ANR NeuroCM
Identification des facteurs parasitaires et de l’hôte à l’origine de la neuroinflammation et sa résolution lors du neuropaludisme
Dans la plupart des zones tropicales oĂą le paludisme est endĂ©mique, les jeunes enfants sont les plus enclins Ă dĂ©velopper un paludisme grave, potentiellement mortel. MalgrĂ© une diminution rĂ©cente de la mortalitĂ© palustre grâce Ă la gĂ©nĂ©ralisation des moustiquaires imprĂ©gnĂ©es d’insecticide et Ă l’utilisation accrue des dĂ©rivĂ©s de l’artĂ©misinine, 275 000 enfants africains meurent encore chaque annĂ©e du paludisme. Le neuropaludisme est la forme la plus sĂ©vère du paludisme, une neuropathologie pouvant entraĂ®ner la mort ou des sĂ©quelles neurologiques. La physiopathologie du neuropaludisme est complexe et multifactorielle. Les Ă©rythrocytes infectĂ©s par Plasmodium falciparum adhèrent Ă l’endothĂ©lium vasculaire, ainsi qu’aux Ă©rythrocytes sains dans le cerveau. Ce mĂ©canisme conduit Ă une obstruction du flux sanguin, une inflammation locale, une altĂ©ration de la barrière hĂ©mato-encĂ©phalique et Ă un Ă©ventail de rĂ©ponses cellulaires immunitaires visant Ă rĂ©soudre ce processus de neuroinflammation. Ainsi, un traitement efficace du neuropaludisme doit permettre Ă la fois la neutralisation des parasites et la rĂ©solution de l’inflammation cĂ©rĂ©brale. Le projet NEUROCM Ă©tudiera ces deux aspects.
La communautĂ© scientifique s’accorde sur le fait que le neuropaludisme est dĂ» Ă des variants parasitaires qui se localisent spĂ©cifiquement dans le cerveau, du fait de l’interaction entre ses protĂ©ines exprimĂ©es Ă la surface des globules rouges infectĂ©s et l’endothĂ©lium cĂ©rĂ©bral. Le projet NEUROCM vise Ă identifier ces protĂ©ines parasitaires. Pour ce faire, les variants parasitaires provenant de deux groupes cliniques de malades (paludisme simple et neuropaludisme) seront comparĂ©s Ă l’aide d’une approche protĂ©ogenomique. Les protĂ©ines identifiĂ©es seront caractĂ©risĂ©es au niveau fonctionnel par une approche de biologie cellulaire et molĂ©culaire.
L’obstruction de la circulation sanguine du cerveau due Ă l’accumulation de globules parasitĂ©s conduit Ă une hypoxie et Ă un Ă©tat inflammatoire local. Cette importante dysrĂ©gulation dĂ©clenche deux mĂ©canismes essentiels : l’activation de la microglie (les macrophages rĂ©sidant au cerveau) et l’afflux de cellules immunitaires myĂ©loĂŻdes vers le cerveau. NEUROCM Ă©tudiera ces deux mĂ©canismes afin d’identifier des cibles molĂ©culaires et cellulaires impliquĂ©es dans la rĂ©solution de la neuroinflammation. Afin d’atteindre cet objectif, notre projet dĂ©butera par un travail expĂ©rimental chez la souris, avant validation chez l’homme. L’Ă©tude chez les patients comprendra les deux groupes de patients prĂ©sentant un paludisme (paludisme simple et neuropaludisme) et un groupe supplĂ©mentaire de comas non palustres. Nos modèles murins expĂ©rimentaux permettront de formuler de nouvelles hypothèses scientifiques, tandis que la preuve du concept sera validĂ©e par la corrĂ©lation de nos cibles avec les paramètres de morbiditĂ© et de mortalitĂ© des patients.
En outre, le diagnostic de neuropaludisme est dĂ©licat. Un coma associĂ© Ă la prĂ©sence de parasites sanguins est considĂ©rĂ© la plupart du temps comme un neuropaludisme dans les pays d’endĂ©mie. NEUROCM permettra de diffĂ©rencier les diffĂ©rentes Ă©tiologies possibles par des analyses sanguines biochimiques dĂ©taillĂ©es et un diagnostic molĂ©culaire des infections microbiennes dans le liquide cĂ©phalo-rachidien. Ainsi, NEUROCM fournira pour la première fois un diagnostic diffĂ©rentiel prĂ©cis du neuropaludisme, ainsi que l’identification des causes de coma chez l’enfant africain.
Les produits finaux de NEUROCM viendront alimenter le pipeline des nouvelles stratĂ©gies thĂ©rapeutiques (immunitaires) et prĂ©ventives (vaccins) qui permettront d’amĂ©liorer la prise en charge du neuropaludisme, ainsi que d’autres maladies impliquant une neuroinflammation.
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RĂ©fĂ©rent scientifique pour l’UMR1094
Pierre-Marie PREUX
MĂ©thodologiste – Ă©pidĂ©miologistePU PH
Chercheur.e.s de l’UMR1094 impliquĂ©.e.s
Daniel AJZENBERG
Biologiste – parasitologueMCU PH
Farid BOUMEDIENE
Géo-épidémiologisteIGR
Jean-François FAUCHER
Maladies infectieusesPU PH
AnaĂŻs LABRUNIE
Analyses statistiquesIGE
Marie RAYMONDEAU
Dev. de la base de donnéesIGE
——————————————————————- CandidaturePoste de Volontaire International IRDbasĂ© Ă Cotonou (BĂ©nin)
Descriptif du poste – Informations utiles
Courriel : cc: ——————————————————————-