Détails
3 avril 2019, 20 h 00 min
4 avril 2019, 19 h 00 min
Théâtre de l'Union
Théâtre
Présentation
La compagnie L’unijambiste dirigée par David Gauchard nous invite réinterroger notre rapport au temps – celui que l’on s’impose, auquel on voudrait souvent échapper – et au milieu qui nous entoure pour tenter de les réconcilier. A travers un poème musical inspiré de l’expérience en pleine nature d’Henry David Thoreau relatée dans Walden ou la vie dans les bois, une ode à la vie sauvage. Ce spectacle s’écrit à partir de recherches documentaires autour de Thoreau, de l’immersion de l’équipe de création dans la nature, loin des villes, et de la recherche au plateau d’une variation sur les quatre saisons à la manière de Poussin ou de Vivaldi à partir d’improvisations sollicitant le corps, le chant et le texte. La musique proposant un voyage à travers le temps et les saisons, la scénographie mouvante, abstraite et concrète à la fois, donnant une certaine idée de la nature, et la vidéo en direct au plateau, viendront enrichir l’univers poétique qui se déploiera sur scène, pour faire entendre la voix de l’auteur de La Désobéissance civile et du manifeste de La Simplicité volontaire. A l’heure où l’on n’a jamais autant parlé de la place de l’Homme face à son environnement, c’est une invitation à rester en mouvement, à repenser le passé, pour mieux anticiper le futur.
Le temps coule comme coule un fleuve ou une rivière, comme un ruisseau, cela dépend des moments, cela dépend des saisons. Le temps va couler et toi tu vas venir au monde, tu vas ouvrir les yeux sur ce monde, à la fois très vieux et très jeune, ce monde qui d’un coup deviendra le tien, et peut-être que tu le trouveras étrange, que tu ne comprendras pas bien ce qui s’est passé et pourquoi nous ne sommes pas plus heureux en nous-mêmes, les uns avec les autres, pourquoi ne sommes-nous pas plus en harmonie avec la nature, pourquoi nous sommes nous comme séparés d’elle. Peut-être qu’il n’y aura alors plus d’animaux, et qu’il faudra que tu les inventes. Tu diras les noms et les animaux sortiront des forêts, et peut-être qu’il n’y aura plus de forêts mais que des villes, grandes et hautes, des villes d’acier, alors il faudra que tu les imagines, les forêts, que tu les imagines, des forêts lointaines, profondes, secrètes, obscures. Tu les imagineras, je te fais confiance, et elles apparaîtront, se mettront en marche, dévoreront petit à petit les grands immeubles, avec les animaux sauvages, les biches, les cerfs, les loups, les ours, les singes et tous les murmures secrets des langages végétaux, avec le chant des sources. Et peut-être qu’il n’y aura plus de fleuve ni de mer, qu’il n’y aura plus que du plastique, et que tu nous demanderas : Comment était la terre avant que je n’arrive ? Comment elle était quand vous êtes arrivés vous au monde ? Et nous ne saurons pas bien quoi te répondre sinon que la réponse est peut-être dans le temps et la nature. Alors avec d’autres vous trouverez un endroit encore au calme, en vous-mêmes, vous vous réunirez en vous-mêmes et vous imaginerez ensemble l’eau, la mer, les océans et les gouffres marins et les bêtes gigantesques qui y circulent librement et je suis sûr, je te fais confiance, je suis comme ça, optimiste, je suis sûr que malgré le désastre, tout sera réconcilié.
Librement inspiré de l’oeuvre d’Henry David Thoreau
Avec Nicolas Petisoff, Léonore Chaix, Vincent Mourlon & Sophie Richelieu
Musique Thomas Poli & Laetitia Shériff
Scénographie David Gauchard & Fabien Teigné
Vidéo, graphisme, performance David Moreau & Alexandre Machefel
Direction technique David Moreau
Lumière Jérémie Cusenier
Régie lumière Olivier Borde
Son Denis Malard
Régie son Gildas Gaboriau
Collaboration artistique Denis Lavalou, Pierre Bellec & Samuel Gallet
Réalisation décor Atelier de l’Opéra de Limoges
Réalisation accessoires de scène Opus Décor – Raphaël Thébault
Dessin affiche Virginie Garnier
Photos Dan Ramaën