AGRESPE : réseAu Gestion de Ressources Environnementales passéeS et Patrimonialisation paysagèrE
De 2012 à 2014 inclus en partenariat avec :
– France :
FRAMESPA-UMR 5136
U.D. Botánica, Universidad Politécnica de Madrid
– Espagne :
CSIC (Consejo Superior de Investigaciones Científicas)
ICAC (Institut Català de Arquelogia)
SERP-UB (Seminari d’Estudis de Recerques préhistoriques)
– Italie :
Laboratorio di Palinologia e Paleobotanica – Università degli Studi di Modena e Reggio Emilia
– Maroc :
Laboratoire LAGEA (URAC54), FLSH Saïs-Fès, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah
Les partenariats institutionnels :
– Inrap (Institut national des recherches archéologiques préventives).
– Services Régionaux d’Archéologie (Limousin, Poitou-Charentes, Languedoc Roussillon).
– Parc National des Cévennes.
– Parco Archeologico della Terramara di Montale (Italie, Modena).
– Ministère de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire (Maroc).
Le projet de développement d’un réseau international se décline en 3 activités principales :
La recherche : L’objectif est d’élargir et de renforcer un réseau de recherche piloté par un groupe de chercheur du laboratoire GEOLAB UMR/CNRS6042, travaillant sur la gestion passée des ressources environnementales dans les montagnes méditerranéennes et sur la patrimonialisation et la labellisation actuelles de leurs paysages. Cet élargissement permettra d’acquérir une plus grande lisibilité et crédibilité internationales, dans le but de répondre avec succès à des appels d’offres internationaux.
La mobilité recherche : Il s’agit ici de favoriser la mobilité des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des jeunes chercheurs (doctorants et post-doctorants) entre établissements d’enseignement supérieur, entreprises et institutions membres du réseau.
L’internationalisation des deux Masters de géographie de l’université de Limoges : L’adossement à ce réseau de recherche permettra de développer un partenariat actif en matière d’enseignement en master, en structurant des échanges d’enseignants et d’étudiants autour des deux Masters de géographie consacrés l’un au développement durable et l’autre à la valorisation du patrimoine.
Intérêts de l’action scientifique et objectifs :
Les écosystèmes montagnards combinent souvent biodiversité et qualité environnementale et l’on attend d’eux qu’ils puissent rendre de précieux services écologiques aux sociétés d’aujourd’hui et de demain. C’est le défi que pose un développement durable des montagnes. Néanmoins, avant de rendre des services environnementaux aux sociétés d’aujourd’hui et de demain, les milieux montagnards ont d’abord rendu des services écologiques et économiques aux sociétés du passé. C’est cette longue coévolution sociétés / milieux qui explique la diversité, la richesse mais aussi la fragilité de leurs biotopes et de leurs biocénoses. Depuis quelques années, des programmes de recherches pluridisciplinaires consacrés à l’analyse des interactions sociétés-environnements (notamment les projets conduits par l’équipe « Géoarchéologie et Paléoenvironnement » de GEOLAB UMR/CNRS 6042, universités de Limoges et Blaise Pascal) ont permis de démontrer que, loin d’être des conservatoires d’écosystèmes naturels, ces espaces sont des écocomplexes, occupés et transformés précocement en anthroposystèmes agrosylvopastoraux (Biagi & Nandris, 1994 ; Davasse et al., 1997 ; Galop, 1998; Richard, 2000 ; Miras et al., 2003, 2007 a ; Rendu, 2003 ; Walsh et al., 2005 ; Bal, 2006, Bal et al., 2010 ; Palet et al., 2007 a et b ; Ejarque et al., 2009).
L’analyse sur la longue durée des stratégies sociétales et des valeurs culturelles qui ont conduit à la fabrication des territoires de montagne doit reposer sur une approche pluridisciplinaire d’archéologie spatiale, de géohistoire et de paléoécologie (Chapman & Gearey, 2000), fondée sur une approche co-évolutive de l’histoire du paysage (Tello, 1999).
Véritables mosaïques paysagères, territoriales et culturelles, ces espaces de montagne sont aujourd’hui considérés comme un patrimoine naturel mais aussi comme un patrimoine historique et culturel. Connaître et prendre en compte cette longue histoire et ces multiples interactions est indispensable pour mettre en œuvre un véritable développement durable de la montagne, conformément aux politiques d’organismes nationaux et internationaux (l’UNESCO et le programme Man and Biosphère en 1971, Loi « paysage » en 1993, l’ONU l’Union Européenne avec le lancement de la Convention Européenne du Paysage en 2000).
Stratégie d’élargissement international et rapprochement des secteurs formation et recherche :
Depuis 2007, le laboratoire GEOLAB développe un partenariat scientifique actif avec plusieurs organismes de recherche catalans (SERP de l’université de Barcelone, Institut Catalan d’Archéologie Classique de Tarragone, CSIC de Barcelone). Cette collaboration scientifique, qui associe des paléoenvironnementalistes et des archéologues, a pour objectif l’étude de la gestion, au sein des territoires montagnards (Pyrénées et Massif central), des ressources naturelles par les sociétés du passé. Ce partenariat, institutionnalisé par la signature de conventions, s’est concrétisé par la mise en œuvre de plusieurs programmes scientifiques partagés (InterAmBar ; PCR Lozère, Carambar, BQR Amorçage de réseaux de recherche internationaux…) et par l’échange d’enseignants-chercheurs et d’étudiants (1 thèse en co-tutelle, 3 post-doctorats). C’est autour de ce partenariat bilatéral franco-catalan, opérationnel depuis quelques années, qu’est structuré ce projet de réseau de recherche international.
Le financement d’un BQR amorçage de réseaux internationaux obtenu en 2011 a permis de jeter les bases de ce nouveau réseau élargi. En novembre 2011, les prises de contacts se sont concrétisées par la tenue, à Limoges d’un séminaire de travail réunissant plusieurs partenaires potentiels, tous intéressés par ce travail en réseau : Madrid, Barcelone, Modena, Fès.
Aux objectifs initiaux de ce réseau (recherche et mobilité doctorale et post-doctorale) est venu s’ajouter un nouvel objectif : développer un partenariat actif en formation master, contribuant à l’internationalisation des deux spécialités de master de géographie de l’université de Limoges (l’un portant sur le développement durable et l’autre sur la valorisation du patrimoine). Les échanges pédagogiques en master s’appuient donc sur les deux volets scientifiques du projet : la construction des anthroposystèmes de montagne à l’origine de leur richesse environnementale ; et leur gestion et valorisation patrimoniales dans le cadre d’un développement durable des territoires de montagne.