Détails
Présentation
De l’exclusion à la réconciliation ? La réintégration comme dimension régulatrice des institutions, de l’Antiquité à nos jours
16-18 octobre 2024
Poitiers
Lien d’inscription : https://paiement.appli.univ-poitiers.fr/web/CRIHAM2024
PROGRAMME
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Mercredi 16 octobre 2024 | 14h-18h
14h-14h15 Accueil par Cécile Auzolle, Univ. de Poitiers, directrice adjointe du Criham.
14h15-14h30 Introduction scientifique du colloque par Albrecht Burkardt, Univ. de Limoges et Anne Jollet, Univ. de Poitiers.
14h30-18h00 Session 1 : Exclusions et réintégrations au sein de communautés religieuses, présidence : Jérôme Grévy, Univ. de Poitiers.
14h30-14h55 Christian Stein, Univ. de Bourgogne, L’Édit de Galère et la réintégration des chrétiens dans la communauté impériale (311 apr. J.-C.).
14h55-15h20 Nicolas Preud’homme, docteur de Sorbonne Université, Pardonner et réintégrer dans le mazdéisme iranien de l’Antiquité tardive (IIIe-VIIe siècle apr. J.-C.)
Discussions et pause.
15h45-16h10 Véronique Beaulande-Barraud, Univ. de Grenoble, Lever l’excommunication, est-ce réintégrer ?
16h10-16h35 Élisabeth Lusset, CNRS-Paris I LAMOP-, Ubi benivolos invenerit receptores. La réintégration des religieux apostats d’après les registres de la Pénitencerie apostolique (1480-1530).
16h35-17h10 Arnaud Fossier, Univ. de Dijon, Jean-Pascal Gay, Univ. de Louvain, Dispenses et réintégrations ecclésiastiques à la fin du Moyen Âge et à l’époque moderne.
17h10-17h35 Philippe Boutry, Univ. Panthéon Sorbonne, Exclus, chassés, pourchassés, revenus, réintégrés, vainqueurs et triomphants : les prêtres réfractaires dans les pays de l’Ain.
Discussions.
Jeudi 17 octobre 2024 | 9h-17h00
9h00-12h45 Session 2 : Exclusions et réintégrations au sein de communautés religieuses, présidence : Jean-Pascal Gay.
9h00-9h25 Eléna Guillemard, Univ. de Montpellier 3, Habiliter, réhabiliter : le Saint-Office, les clercs et l’hérésie (XVIIe siècle).
9h25-9h50 Kévin Saule, professeur au lycée Lakanal de Sceaux, Il faut « que les évêques se souviennent, dans leur comportement en matière pénale, qu’ils sont pasteurs et non bourreaux » : de la réintégration des curés délinquants de Beauvais au Grand Siècle.
9h50-10h15 Vicenzo Zocco, doctorant de l’Univ de Poitiers, La tentative de réintégration des Juifs dans le Royaume de Naples au XVIIIe siècle : obstacles culturels et opposition ecclésiastique.
Discussions et pause.
10h45-11h10 Stephan Steiner, Univ. Sigmund Freud de Vienne, Sitting in Limbo. The intricate return of religious refugees to early modern Austria.
11h10-11h35 Anne Jusseaume, Univ. d’Artois, IUF, Sortir du couvent, rester dans l’Église. De quelques sorties de religieuses dans la première moitié du XXe siècle.
11h35-12h00 Agnès Desmazières, Centre Sèvres-Facultés Loyola de Paris, La ‘réhabilitation’ des prêtres délinquants sexuels dans le premier XXe siècle : entre sévérité et encouragement à la conversion.
12h00-12h25 Daniel-Odon Hurel, LEM-CERCOR, Exclusion et réintégration dans la tradition bénédictine et cistercienne moderne et contemporaine : relectures normatives et spirituelles de la Règle.
Discussions.
Déjeuner buffet avec les intervenants du colloque.
14h30-16h30 Session 3 : Groupes sociaux stigmatisés, présidence : Andreas Gipper.
14h30-14h55 Bruno Tabuteau, CRIHAM-Univ. de Limoges, Lépreux et léproseries du second Moyen Âge à la première modernité, entre ‘exclusion’ relative et (ré)intégration exclusive.
14h55-15h20 Stefan Ehrenpreis, Univ. d’Innsbruck, Integration of poor and disabled children in Early Modern German Schools.
15h20-15h45 Jacques Fonlupt, Les cagots : vers une progressive sortie de l’exclusion (XVIIe-XIXe siècles).
Discussions.
