Thèse de Sarah ALTAYYAR
Transitions épidémiologiques : agir sur les facteurs de risque communs aux maladies non transmissibles dans le contexte multiculturel de l’Archipel des Mascareignes
La transition épidémiologique, concept clé en santé publique, décrit les changements dans la hiérarchisation des causes de mortalité et de morbidité des populations en fonction de leur développement socio-économique. Dans la région tropicale, elle a entraîné une augmentation de la prévalence, de la mortalité et du nombre d’années de vie ajustées sur l’incapacité (DALYs) liées aux maladies non transmissibles (MNT) au dépens des maladies vectorielles et transmissibles. Dans la région de l’Indianocéanie, les résultats préliminaires révèlent que le statut nutritionnel, les conduites addictives, la sédentarité et les troubles du sommeil semblent figurer parmi les principaux facteurs de risque communs aux maladies chroniques non transmissibles qui dominent dans la région (cancers, maladies cardiovasculaires et métaboliques, santé mentale). Cette nouvelle donnée nécessite des stratégies de prévention adaptées aux spécificités culturelles et épidémiologiques de cette région.
La thèse proposée s’organise en 3 temps. Tout d’abord, une revue systématique de la littérature, l’analyse des données de la Global Burden of Disease (GBD) et l’exploitation des sources locales (notamment les rapports ministériels) permettront de hiérarchiser les principaux fardeaux sanitaires et de quantifier les parts attribuables aux différents facteurs de risque (PARFs) dans cinq États de l’Archipel des Mascareignes. Ensuite, des enquêtes de terrain, menées auprès de groupes de patients, permettront de vérifier les résultats précédents et de préciser les prévalences locales ainsi que les facteurs de risque associés. Enfin, une analyse critique des politiques et stratégies de prévention mises en Å“uvre par les autorités sanitaires et les organisations non gouvernementales sera réalisée. Une attention particulière sera accordée aux outils et méthodes de sensibilisation et de prévention des MNT dans ce contexte multiculturel. In finé, nous pourrons formuler des recommandations pour aider à la conception de politiques de santé publique visant à réduire l’impact des MNT dans l’Archipel des Mascareignes, adaptées à chacun des territoires composant l’archipel.
L’originalité (mais également le challenge) de ce travail est incontestablement la mise en œuvre d’une méthodologie commune aux 5 états (soutenue, en collaboration et coordonnée par le département santé de la Commission de l’Océan Indien) pour produire des résultats prenant en compte les spécificités sociodémographiques et socio-culturelles de territoires très différents tels que Madagascar, La Réunion, Maurice, Les Seychelles et Les Comores.
——————————————————————————————————————————————– Mots clés : transitions épidémiologiques, maladies non transmissibles, facteurs de risque communs, Archipel des Mascareignes
[Octobre 2024 – Octobre 2027]
En collaboration avec la Commission de l’Océan Indien (COI)
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Sarah ALTAYYAR
Doctorante sarah.altayyar@ird.fr
Sous la direction de
Farid BOUMEDIENE
Directeur de thèse IGR HDR
Pierre-Marie PREUX
Codirecteur de thèse PU-PH
Publications – Colloques – Posters
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