Les Corps intermédiaires économiques – Entre l’Etat et le marché
Sous la direction de Clothilde Druelle-Korn
L’article 1 de la célèbre loi Le Chapelier du 17 juin 1791 disposait que l’anéantissement de toutes espèces de corporations des citoyens du même état ou profession étant une des bases fondamentales de la Constitution française, il est défendu de les rétablir de fait, sous quelque prétexte et quelque forme que ce soit. Cependant, tout en critiquant officiellement et vivement les associations engagées dans l’administration et le gouvernement économique, la République n’a pas pu davantage que les régimes politiques précédents, être en mesure de fonctionner sans recourir à ce qu’il convient d’appeler des corps intermédiaires économiques. Le colloque organisé à l’occasion du 150e anniversaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Limoges et de la Haute-Vienne a été l’occasion de reprendre l’examen de ces institutions peu ou mal connues du grand public. Les treize contributions rassemblées dans cet ouvrage ont pour ambition de contribuer à la mise en perspective historique d’une actualité, celle de ces corps intermédiaires économiques. Du XVIe siècle à nos jours, le lecteur est invité à observer le lent processus de démocratisation menant des corporations aux associations professionnelles, à suivre l’organisation des chambres consulaires et la constitution d’ordres professionnels, à interroger la signification de l’intermédiarité entre l’État et les citoyens dans le domaine économique. Dans le temps long les corps intermédiaires économiques s’établissent comme de véritables institutions, pourvues à la fois de stabilité et de la capacité de se transformer pour continuer à assurer des missions qui s’articulent autour de quatre verbes d’action : protéger, encourager, développer et former.
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