18h-20h, Soirée de médiation scientifique à l’Espace Mendès France sur Exclure et réintégrer, enjeux contemporains avec la participation de Josselin Tricou, sociologue, Univ. de Lausanne, Fanny Gallot, historienne, Univ. de Paris Est Créteil, Raphaëlle Manière, agente SNCF et membre du comité Femmes mixité de la CGT et Mgr Pascal Wintzer.
Vendredi 18 octobre 2024 | 9h-16h00
9h00-10h50 Session 4 : Exclusions et réintégrations : les enjeux en politique, présidence : Chloé Gaboriaux, Univ. de Poitiers.
9h00-9h25 Christine Petrazoller, docteure de l’Univ. de Franche-Comté, Les enjeux d’une réconciliation et réintégration de bannis politiques à l’époque hellénistique.
9h25-9h50 Laure Godineau, Univ. Sorbonne Paris Nord, La conception de l’exclusion et de la réintégration des Communards par les républicains modérés.
9h50-10h15 Andreas Gipper, Univ. de Mayence, L’affaire Dreyfus : de la dégradation à la réintégration.
10h15-10h40 Laurence Montel, Univ de Poitiers, Raisons d’exclure ou de réintégrer : le cas de l’inspecteur Pierre Bonny dans la France des années 1930.
Discussions et pause.
11h00-12h30 Session 5 : Exclusions et réintégrations dans les mondes académiques et artistiques, présidence : Chloé Gaboriaux.
11h00-11h25 Cécile Reynaud, Saprat-EPHE, Les modalités d’entrée et de sortie du Conservatoire national de musique de Paris (1850-1914): les cas d’exclusion et de réintégration.
11h25-11h50 Marta Rosa, Univ. de Lisbonne, Femmes interdites : le théâtre sans actrices.
11h50-12h15 Dylan Simon, Univ. de Lille, L’exclusion du sociologue et philosophe Henri Lefebvre du CNRS et les raisons de sa réintégration institutionnelle.
Discussions.
Déjeuner buffet avec les intervenants du colloque.
14h00-16h30 Session 6 : Exclusions et réintégrations, rééducation face à la délinquance, présidence : Cécile Reynaud.
14h00-14h25 Agnélé Lassey, Univ. de Lomé, Le projet droit et justice juvénile de UCJG (Union chrétienne de jeunes gens) / YMCA (Young Men’s Christian Association) : parcours de réintégration de quelques jeunes marginalisés.
14h25-14h50 Gwenaël Murphy, Univ. de la Réunion, Après le bagne. L’impossible réintégration dans la « société impitoyable ».
14h50-15h15 Marc Renneville, Clamor-EHESS, Exclure pour réintégrer. Les enfants de Gaillon (1816-1925).
15h15-15h45 Discussions et conclusions du colloque par Anne Massoni, Univ. de Limoges, directrice du Criham.
APPEL À COMMUNICATION
Le colloque de l’axe PIC (Pouvoirs, institutions, conflits) du laboratoire Criham des universités de Limoges et de Poitiers souhaite mettre au centre des réflexions, dans une approche de longue durée, ces processus qui mènent, au sein des institutions régulatrices, de l’exclusion à la réintégration.
Le colloque ne vise pas à l’analyse de l’exclusion dans sa dimension sociale globale, dimension la plus prégnante dans la pensée contemporaine du social et objet, au cours des dernières décennies, de multiples analyses sociologiques, anthropologiques et historiques. Le propos sera ici de penser des pratiques dans le cadre d’institutions, créations concertées, cadres contraignants, de portions plus ou moins vastes de la société. Surtout, l’attention sera portée, davantage que sur l’exclusion en elle-même, sur la capacité des institutions à réintégrer les sujets mis à l’écart.
L’analyse précise des procédés de la réintégration, de leur justification aux détails de leur mise en pratique dans les contextes historiques les plus divers sera le cœur de la problématique du colloque. Dans ce cadre, on s’intéressera en particulier aux formes, discrètes ou ostentatoires, ritualisées ou plus ou moins improvisées, de la réintégration. On étudiera comment ces modes opératoires en rappellent d’autres, plus anciens ou repris à d’autres champs du social, à d’autres institutions ; bref, on appréciera quelle culture mais aussi quels rapports de force sociaux s’expriment à travers l’outillage symbolique de ces pratiques.
