Le 10 juin 1944, l’impensable se produit en Haute-Vienne. Le village d’Oradour-sur-Glane est meurtri par le massacre de ses habitants, orchestré par la division Dar Reich, quelques jours après le débarquement en Normandie. Fusillés dans les granges du village, brûlés dans l’église ou exécutés en pleine rue, les victimes sont aussi bien des hommes, des femmes et des enfants. À l’époque, le drame est retentissant dans la région puis dans toute la France où on apprend avec effroi le sort réservé aux victimes.

Aujourd’hui, les ruines subsistent, vestiges exceptionnels de la barbarie nazie. Le village s’est reconstruit à proximité et un Centre de la Mémoire a été construit, étape obligée des visiteurs avant de visiter les ruines. Les classes de collège et de lycée s’y succèdent toute l’année. Les élèves et leurs enseignants visitent pour une matinée le CMO et les ruines. Certains restent la journée entière, bénéficiant des ateliers proposés par le site.

Parmi les classes qui viennent régulièrement, on trouve beaucoup de collèges et de lycées voisins d’Oradour. Le lieu est connu des élèves avant même d’y aller. Certains en ont parlé dans leurs familles, d’autres sont déjà venus avant même que l’école ne les y emmène. C’est une visite très attendue des élèves, sorte de passage obligé lorsqu’on vit avec le poids d’une mémoire si dramatique à proximité de chez soi.

Les enseignants que nous suivons sont conscients de cette mémoire si particulière. Leur rôle est de permettre des apprentissages historiques, en se rendant avec leurs élèves sur un lieu de mémoire. Que se passe-t-il avant, pendant et après ces visites pour ces élèves vivant à proximité d’Oradour-sur-Glane ? C’est la question que nous nous posons en décidant de produire une analyse didactique fine des processus de construction des savoirs historiques pour les classes de ces professeurs.

Contact :
Lucie GOMES –