Amandine CERUTTI – Docteure de l’Université de Limoges
"Faire cette thèse a changé ma vie et m’a grandie"
Amandine CERUTTI, a effectué son doctorat au laboratoire FRED (Éducation et Diversité en Espaces Francophones, EA 6311) sous la direction de Dominique GAY-SYLVESTRE et d’une co-directrice argentine de l’Université de Lanús à Buenos Aires, Andrea Daverio.
Inscrite à l’École Doctorale 525 Lettres, Pensée, Arts et Histoire, elle a soutenu sa thèse sur les « Fils et filles de disparus en Argentine et au Chili : identité(s), mémoire(s) et résilience » le 28 juin 2017.
Interview d’Amandine Cerutti lors de la cérémonie de remise des diplômes de doctorat du 30 mars 2018.
Quel a été votre parcours avant le doctorat ? Pourquoi l’Université de Limoges ?
J’ai fait mes études à la Faculté de Lettres et des Sciences Humaines (FLSH) de Limoges où j’ai obtenu un master en Etudes Ibéro-américaines, puis préparé le CAPES d’espagnol.
Finalement, dans la même journée, en juillet 2012, j’ai appris que j’étais reçue au CAPES et que ma demande de financement pour une thèse était acceptée… ce fut vraiment une belle journée !
J’ai choisi de rester à Limoges. J’ai vraiment apprécié le fait d’être dans une université à taille humaine qui facilite les contacts avec ses enseignants, surtout en espagnol où nous sommes très peu. Je m’y suis sentie très bien.
Pourquoi avoir choisi de faire un doctorat ? Comment avez-vous été financée ?
J’ai longtemps hésité avant de me lancer dans une thèse. Avec mon mémoire de master, j’avais trouvé un sujet qui me passionnait et je savais que je pouvais compter sur Dominique Gay-Sylvestre pour me suivre et me conseiller pendant mon doctorat.
J’ai trouvé un intérêt personnel à faire cette thèse sur un sujet très actuel. Je me suis toujours intéressée aux pages assez dures de l’histoire, notamment les dictatures militaires au Chili et en Argentine. J’avais la curiosité d’étudier plus particulièrement l’héritage historique et familial des fils et filles de disparus et leur résilience.
J’ai obtenu un contrat doctoral et tout s’est merveilleusement organisé car les heures de cours que j’ai données à la FLSH ont compté pour mon stage pratique de CAPES que j’ai pu ainsi pu valider en 3 ans et ainsi être titularisée en 2015 dans l’enseignement secondaire.
En parallèle de mon doctorat, j’ai travaillé et obtenu l’agrégation d’espagnol en 2015. J’ai ensuite intégré le secondaire tout en continuant ma thèse.
Comment s’est déroulée votre thèse ?
Très bien, c’était vraiment captivant, surtout la partie recherche sur le terrain. Et même après les travaux de terrain, quand on revient en France et que l’on doit écrire, retranscrire les entretiens et réfléchir sur tout ce que l’on a entendu et vécu, on reste connecté à tous ces échanges.
Je dois dire, que j’ai eu la chance de faire une thèse passion avec en plus, une assurance d’emploi liée à l’obtention de mon CAPES.
Que vous a apporté cette expérience ?
J’ai vraiment une reconnaissance et une gratitude envers ceux qui m’ont permis de faire un doctorat et ceux que j’ai rencontrés au cours de cette expérience. Faire cette thèse a changé ma vie et m’a grandie. J’ai rencontré des personnes inoubliables au Chili et en Argentine, cela a été une expérience très forte. Cela m’a tellement enrichie. Et encore, le mot est faible…
Quels conseils donneriez-vous à un étudiant qui souhaiterait s’engager dans une thèse ?
D’entrée, il faut se dire que ça va être difficile. C’est un travail chronophage et on reste connecté à sa thèse en permanence. Même si on sait que ce travail va être prenant et dur à réaliser, on ne le réalise pas totalement avant d’avoir commencé. C’est une sorte de marathon. Il faut être très autonome, curieux, savoir s’organiser et se fixer des objectifs de rédaction, d’horaires de travail, etc…
J’insiste, pour moi, la passion est un élément essentiel et moteur, il faut vraiment être convaincu par son sujet. Malgré les moments difficiles, des portes s’ouvrent toujours.
Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ?
Aujourd’hui, j’enseigne dans le secondaire, dans l’Oise. J’aime ce travail en lycée et je m’y sens bien. Je ne cours donc pas après un poste d’enseignant-chercheur, même si j’ai énormément aimé cette expérience. L’avenir saura faire les choses !
- Contact : Amandine Cerutti