Bidu dessinateur satyrique prometteur
« Il faut continuer à critiquer et dénoncer mais de façon peut être plus fine, plus élaborée, plus travaillée pour éviter que certains s’emportent. Il y aura toujours des gens qui trouveront quelque chose à redire et se vexeront là où il n’y a pas de raison d’être. »
Olivier Descombes dit Bidu est étudiant en troisième année à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques. Il nous parle de sa passion pour le dessin de presse qui lui a ouvert les portes du Populaire et du CSP – célèbre club de basket limougeaud. Peu de personnes sont au courant, ce qui est selon lui plus facile à gérer – surtout pour les dessins polémiques !
Quel est votre cursus ?
J’ai fait deux ans à la Faculté de Médecine avant de me réorienter en licence de droit où je suis actuellement en troisième année. Je souhaite poursuivre en master et pourquoi pas intégrer une école de journalisme ensuite puisque le dessin de presse m’en rapproche. Depuis tout petit je veux faire du dessin mais ce secteur ne garantit rien, les études sont un genre de parachute pour assurer un minimum.
Pourquoi avez-vous choisi le dessin de presse ?
Au début, j’étais plus tourné vers la bande dessinée avec Uderzo et Astérix que j’adorais. Il y a eu Chenez – dessinateur pour l’Equipe qui m’a amené vers le dessin de presse. Charb, Cabu, Charlie Hebdo et notamment les élections présidentielles de 2007 ont fait que je m’y suis encore davantage intéressé.
Comment définiriez-vous le style de vos dessins ?
Satyrique. J’aime commenter l’actualité avec un regard provocateur parfois et un peu méchant mais ce n’est pas de la vraie méchanceté, juste un peu d’humour noir et irrévérencieux pour dénoncer et faire réagir le lecteur.
Comment vous êtes-vous fait connaître en tant que dessinateur ?
Je postais mes dessins sur les réseaux sociaux. Facebook permet de se constituer une communauté de fans et Twitter une communauté de contacts professionnels. Ce sont des années de travail à chercher le moindre fan et au moment où il y a le bon dessin, cela explose !
Comment avez-vous été amené à travailler pour le Populaire et le CSP ?
Cela fait un an que je collabore avec le CSP, je postais mes dessins sur les réseaux sociaux et Frédéric Forte m’a contacté. On a échangé et une collaboration est née. Je travaille aussi en tant que correspondant pour Le Populaire depuis 6 mois, je leur ai envoyé mes dessins et ils m’ont recontacté pour me proposer une collaboration sur du dessin d’actualité en Haute-Vienne. Chaque mercredi un de mes dessins paraît donc dans ce journal. C’est un petit moyen de percer.
Comment conciliez-vous études et travail ?
Ce n’est pas toujours évident, cela demande des sacrifices. Il faut savoir jongler entre les attentes du journal et des études.
Quel est votre ressenti concernant les attentats de Charlie Hebdo ?
Je l’ai vécu difficilement forcément car j’ai grandi en lisant leur dessin. Ce ne sont pas des héros mais ce sont des modèles, ce sont eux qui m’ont donné envie de faire du dessin de presse. C’est un coup dur.
Avez-vous une approche différente du dessin après cela ?
Je vais parler des mêmes sujets. Il faut continuer à critiquer et dénoncer mais de façon peut être plus fine, plus élaborée, plus travaillée pour éviter que certains s’emportent. Il y aura toujours des gens qui trouveront quelque chose à redire et se vexeront là où il n’y a pas de raison d’être.
Où vous voyez-vous dans 10 ans ?
C’est bête mais forcément à Charlie Hebdo. C’est un journal dans lequel j’aimerais travailler depuis que je suis jeune. Suite aux attentats, un de mes dessins est paru dans le journal Libération qui a dû avoir une visibilité auprès des journalistes de Charlie Hebdo mais je n’ai pas eu de retour. J’espère vraiment trouver un bon journal et une situation. C’est dur de percer dans le dessin de presse !