On s’interrogera sur ce que les anciennes et anciens exclu•es apportent à l’institution qu’elles et ils réintègrent : constituent-ils des acteurs de second plan, restent-ils sur des marges des institutions réintégrées, portent-ils les stigmates de l’exclusion passée (combien de temps ou jusqu’à quel événement probateur ?), sont-ils des vecteurs de désordre, de désintégration des institutions, ou de transformations, d’adaptation des institutions auxquelles ils viennent apporter des expériences nouvelles ? On s’interrogera sur la participation de la réintégration à la solidité, à la longévité des institutions, au positif, par les apports extérieurs véhiculés par les réintégrés, mais aussi, au négatif, si l’on peut dire, au sens où la réintégration peut contribuer à éviter la constitution de groupes critiques, susceptibles de s’institutionnaliser et de venir concurrencer l’institution existante ? Pour dire cela de façon abrupte, l’institution est-elle gagnante à la réintégration ? Et les personnes réintégré.es, que gagnent-elles réellement à leur réintégration ? Les conséquences de la réintégration sont-elles les mêmes en fonction du genre, de l’origine sociale, géographique, de l’âge des individus ou de la structure des groupes
concernés ?
Les analyses pourront également s’inscrire dans des problématiques comme celles de l’oubli et de la mémoire collective, notamment mémoire au sein des institutions, des groupes sociaux, mémoire de l’exclusion comme de la réintégration. Les institutions religieuses s’imposent comme instances créatrices de règles, tout à la fois des plus puissantes et des plus diversifiées. Les multiples institutions de l’Église catholique, par exemple, ne cessent de menacer d’exclusion, notamment par cette forme que l’on peut
considérer comme ultime, l’excommunication, mais elles s’efforcent tout aussi obstinément de remettre dans le droit chemin des brebis égarées. Toutes les institutions religieuses sont pourvoyeuses de pardon, de possibilités de réintégration et de mise en œuvre de ces réintégrations. L’étude de leur aptitude à réintégrer sera un axe structurant du colloque. Cependant, ne serait-ce qu’à titre comparatif, d’autres institutions sont tout autant à envisager. On pensera, bien sûr, à l’État, grand créateur d’institutions dans tous les domaines de la vie sociale. On pensera en particulier à l’Armée. Elle aussi institue des règles, réputées strictes, et prévoit l’existence de déviances, de refus des règles. Elle aussi fait parfois le choix de l’exclusion, plutôt que la punition. Connaît-elle aussi des procédés de la réintégration et
selon quelles règles fonctionnent-ils ? Enfin, on pourra s’interroger aussi sur les fonctionnements collectifs de multiples groupes constitués qui ont leurs règlements, ou leurs fonctionnements entés dans des traditions, et leurs exclus. Ces groupes ne sont pourtant pas à proprement parler des institutions : ainsi des confréries, des fraternités universitaires, des clubs, des « sociétés » du XVIIIe siècle, dans un horizon du travail plus proche, les jurandes, les sociétés de secours mutuel du XIXe siècle, plus près de nous, les syndicats, les partis politiques et tout le monde des associations ; dans le domaine artistique, ateliers, académies, écoles, conservatoires…
Le colloque cherchera à aborder ce terrain d’analyse dans la longue durée, en rendant compte de la diversité des situations et des lieux, depuis l’Antiquité jusqu’au XXe siècle, à travers les sources les plus variées, qu’elles permettent des études de cas précis ou des approches plus globales. Se voulant une contribution interdisciplinaire à l’anthropologie historique de l’exclusion, l’interrogation est ouverte à d’autres disciplines, au-delà de celles réunies au sein du Criham.
COMITÉ D’ORGANISATION :
- Albrecht Burkardt, histoire moderne, Université de Limoges,
- Anne Jollet, histoire moderne, Université de Poitiers
- Cécile Auzolle, musicologie, Université de Poitiers,
- Alexis Avdeeff, anthropologie, Université de Poitiers,
- Alexandra Beauchamps, histoire médiévale, Université de Limoges,
- François Brizay histoire moderne, Université de Poitiers,
- Virgile Cirefice, histoire contemporaine, Université de Limoges,
- Jérôme Grévy, histoire contemporaine, Université de Poitiers,
- Daniel-Odon Hurel, histoire moderne, Directeur de recherche au CNRS, membre associé au Criham,
- Pauline Lafille, histoire de l’art, Université de Limoges,
- Fanny Le Bonhomme, histoire contemporaine, Université de Poitiers,
- Anne Massoni, histoire médiévale, Université de Limoges,
- Nathan Rera, histoire de l’art, Université de Poitiers,
PROPOSITIONS DE COMMUNICATION
Les organisateurs souhaitent recevoir vos propositions avant le 31 octobre 2023. Les propositions devront comporter au maximum 500 mots.
Nous vous remercions de les accompagner d’un court curriculum vitae.
INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES
Les propositions sont à envoyer aux organisateur et organisatrice du colloque :
- Albrecht Burkardt,
- Anne Jollet,