Les dossiers de l’IiRCO (Institut International de Recherche sur la Conflictualité) proposent de fournir des mises au point scientifiques sur des questions relevant des situations post-conflictuelles : justice pénale internationale et transitionnelle, reconstructions, restitutions, mémoires et conflits de mémoires…
Ces dossiers constituent une collection regroupant des dossiers d’archives et des dossiers thématiques.
Après un travail de recollement, de traduction, de valorisation, les premiers mettent à disposition des chercheurs des documents divers d’accès difficile et des témoignages épars replacés dans leur contexte.
La seconde série aborde des thèmes spécifiques traités d’une manière globale afin de faire le point sur une question précise. Elle comprend aussi des documents d’archives insérés dans le texte.
Quelle que soit la forme – dossier d’archives/dossier thématique – cette publication comprend un appareil scientifique et une bibliographie exhaustive à jour.
Le dossier sont disponibles auprès de l’IiRCO ()
Pascal Plas, Caterina Zomer, Laurine Chereau, Yézidis. Un génocide impuni, Limoges (OMIJ-IiRCO), 2019. 104 p.
Pour ce premier dossier, l’IiRCO a décidé de se pencher sur le génocide des Yézidis perpétré par l’État Islamique à partir de 2014, sous les yeux de la communauté inter-nationale, impuissante.
Largement absents de la littérature scientifique, les Yézidis ont été longtemps assimilés à des « adorateurs du Diable », pour reprendre le titre de l’ouvrage de Joachim Menant (1892). Cette réputation vaudra aux Yézidis d’être visés par de nombreuses guerres et exactions (74 revendiquées par les Yézidis). Les dernières ont débuté le 3 août 2014, lorsque l’État Islamique décide d’envahir le Sinjar, région où une grande majorité de la population est Yézidie. Les intentions de l’État Islamique sont simples : éliminer les influences non islamiques dans l’espace conquis par la destruction, en priorité, de cette minorité qui doit conduire à l’effacement même de l’identité Yézidie.
Le dossier reprend les faits relatifs aux crimes commis par l’État Islamique sur les femmes, hommes et enfants Yézidis. Il met en exergue des témoignages en contextualisant la situation aux regards de l’origine de l’État Islamique et des usages juridiques de concept de génocide.
Malgré l’obtention, en 2018, du prix Nobel de la Paix par Nadia Murad, survivante Yézidie, ex-captive de l’État Islamique, qui s’est donnée pour mission de raconter au monde l’histoire des Yézidis, le génocide dont ils ont été l’objet reste encore trop méconnu.