Le module EUR
L’EUR TACTIC, en partenariat avec le Ecoles Doctorales SIMME et SISMI, propose et finance le module « Mobilité personnelle et professionnelle » destiné aux doctorants effectuant une thèse dans les domaines des céramiques ou des TIC. Ce module se déroule sur les 3 années de thèse et sa réalisation valide un tiers de la formation doctorale (30h sur 90h) avec 15h de formation professionnalisante et 15h de formation spécialisée. Le doctorant est accompagné tout au long de ce module, notamment par les Ecoles Doctorales et l’EUR.
Deux axes de travail pour développer sa mobilité et accroître son adaptabilité :
Au-delà des seules connaissances scientifiques et techniques, mener à terme un travail de thèse exige des compétences particulières pour rester motivé dans la durée, gérer les tensions, se mettre en avant, accepter les difficultés, contrôler son stress, accepter le regard des autres, prendre parole en public, etc. En outre, le monde de la recherche scientifique est caractérisé par une internationalisation croissante et des mobilités professionnelles de plus en plus fréquentes, notamment à l’étranger. La faculté à être mobile, tant d’un point de vue intellectuel que géographique, est donc indispensable à la conduite optimale du projet de thèse et de la carrière à venir du doctorant.
L’objectif du module EUR « Mobilité personnelle et professionnelle » est de faire « mûrir » les étudiants en les aidant à développer toutes leurs potentialités sur le plan comportemental et relationnel, en complément de leur formation scientifique. Il est construit autour de deux axes complémentaires :
L’étudiant en thèse dispose de trois années pour imaginer et effectuer un séjour dans un laboratoire de recherche étranger de son choix. La construction de ce projet se fait en accord avec son équipe encadrante mais reste à l’initiative du doctorant, en fonction de ses objectifs de recherche et d’insertion professionnelle. Le doctorant peut souhaiter par exemple se spécialiser dans une technique ou une méthode développée au sein d’un laboratoire étranger identifié au cours d’une recherche bibliographique, ou encore poser les jalons d’un futur contrat postdoctoral.
Assurée par une professionnelle certifiée, la mission de coaching a pour objectif d’aider les doctorants à mieux se connaître et à se positionner par rapport aux exigences du monde de la recherche et à trouver en eux les ressources nécessaires pour surmonter les difficultés qu’ils rencontrent dans la conduite de leur projet doctoral. Elle vise également à conforter leur assurance et maitrise de soi dans une perspective de mobilité personnelle et professionnelle. Cela permettra in fine d’améliorer leur employabilité et faciliter le déroulement de leur carrière.
Le programme doctoral
La formation doctorale comporte 90h d’enseignements disciplinaire, professionnel et de spécialité à suivre au cours des trois années de thèse.
Les écoles doctorales
Le programme doctoral est géré par deux Écoles Doctorales :
Elles accueillent plus de 200 thésards.
Les bénéfices attendus d’un accompagnement spécifique destiné à renforcer ses capacités personnelles et habiletés sociales ? Quelques chiffres pour comprendre :
Sur le marché du travail :
De nombreuses études attestent du rôle joué par les compétences transversales, encore appelées soft skills, dans les trajectoires professionnelles et la progression des carrières[1].
Le niveau de rémunération des diplômés par exemple augmente avec l’estime de soi, la prise de risque, la communication et la persévérance.
Pendant la thèse :
La moitié des doctorants évalue son niveau de stress de manière élevée ou très élevée. La plupart d’entre eux considère cette situation de manière positive, comme un défi.[2]
Cependant :
Au-delà des aspects légaux et réglementaires liés à la non-réinscription en doctorat et à la rupture du contrat doctoral, l’abandon constitue toujours un échec personnel qui peut avoir de lourdes conséquences sur le parcours professionnel du doctorant. « … faire le choix d’abandonner un doctorat est une décision qui peut s’avérer extrêmement destructrice pour l’individu et coûteuse pour l’institution. »[3][4]
Précarité matérielle et financière, tensions ou conflits avec les encadrants ou l’équipe de recherche, difficultés d’intégration, sentiment d’isolement, baisse de moral, perte de confiance, difficulté à maintenir la motivation dans le temps, etc. Autant de situations qui peuvent conduire les doctorants à renoncer à poursuivre leur thèse.[5]
Les difficultés académiques et les problèmes financiers sont les principales causes d’abandon. Mais les difficultés personnelles et le stress qui en découle (pression, épuisement, démotivation, anxiété, etc.) sont des facteurs non négligeables qui peuvent entraver le projet doctoral, voire empêcher de le mener à son terme.[6]
Selon un article paru dans Scientific Report les taux de prévalence de la dépression et de l’anxiété chez les doctorants sont bien supérieurs à ceux observés dans la population générale[7]. Ce même travail souligne un « paradoxe » : malgré leurs difficultés, seuls un quart des doctorants demandent de l’aide durant cette période.
Soit qu’ils pensent qu’ils n’en ont pas besoin, que c’est une perte de temps, voire une marque de moindre compétence ; soit qu’ils ne se sentent pas légitimes à le faire ; soit que les dispositifs pour les écouter et les accompagner ne sont pas prévus.
1. Albandea, J-F. Giret, L’effet des soft-skills sur la rémunération des diplômés, Net.doc, n°149, Céreq, 2016. ; Julien BERTHAUD, Le rôle des compétences transversales dans les trajectoires des diplômés du supérieur, BREF N°408, Bulletin de Recherches Emploi Formation du Céreq, 2021 ; Nathalie BEAUPÈRE, Marianne BLANCHARD, Philippe LEMISTRE, Boris MÉNARD, Compétences spécialisées vs transversales, un faux débat ?, BREF N°410, Bulletin de Recherches Emploi Formation du Céreq, 2021.
2. Gérard, L., Nagels, M., Niveau de stress perçu par les doctorants et stratégies de coping dysfonctionnelles, Recherches en éducation, (29), 134-148, 2017.
3. AERES, Synthèse des rapports d’évaluation des écoles doctorales de la vague D, mars 2010.
4. Gérard, L., Nagels, op. cit.
5. Lovitts B. E., Leaving the ivory tower: the causes and consequences of departure from doctoral study, New York, Rowman & Littlefield, 2001.
7. Hernandez J., Quand le doctorat met la santé mentale à rude épreuve, Futura-sciences.com, 16/09/2021.