ANR – Tituli
Pour une étude interdisciplinaire des rouleaux des morts (XIIIe siècle-1536)
Coordination
Davide Gherdevich
IGR au DYPAC (Dynamiques patrimoniales et culturelles, Université Paris-Saclay)
Participation
Anne Massoni
Professeur des universités, Histoire médiévale - CRIHAM
Rémi Crouzevialle
Ingénieur d'étude - Université de Limoges
Fabien Cerbelaud
Ingénieur d'étude - Université de Limoges
Programme ANR 2024 - 2028
Ce projet concerne les rouleaux mortuaires ou rouleaux funéraires, des parchemins transmis de monastère en monastère, à l’occasion de la mort d’un clerc ou d’une personne importante de la communauté émettrice. Il s’agit d’étudier des documents rarement étudiés, appelés rouleaux des morts, rédigés dans les monastères, en Angleterre, en France, en Italie, en Espagne.
Sous forme de rouleaux de plusieurs dizaines de mètres, ces manuscrits enroulés étaient portés d’églises en monastères selon des raisons et itinéraires qui restent encore à comprendre. Dès lors, une prière en hommage à la personne décédée, était prononcée. Le voyage pouvait durer un an, voire un an et demi, à travers l’Europe. 471 rouleaux ont été recueillis par Jean Dufour en 5 volumes, dont un volume d’introduction et de tables. Les documents sont datés entre le VIIIe siècle et l’année 1536. 24 rouleaux en parchemin conservés en original. Matériellement, ces rouleaux sont larges de 18 à 27 cm, mais sont parfois très longs, par exemple le rouleau mortuaire de Jean II et de Gautier III, abbés de Saint-Bavon de Gand a une longueur de 30 m. Les plus anciens originaux connus, datent de la seconde moitié du Xe siècle et ont été mis en circulation par Saint-Martial de Limoges. Le premier original presque complet est celui du Vital, abbé de Savigny (mort en septembre 1122), qui circula en France, au Nord de la Loire, et en Angleterre. Comme l’objectif est d’étudier les rouleaux des morts sous différents aspects, plusieurs chercheurs du DYPAC-UVSQ, du Centre de recherche sur la conservation-Muséum national d’Histoire naturelle, du Centre Borelli de l’ENS Paris-Saclay et du CRIHAM de l’Université de Limoges, issus de disciplines diverses, travaillent ensemble sur ce projet, autour de trois aspects. Tout d’abord, l’histoire, avec l’étude de l’écriture et des relations entre les établissements religieux. Ensuite, les encres avec l’analyse chimique et les composants typiques des encres. Enfin, les mathématiques avec l’analyse des graphes, les statistiques des relations entre les monastères et la causalité à laquelle s’ajoute l’analyse spatiale avec la stratification de ces parcours. Seule une trentaine sont conservés dans leur intégralité, tandis que les autres sont en fragments ou sont des copies.
Quatre rouleaux en particulier, provenant de Paris, Turin, Valenciennes et Limoges, seront étudiés, et nous organiserons des workshop à Paris, Limoges et Turin pour permettre à ceux qui ne l’ont pas encore fait de voir les parchemins de leurs propres yeux.