Mobilité internationale au Canada – Interview Alizée
Cet été, découvrez chaque semaine le portrait de nos étudiant.e.s de M1 qui sont actuellement en mobilité internationale.
Aujourd’hui c’est Alizée, étudiante dans le parcours Advanced Ceramics qui est en double diplôme à l’université de Québec à Trois Rivières (Canada).
1. Quel est ton parcours ?
Je m’appelle Alizée, je suis étudiante en M1 EUR parcours « Advanced Ceramics » à l’Université de Limoges. Après l’obtention de mon bas S en 2019, j’ai intégré l’Université de Limoges en parcours MIPCGC. Je me suis ensuite spécialisée en Physique-Chimie, mais je n’aimais vraiment pas ce que je faisais. Je me suis renseignée pour me réorienter dans un parcours de chimie inorganique qui est le parcours Sciences des matériaux. Durant cette année de L3, j’ai appris l’existence de l’EUR qui offre des opportunités intéressantes telles que les cours pluridisciplinaires avec les autres parcours compris dans l’EUR, les évènements (Sigma tech days…), la bourse d’études et surtout l’opportunité de partir à l’étranger pour le stage de fin de M1. J’ai été prise dans ce parcours.
A la fin de la L3, nous avons eu une réunion présentant les possibilités de double-diplôme proposées en cotutelle avec d’autres Universités. Le double-diplôme consiste à faire un semestre sur deux dans une autre université. Une proposition concernait l’Université du Québec à Trois-Rivières. J’étais très intéressée et j’ai donc passé l’entretien afin d’avoir ma chance de partir au Canada. J’ai été sélectionné.
Et me voilà donc en bi-diplômation à 5000km de la France.
2. La mobilité à l’étranger est obligatoire en M1 EUR, est-ce que tu appréhendais cette mobilité ?
J’appréhendais énormément de partir loin de la France pendant si longtemps. Je n’avais jamais quitté le pays, et je me suis retrouvée à devoir préparer mon départ pour 6 mois super loin, dans un pays inconnu où je ne connaissais qu’une seule personne.
D’une autre part, mon rêve de partir au Canada était en train de se concrétiser, j’allais allier l’utile à l’agréable, et c’était vraiment ma principale motivation.
3. Quel est ton sujet de stage ?
Mon sujet de stage est la synthèse d’alliage haute entropie pour le stockage de l’hydrogène.
4. Comment le stage se passe globalement ?
Le stage se passe très bien. Les débuts furent un peu compliqués, malgré le fait que le Québec est la région francophone du Canada, il y a beaucoup d’étudiants étrangers. Dans le laboratoire où je suis, on y parle principalement anglais, et je suis vraiment mauvaise en anglais. Il était difficile de m’intégrer au reste de l’équipe de recherche. Mais maintenant tout se passe très bien, j’ai appris à connaitre mes collègues et c’est très enrichissant d’apprendre d’eux.
Je ne m’attendais à voir un labo comme ça en arrivant. Mes principaux outils sont entre autres des clés à molette et un énorme pilon en métal. Ce n’est pas du tout ce à quoi je m’attendais en arrivant ici, mais je m’y suis faite et maintenant j’y travaille quotidiennement sans aucun problème, et j’apprécie vraiment ce que je fais.
5. A quoi ressemblent tes missions en stage ?
Je travaille avec deux doctorantes sur un sujet de recherche. Je suis chargée de faire les parties synthèse et expérimentales.
Typiquement, une journée d’expérimentation débute avec la synthèse de mon alliage au four à arc électrique. La pastille que j’obtiens est broyée et placée dans un cycleur à hydrogène. Cet appareil permet de mesurer la quantité d’hydrogène que peut absorber mon échantillon sous une pression et une température donnée. Je réalise ensuite une PCT (Pression-Composition-Température) qui permet d’étudier la relation entre la pression et la concentration d’hydrogène à température constante. Je réalise ensuite une DRX et une analyse MEB. J’analyse ensuite mes résultats avec mon professeur encadrant et les doctorantes qui me supervisent.
6. As-tu une anecdote de voyage à raconter? Un choc culturel en arrivant?
La nourriture canadienne n’est vraiment pas bonne, on voit des choses dans les supermarchés… c’est terrible. J’ai vu de la poudre de ketchup pour aromatiser les popcorns. Ils mettent du sucre, du sirop d’érable et de la cannelle partout où ils peuvent, c’est terrifiant.
7. Quel conseil donnerais-tu aux futurs étudiants qui vont faire leur mobilité ?
Il ne faut pas avoir peur. J’étais terrifiée quand je suis arrivée, je craignais de ne pas réussir durant mon stage, de ne pas me faire d’amis, de ne pas réussir à vivre mais plus à me forcer à survivre.
Mais tout se passe bien. Tu ne seras surement pas le seul ou la seule étudiant.e en échange et crois moi, la distance, ça rapproche les personnes. Tu vas vivre à mille à l’heure, te créer des souvenirs, découvrir des personnes que tu n’oublieras jamais, avec qui tu auras des liens forts. Alors oui, la vie dans ton pays va te manquer, ta famille, tes amis, mais pendant 3 ou 4 mois tu auras l’impression de vivre une autre vie, remplie de découverte et de rencontre incroyable. Tu n’auras peut-être aucune envie de rentrer. Ou alors tu n’attendras que ça. Puis même si ça ne se passe pas aussi bien que ce que je viens de décrire, tu auras tiré des leçons, autant personnelle que professionnelle, ça te fera grandir. Un jour, une femme que j’estime beaucoup m’a dit : « un an dans une vie, ce n’est rien », alors 4 mois tu imagines que ce n’est pas bien long non plus.
Quoiqu’il arrive, n’oublie pas de profiter de la vie dans le pays où tu vas aller, si tu en as l’occasion, voyage, découvre des plats (et boissons) locales….