Les paysages montagnards actuels sont un héritage d’une longue coévolution entre les sociétés et leur environnement depuis au moins le Néolithique, phase caractérisée par la sédentarisation des hommes qui ont utilisé la ressource végétale (herbe, bois, charbon…) sous plusieurs formes (agriculture, pastoralisme, charbonnage, construction…).

Cette recherche de thèse vise à analyser et comprendre les interactions, arrivée pendant l’Holocène, entre homme et environnement, interactions qui ont porté à la formation du paysage naturel et culturel actuel, un patrimoine à comprendre, protéger et valoriser. La recherche se concentre sur la province de Modène et notamment sur le système montagnard, moins étudié par rapport à la partie de la plaine, qui vante beaucoup de données historiques, archéologiques et paléoenvironnementaux. Les méthodologies utilisés dans cette thèse, nouvelles dans ces montagnes, sont les suivantes: 1) Prospections archéologiques en haute montagne pour découvrir et géolocaliser structures pastorales (comme des enclos, cabanes, …) et plateformes de charbonnières (plateformes crées sur les pentes les moins escarpées, généralement implantés en plain cœur des forêts, et utilisées, jusqu’à la moitié du XXe siècle, pour produire charbon de bois) ; 2) Archéoanthracologie: analyse des charbons de bois provenant des charbonnières et sites archéologiques qui aidera à comprendre mieux les relations homme-environnement (comme le choix du bois à brûler) à l’échelle locale et elle sera utile dans la reconstruction paléoécologique de la végétation ligneuse locale; 3) Pédoanthracologie: étude des charbons de bois provenant des sols des prairies de haute altitude ; une type d’analyse qui peux apporter plusieurs informations qui nous aideront à reconstruire l’histoire de la végétation des Apennins modénais, l’origine des prairies de haute altitude, l’évolution du déplacement de la lisière des arbres au cours du temps et l’histoire des feux.

Les sociétés agropastoraux du passé ont modelé ces territoires par l’utilisation, l’exploitation et la gestion des ressources naturelles comme le bois, le charbon, les pâturages,…. Dans cette recherche, la reconstruction du rapport homme-environnement se base sur un approche multidisciplinaire qui réunit les compétences de géographes, archéobotaniques, paléoécologues, archéologues et historiens faisant partie du partenariat de la recherche.

Dans la partie montagnarde, une des montagne objet d’étude c’est le Mont Cimone, la montagne la plus haute des Apennins du nord, qui a été et qui est encore aujourd’hui un important lieu d’identité culturelle pour les populations autochtones. Le Mont Cimone est localisé dans le « Parco regionale dell’Alto Appennino modenese » et il est un important hotspot de biodiversité qui est protegé dans le réseau Natura 2000. Ce territoire present une flore riche et diversifiée grâce à sa position géographique entre deux grande régions phytogéographiques: Eurasiatique et Méditerranéenne. La présence de nombreux vestiges archéologiques au sein du Mont Cimone comme les plateformes de charbonnage et des structures pastorales indiquent que le paysage du Cimone est un anthropo-sylvo-système transformé par les sociétés depuis long temps.

Par la suite, on essaiera, en outre, de reconnaitre les possibles liaisons existantes entra plaine et montagne en suivant un idéal transect de liaison entre les deux réalités.

Doctorat préparé par :

Sous la direction de :

En co-tutelle avec le Laboratorio di Palinologia e Paleobotanica – Università di Modena (Italie) sous la direction de Anna Maria Mercuri et Giovanna Bosi.