Josselin GUYOT, Capital environnemental et enjeux territoriaux dans les îles Galápagos (Equateur).
Capital environnemental et enjeux territoriaux dans les îles Galápagos (Equateur)
La présente thèse propose une réflexion autour des enjeux liés à la préservation, le partage et l’instrumentalisation de l’environnement dans les îles Galápagos. Cet archipel océanique, qui appartient à la République d’Equateur, est mondialement reconnu pour la singularité de sa faune et de sa flore, sanctuarisés depuis la création du Parc National Galápagos en 1959. La protection des écosystèmes insulaires est allée de pair avec l’essor d’un tourisme de nature, qui s’est imposé comme le moteur du peuplement et du développement économique rapides de l’espace habité. Ce dernier, qui ne couvre par ailleurs pas plus de 4% des terres émergées, fait actuellement face à une demande croissante de ressources, de logements, d’infrastructures et d’espace, qui met en péril la préservation de ce haut lieu de la biodiversité insulaire.
L’objet de cette thèse est de montrer, à travers l’exemple des Galápagos, les contradictions existant entre les différents usages de la nature dans les espaces protégés. Véritable laboratoire des logiques de production territoriale, l’archipel est soumis à une série de tensions au carrefour des sphères économique, sociale et environnementale : tensions entre a)local / global, b) nature / culture, c) homme / milieu et d) île/ continent. Cette thèse s’attachera donc à étudier comment l’environnement polarise les problématiques liées à l’articulation complexe de ces quatre logiques, souvent antagonistes, à plusieurs échelles d’analyse. Au niveau local, le développement accéléré des enclaves peuplées et l’anthropisation qui en découlent menacent les efforts déployés pour préserver la nature singulière du Parc National Galápagos. Au niveau régional, l’intégration de l’archipel au système-monde engendre de profondes recompositions territoriales, ainsi qu’une fracture grandissante entre espaces protégés et espaces peuplés.
Cette dernière est source de conflit pour l’usage et l’usufruit des ressources naturelles. A une échelle plus large, l’environnement et le fait insulaire sont mobilisés par les acteurs sociaux dans la construction territoriale et identitaire de l’archipel par rapport au continent. La complexité des enjeux environnementaux aux Galápagos nous amènera à construire notre réflexion autour de plusieurs champs de la géographie contemporaine. Outre la géographie de l’environnement, nous utiliserons des méthodes et des concepts issus de la géographie sociale, politique et culturelle. Enfin, le processus actuel de construction territoriale soulève de nombreuses questions liées aux recherches sur l’insularité et plus particulièrement sur l’île comme objet d’étude dans la géographie.
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