peau, le cœur et les nerfs. D’autres organes peuvent également être atteints, de façon plus rare.

Les atteintes cutanées peuvent être très variées : plaques, nodules, lésions, éruptions, ou épaississement de la peau, qui peuvent altérer la qualité de vie. Les manifestations cutanées peuvent être isolées ou être un manifestations parmi d’autres symptômes.

 

Le diagnostic

Le diagnostic d’une gammapathie monoclonale, en l’absence de manifestation clinique, est le plus souvent fortuit à l’occasion d’un bilan sanguin. L’anomalie est détectée sur l’électrophorèse des protéines du sang et/ou des urines. Des examens complémentaires sont alors nécessaires afin évaluer le taux de l’immunoglobuline monoclonale, sa caractérisation et éliminer une évolution maligne. Une surveillance prolongée est ensuite nécessaire permettant d’évaluer le risque évolutif, à un rythme qui dépend du bilan initial. Dans le cadre des MGCS, il convient dans un premier temps de faire le diagnostic et le bilan de la gammapathie monoclonale.

Le diagnostic d’une atteinte d’organe liée à une MGCS peut être évoqué à l’examen clinique, mais nécessite le plus souvent un prélèvement du tissu atteint, appelé biopsie. D’autres examens peuvent également être nécessaires, en fonction de l’organe atteint. La prise en charge des patients atteints de MGCS nécessite une collaboration entre l’hématologue et le spécialiste de l’organe atteint; néphrologue, dermatologue, neurologue, cardiologue, etc., qui déterminent le bilan et le suivi adapté.

 

Le traitement

Les atteintes d’organes liées à une MGCS nécessitent le plus souvent un traitement, contrairement aux MGUS sans symptômes. Le traitement repose principalement sur le traitement de la gammapathie monoclonale, visant à faire diminuer le taux de l’immunoglobuline responsable. Il s’agit souvent de traitements anti-tumoraux utilisés dans le myélome. Parfois, d’autres traitements peuvent être nécessaires, comme l’administration d’immunoglobulines intra-veineuses ou des échanges plasmatiques. S’agissant de maladies très rares, il n’existe pas de recommandations établies et approuvées pour chaque manifestation. Le choix du traitement le plus adapté se fait après discussion multidisciplinaire.

L’efficacité du traitement des MGCS cutanées est principalement évalué sur l’amélioration  ou la disparition des lésions dermatologiques.