La préméditation – 15 octobre 2015
Emotions, Création
Circonstances, fictions et discours savants
Journées d’études à l’Hôtel Fumé en Salle des Actes à Poitiers, le 15 octobre 2015
Selon un traité élémentaire de droit criminel publié en 1936, il existe des moments successifs dans l’infraction. Il importe donc de tenir compte de trois étapes : la phase psychologique, la phase préparatoire qui peut être plus ou moins longue et qui correspond tout à la préméditation, et, enfin, la troisième et dernière phase, celle de l’exécution. Selon cette fois un lexicographe de la même période, la préméditation c’est tout simplement une « décision prise d’avance » et l’auteur de l’article ajoute qu’elle « est une circonstance aggravante du meurtre ». La notion de préméditation amène à interroger les émotions qui ont partie prenante dans le geste criminel. A la colère éruptive et spontanée – la « chaude cole » du Moyen Âge – s’opposent des sentiments (plus durables) que sont la haine et le désir de vengeance et/ou des dispositions mauvaises qui telle la malice ou la duplicité, sont censés faire le lit de la préméditation. En posant la question de la préméditation, c’est donc bien l’individu plus que son crime que l’on examine et que l’on scrute, suggérant également ou induisant un partage entre professionnels du crime, récidivistes ou pas et criminels d’occasion, d’opportunité cédant au moment.
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