CAPTuR : un label INSERM et de nombreux projets innovants
Publié le 21/04/22
Le Laboratoire CAPTuR (Contrôle de l’Activation Cellulaire, Progression Tumorale et Résistance Thérapeutique) de l’Université de Limoges a obtenu la labellisation INSERM, une reconnaissance de l’excellence de ses travaux de recherche translationnels et transdisciplinaires et une victoire qui couronne un travail et des projets à la pointe de l’innovation.
CAPTuR travaille sur des niches scientifiques en matière de cancer. Il identifie de nouveaux biomarqueurs d’agressivité tumorale et de résistance thérapeutique et développe de nouvelles technologies et qui vont permettre d’améliorer le diagnostic, le pronostic et la prise en charge des patients. CAPTuR s’intéresse à trois types de cancer : poumon, côlon et cerveau (glioblastome).
L’INSERM a été séduit par son approche transdisciplinaire et translationnelle qui lui permet de valider toutes ses hypothèses et ses découvertes expérimentales vers le patient, grâce à des collaborations avec les physiciens de l’institut XLIM et les cliniciens du CHU de Limoges.
Faciliter la détection des cellules souches cancéreuses
CAPTuR et l’équipe Bioélectromagnétique de l’institut XLIM se sont ainsi lancés dans un projet européen intitulé SUMCASTEC pour faciliter la détection des cellules souches cancéreuses
Les cellules souches cancéreuses sont très difficiles à identifier : elles sont peu nombreuses et peuvent échapper aux moyens d’analyse usuels dont disposent les cliniciens et les biologistes aujourd’hui. Elles nécessitent de mettre en œuvre des protocoles de caractérisation coûteux, très longs et pas toujours fiables à 100%. Des protocoles, pour le moment, incompatibles avec une utilisation en clinique. Ces cellules si particulières sont également difficiles à traiter car elles résistent à la radiothérapie ou à la chimiothérapie conventionnelles. Les chercheurs de l’Université de Limoges ont donc conçu un laboratoire miniature, si petit qu’on le nomme laboratoire sur puce, capable de détecter en quelques minutes grâce à des ondes électromagnétiques la présence de ces cellules dans un échantillon.
Après la caractérisation des cellules souches cancéreuses, CAPTuR envisage à présent de les trier, puis de tester leur sensibilité à différentes thérapeutiques à partir de modèles 3D développés au sein du laboratoire. Cela pourrait permettre de proposer des traitements plus ciblés des tumeurs, moins nocifs pour le patient et plus efficaces.
Par ailleurs, CAPTuR a fait une découverte majeure qui pourrait bien révolutionner le traitement du cancer du poumon. Ils ont en effet été les premiers à observer qu’une protéine présente dans le corps humain, la sortiline pouvait se couper, et surtout que le fragment ainsi produit avait des propriétés anti-tumorales.
Mieux prédire les récidives
Enfin CAPTuR s’intéresse aux exosomes, vésicules extra cellulaires ou nanoparticules qui circulent dans le sang. Ils servent à la communication intercellulaire et contrôlent leur microenvironnement. Ils peuvent servir à protéger la tumeur du système immunitaire, à attirer les vaisseaux sanguins vers la tumeur pour l’alimenter, et à préparer l’implantation des futures métastases. Ils contiennent des micros ARN qui sont associés à un type de cancer. En détectant ces micros ARN via une prise de sang, on peut faire le suivi thérapeutique du patient atteint d’un cancer opéré ou non. Actuellement la seule façon de faire ce suivi est de faire de l’imagerie. C’est coûteux, chronophage pour le patient. CAPTuR souhaite mettre en place des approches pour identifier des biomarqueurs pronostiques grâce à ces prises de sang régulières mais limitées en volume de sang. On pourrait ainsi détecter le risque de récidives très tôt et cela permettrait de limiter les biopsies, en particulier dans certaines zones peu accessibles.
Un transfert technologique actif
Ces découvertes et innovations se traduisent également par des dépôts de brevet sur le tri cellulaire ou la sortiline dernièrement, et par la création de start up et d’entreprises. Ainsi CAPTuR est-il à l’origine de la création d’Oncomedics (Traitement personnalisé du cancer grâce à l’Oncogramme), de DYAMEO (détection de cellules cancéreuses in vivo) ou encore de CARCIDIAG (développement de produits de diagnostics rapides pour les cellules souches cancéreuses). Plus récemment les start up Damoclès (machine pour le tri-cellulaire) et YomiPep (traitement innovant du cancer bronchique) ont vu le jour, tandis que miRNA Sensor (détecteur de micro ARN circulant) est en incubation.
Enfin, deux chaires hébergées par la Fondation de l’Université de Limoges sont issues du laboratoire : une sur le cancer colorectal dirigée par Niki Christou et l’autre sur la pneumologie dirigée par Fabrice Lalloué et François Vincent.
Les avantages d’une labellisation INSERM
CAPTuR est l’une des rares équipes françaises bénéficiant de 3 tutelles (Université de Limoges, CHU et INSERM). La labellisation INSERM dure 6 ans et apporte de nombreux avantages au laboratoire : de la lisibilité, une intégration aux réseaux scientifiques, l’accès à des contrats ou à des appels à projets spécifiques, d’autres possibilités de recrutement et un complément de dotation par rapport à celle du ministère.
Ce label vient récompenser un laboratoire qui a su collaborer avec plusieurs laboratoires et organismes français (XLIM, IRCER, Peirene, CHU de Limoges, Oncosphère NA, Cancéropôle grand sud-ouest…) et internationaux (en Allemagne, Italie, Canada, Royaume-Uni…).
Contact :
CAPTuR (UMR Inserm-CHU 1308)
Direction : Fabrice Lalloué et Marie-Odile Jauberteau-Marchan
Tél 05 55 43 72 31