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Normes Echocardiographiques et Migrants d’Afrique sub-saharienne en Nouvelle Aquitaine

La nécessité de normes ECG différentes chez les sujets africains (Katibi I 2013, MacFarlan PW 2014) a été confirmée par notre équipe dans une étude en population générale africaine (TAHES) (Amidou S et al. article soumis). Au même titre que pour l’ECG, nous avançons l’hypothèse d’une différence des normes échographiques chez les sujets africains. Ces différences pourraient avoir un impact direct sur la prise en charge médicale des sujets.

Les normes échocardiographiques ont été principalement définies sur des populations caucasiennes ou asiatiques (EchoNoRMAL col. 2014 et 2015). Dans l’ EchoNoRMAL collaboration study, les critères pour les populations africaines reposaient uniquement sur les données de 198 sujets. Cette étude suggère la présence de normes différentes suivant l’origine ethnique des sujets. Les auteurs constataient que l’établissement de références suivant l’origine ethnique des sujets est nécessaire et mettaient en évidence la nécessité d’études complémentaires pour les groupes peu représentés en particulier ceux incluant les sujets d’origine africaine.

Depuis 2015, les équipes de l’unité INSERM 1094 et du Laboratoire d’Epidémiologie des Maladies Chroniques et Neurologiques (LEMACEN) conduisent le suivi d’une cohorte en population générale africaine. Cette cohorte inclut de manière prospective tous les résidents ≥ 25 ans des localités de Tanvè et de Dékanmè, deux villages situés à proximité d’Abomey au Bénin. Les caractéristiques de la cohorte ont été publiées (Houehanou, Global Health Action 2017). Les sujets inclus sont évalués chaque année lors d’enquêtes suivant le modèle STEPS proposé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Les événements d’intérêt sont recueillis au jour le jour par l’équipe locale. En 2017 la cohorte comportait 1407 sujets. Lors de la même année les enregistrements électrocardiographiques, échocardiographiques et les mesures d’index de pression systolique de 1002 sujets ont été réalisés. L’analyse des données échocardiographiques recueillies permettra de définir les valeurs de référence de chez des sujets originaires d’Afrique sub-saharienne. Dans un deuxième temps nous nous proposons de comparer de manière prospective ces normes avec celles utilisées en routine sur une population de sujets d’origine africaine pris en charge pour des échographies cardiaques au niveau des hôpitaux universitaires de Bordeaux et de Limoges. L’influence de ces normes sur la définition du statut (indemne-pathologique) des sujets sera précisée. Le projet soumis dans ce document concerne le deuxième segment de l’étude (impact des nouvelles normes). L’étude dans sa globalité a reçu un avis favorable de financement de la région ESR 2019.

L’objectif est de décrire la proportion de sujets reclassés (normal-pathologique) en fonction de l’utilisation des différences normes échocardiographiques (normes de référence vs normes TAHES). Comparer les normes établies à partir de la population d’ASS avec celles utilisées en routine pour définir les sujets pathologiques dans une population de migrants africains dans la région Nouvelle Aquitaine pris en charge pour la réalisation d’une échocardiographie.

Le critère principal est le nombre et proportion de sujets reclassés (normal-pathologique). Les critères secondaires sont la proportion de sujets selon des normes pour les critères suivants : hypertrophie ventriculaire gauche, dilatation OG, dilatation de l’aorte ; ascendante, dilatation ventriculaire droite.