Présentation
Colloque international
L’Écriture du « je » dans la langue de l’exil
Paris, ENS-Ulm,
14, 15 & 16 décembre 2018
Organisé par
Isabelle Grell-Borgomano (« Genèses d’autofictions » ITEM/ENS/CNRS)
&
Jean-Michel Devésa (EA EHIC, Université de Limoges, France)
Interroger « l’écriture translingue de soi » (Alain Ausoni) est devenu indispensable dans un monde de plus en plus multiculturel, par choix, mais le plus souvent par nécessité.
Les migrations dont nous sommes aujourd’hui les témoins et/ou les acteurs ne sont pas les premières à affecter un équilibre planétaire qui, par définition, résulte d’un procès sans fin de territorialisation, de déterritorialisation et reterritorialisation des peuples et des cultures, sur fond de rapports de force et d’oppression (entre sexes, races et classes), si bien que beaucoup d’humain(e)s ont été à travers les siècles contraint(e)s à un exil volontaire ou forcé, individuellement ou collectivement. L’Histoire dont il est ici inutile de rappeler les vicissitudes,- tant il paraît hasardeux d’imaginer qu’elle puisse passer autrement que dans la fureur et les larmes -, a continuellement condamné des individus (auxquels les États et les groupes détenteurs du pouvoir reprochaient leurs opinions, leurs croyances, leurs rapports aux autres, parfois même leur seule présence au monde, par volonté de puissance et de contrôle, « froid calcul », xénophobie, racisme, attachement sourcilleux aux prérogatives inhérentes au patriarcat), à fuir leur communauté d’origine pour échapper à la persécution et à la mort…