L’année 2020 signe les dix ans du GIS, Groupement d’Intérêt Scientifique, ALBATROS (Alliance Between Universities in Nouvelles Aquitaine and Thales in Research on aviOnics Systems). Depuis janvier 2019, Xlim UMR CNR 7252 est l’un des laboratoires constitutifs de ce groupement et il est impliqué dans cinq microprojets. Le GIS ALBATROS vise ainsi à rapprocher la recherche académique et l’industrie.

Laure Huitema fait partie du comité de pilotage du GIS. Elle est maîtresse de conférences à l’Université de Limoges et chercheuse au laboratoire Xlim UMR CNR 7252, dans l’équipe antennes et signaux au sein de l’axe systèmes Radio-fréquences. Elle dirige également le laboratoire commun Inogyro et est la coordinatrice du projet européen H2020 Masters.

Éric Grivel est responsable académique du GIS ALBATROS. Il est Professeur des Universités à l’ENSEIRB-MATMECA Bordeaux INP et chercheur à l’institut de l’intégration du Matériaux au système (IMS) Bordeaux.

1- Pourquoi il était important que l’Université de Limoges fasse partie du GIS Albatros ?

LH : Thales coopère depuis 2010 avec différents acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche dans le cadre du Groupe d’Intérêt scientifique (GIS) Albatros. Initialement, seuls des laboratoires de l’Université de Bordeaux étaient intégrés au GIS. En 2019, le laboratoire Xlim UMR CNR 7252 et ses deux tutelles, l’Université de Limoges et l’Université de Poitiers, sont venus allonger la liste des membres historiques que sont THALES DMS France, THALES AVS France, l’Université de Bordeaux, Bordeaux INP, l’INRIA et le CNRS. Cette participation est très importante pour le laboratoire Xlim UMR CNR 7252 puisqu’elle nous permet de développer des thématiques de recherches communes, mettre en place des actions de conseil ou des formations communes et des plateformes technologiques de démonstrations issues des résultats des recherches menées en commun.

EG : D’une part, depuis de nombreuses années, des liens existaient entre les sites universitaires de Poitiers, Limoges et Bordeaux sous différentes formes : collaborations entre collègues sur certains sujets, notamment en électronique ; participation aux mêmes comités de sélection dans le cadre du recrutement d’enseignants-chercheurs, rencontres lors d’animations scientifiques menées par exemple au sein des GdR (Groupement de Recherche), etc.

D’autre part, le laboratoire Xlim UMR CNR 7252entretenait un lien étroit avec THALES-AVS France, THALES-DMS France et Thales Alenia Space.

De notre point de vue, il s’avérait donc pertinent qu’ Xlim UMR CNR 7252 devienne l’un des laboratoires constitutifs du GIS ALBATROS et que les Universités de Poitiers et de Limoges rejoignent la liste des partenaires aux côtés de l’Université de Bordeaux, Bordeaux INP, le CNRS, INRIA, THALES DMS France et THALES AVS France.

Ainsi, le cadre du GIS peut servir de catalyseur pour la mise en place d’interactions entre les acteurs académiques de la Région Nouvelle Aquitaine et THALES et il offre la possibilité de participer au développement d’un écosystème régional.

2- Quelles ont été les réussites marquantes du GIS ces 10 dernières années selon vous ?

LH : Chaque année, le GIS Albatros permet de financer des microprojets afin de favoriser l’émergence d’innovations scientifiques s’inscrivant dans différents thèmes, tels que les systèmes télé-opérés et les systèmes autonomes, l’interaction homme/système et la réalité augmentée, le signal et l’image, l’architecture électronique et la maintenance aéronautique mais aussi deux thèmes transverses : l’intelligence artificielle et la cybersécurité.

En 2020, Le GIS a permis le financement de 8 microprojets dont 5 proposés par des membres du laboratoire Xlim UMR CNR 7252. Des campagnes de soutien à des manifestations sont aussi lancées chaque année. Le GIS propose un cadre contractuel pour la mise en place de thèses de doctorat, des études, etc. avec THALES DMS et AVS France. C’est dans ce contexte qu’une délégation de Thales AVS, Thales DMS et de l’Université de Bordeaux est venue visiter le laboratoire Xlim UMR CNR 7252 le 14 janvier 2020. Diverses présentations et stands étaient au programme de cette journée, parmi lesquels figuraient les résultats des travaux menés dans le cadre des microprojets 2019.

