Une fellowship Marie-Curie pour Elena Bülow
Elena Bülow est post-doctorante dans le laboratoire Anti-infectieux : Supports moléculaires des résistances et innovations thérapeutiques – UMR Inserm 1092 dirigé par Marie-Cécile Ploy. Arrivée en France il y a 7 mois, cette jeune chercheuse d’origine allemande vient d’obtenir une fellowship Marie-Curie dans le cadre du programme européen H2020, une prestigieuse distinction. C’est la première fois qu’une post-doctorante étrangère à l’Université de Limoges obtient cette bourse post-doctorale. Interview d’Elena Bülow
Comment et pourquoi êtes-vous arrivée ici à Limoges ?
J’ai fait ma thèse à Utrecht et je travaillais sur l’étude de la recherche de gènes d’antibiotiques et sur l’antibio-résistance sur les échantillons de stations d’épuration de la ville, de l’hôpital… J’ai vu que le laboratoire de Marie-Cécile Ploy avait le même type de travail. Cela m’intéressait de continuer mes recherches ici. Au départ j’étais là pour une durée d’un an, et, grâce au financement obtenu avec la Grant Marie-Curie, je vais pouvoir rester deux ans supplémentaires, soit jusqu’en juin 2018. Le montage du projet a été accompagné par la Cellule d’Appui aux Projets (CAP) du Pôle International de l’Université.
Sur quoi portent vos travaux de recherche à Limoges ?
Le projet initial est d’identifier des hotspot d’induction de transferts génétiques. Nous voulons observer, ce qui, dans l’environnement, pourrait induire le transfert de matériel génétique entre bactéries. Ceci, en utilisant le modèle biofilm, qui est un modèle dans lequel les bactéries vivent attachées en surfaces, ce qui est le mode de vie naturel des bactéries dans l’environnement ou dans le tractus intestinal. On a déjà développé le modèle biofilm dans le laboratoire et il est maîtrisé. Mon post-doctorat d’un an porte sur un projet ANR. C’est une collaboration avec Christophe Merlin – Maître de conférences au LCPME de Nancy. L’idée est de partir sur des modèles de biofilm mono-spécifiques, faits avec une seule bactérie, qu’on connaît et qu’on maîtrise bien, puis de passer de ce modèle de laboratoire, à un modèle naturel qu’on va produire à partir d’eau de traitement usées de l’hôpital ou pas. La finalité est de voir si on peut arriver à mesurer le transfert d’éléments génétiques mobiles qui portent des résistances aux antibiotiques.
Qu’est-ce que la Grant Marie-Curie, et que va-t-elle vous apporter ?
C’est un système de financement de post-doctorants européens pour promouvoir leur mobilité en Europe, afin de développer des collaborations et promouvoir l’excellence scientifique. Le but est également d’aider les jeunes chercheurs à construire leur carrière. C’est l’une des bourses les plus prestigieuses qu’un post doctorant peut obtenir en Europe. Elle représente beaucoup pour moi et ma future carrière. Du côté du laboratoire d’accueil, cela montre qu’il est attractif et que ses recherches sont intéressantes.
Avec vos 7 mois de recul, que pensez-vous du travail à Limoges?
Au départ, Limoges n’est pas une ville attractive, comme peuvent l’être de grandes villes comme Paris ou Amsterdam… mais la qualité du travail, les publications et le niveau de recherche sont excellents. J’ai une très bonne impression. La structure du laboratoire est la même qu’ailleurs, c’est juste plus petit et c’est ce que j’aime justement. Nous avons les dernières machines et je peux les utiliser facilement, je n’ai pas à partager avec cinquante personnes, comme c’était le cas à Utrecht. Il y a d’excellentes conditions de travail à Limoges.
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