EG : Au sein du GIS ALBATROS, les différentes formes que peuvent recouvrir les interactions entre l’Industrie et les établissements de l’enseignement supérieur se concrétisent :

• Le GIS contribue à affirmer l’excellence de la recherche tant des partenaires académiques que de THALES dans le cadre des problématiques industrielles traitées.
• Le GIS témoigne que l’enseignement et la recherche sont intimement liés : des étudiants de MASTER 2 ou d’écoles d’ingénieurs bénéficient de ce contexte pour effectuer des stages, être recrutés en tant qu’ingénieurs juniors ou poursuivre en thèse de doctorat dans un cadre CIFRE. Les enseignants-chercheurs peuvent aussi tenir compte des différents travaux menés pour illustrer leurs cours et les mettre en perspective.
• Le rôle du GIS est aussi d’accompagner l’animation scientifique au travers de journées thématiques, des Albatros techno days, etc.
• Le GIS contribue au rayonnement international, en impulsant par exemple la mise en place de travaux communs avec l’Indian Institute of Science (IISc) à Bengalore.

Les actions menées depuis 10 ans ont certainement encouragé THALES à créer un nouveau GIS, appelé le GIS Cormorant, en Bretagne, dont le lancement est programmé la semaine du 9 décembre 2020.

3- Sur quels sujets / projets travaillez-vous actuellement ?

LH : Je travaille avec Thierry Monediere (Professeur, Université de Limoges) sur un microprojet qui a été financé en 2020. Celui-ci a pour objectif de développer une nouvelle méthodologie de conception conjointe d’un « circulantenne » multi-bandes (association circulateur-antenne) compacte rayonnant de la polarisation circulaire grâce aux propriétés originales des ferrites. L’idée est de mettre en place les premiers développements théoriques et de valider le concept via la conception d’un « circulateur bi-bandes » chargé sur une impédance quelconque (correspondant à l’impédance de l’antenne). Si des résultats prometteurs sont obtenus nous envisageons de déposer un projet collaboratif plus ambitieux (ANR, H2020, …).

EG : En 10 ans, le GIS a progressivement étendu ses domaines d’intérêt. Les sujets qu’il adresse s’inscrivent dans des feuilles de route, structurant les activités menées en commun dans cinq thématiques :

• Les interactions humain/système et la réalité augmentée
• Les systèmes télé-opérés et les systèmes autonomes pour l’avionique et le système de mission
• Le traitement du signal et des images
• Les architectures électroniques
• Le manufacturing et la maintenance aéronautique

Deux thèmes transverses que sont l’intelligence artificielle et la cyber sécurité ont aussi vu le jour.

Les projets peuvent prendre différentes formes : stages, études, thèses et potentiellement projets européens. Par ailleurs, chaque année, un appel à microprojets est lancé. Pour 2021, huit microprojets ont été retenus ; ils peuvent avoir pour objectif de valider, par simulation ou de façon expérimentale, un nouveau concept ou de définir les limites d’une technologie, d’un algorithme, etc. Leur financement est de l’ordre de 10k€ par microprojet.

4- Que peut-on souhaiter au GIS ?

LH : On peut souhaiter au GIS de continuer sur cette lancée avec autant de dynamisme, d’échanges et de projets. En effet, ce Groupement d’Intérêt Scientifique organise tous les ans des journées thématiques, des journées de sensibilisation sur des problématiques récentes, et des Albatros Technical Days. Tous ces évènements sont organisés par les responsables du GIS, Eric Grivel et Marc Gatti (directeur R&T, Thales Avionics) et permettent de faire avancer des thématiques de recherche communes et en faire émerger de nouvelles.

La participation d’Xlim UMR CNR 7252 à ce groupement est récente. Nous espérons qu’à l’avenir elle permettra de déboucher sur des collaborations pérennes entre les différents partenaires qui donneront naissance à de nouvelles actions de recherche et que ces collaborations apporteront des réponses communes à des appels à projets nationaux (ANR, FUI) et internationaux (H2020, ESA…).

EG : Après 10 ans, on peut souhaiter au GIS qu’il soit toujours force de propositions et d’initiatives et qu’il fédère encore davantage d’enseignants-chercheurs et d’ingénieurs.

Contact :

Laure Huitema

Eric Grivel