Présentation
Avant-propos
Contexte
La résistance aux antimicrobiens est un problème de santé publique mondial et les titres des médias grand public concernent régulièrement de nouveaux « monstres » microbiens, des bactéries ou des virus présentant une multi-résistance aux antimicrobiens. Depuis la découverte des antimicrobiens, les bactéries et les virus se sont adaptés et ont appris à résister à ces molécules. Après une période enthousiaste il y a cinquante ans, où l’on pensait que les maladies infectieuses pouvaient être toujours traitées, nous sommes maintenant dans une période critique en raison de l’augmentation de la résistance bactérienne et virale à de nombreux antimicrobiens.
Le poids des infections causées par des micro-organismes résistants aux antibiotiques a considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, et cette résistance peut compromettre le traitement des patients atteints d’infections microbiennes. La résistance bactérienne est principalement due à l’acquisition d’un ADN étranger porté par des éléments génétiques, tandis que la résistance virale est due à des mutations dans des gènes dont les produits sont ciblés par les médicaments antiviraux.
Historique
L’épidémiologie de la résistance est complexe et doit donc être envisagée de manière globale, avec une approche « One health » intégrant les humains, les animaux et l’environnement. C’est pourquoi, nous avons développé deux thèmes de recherche, la résistance aux antibiotiques et aux antiviraux, avec des problématiques scientifiques spécifiques, mais un objectif commun, à savoir, déchiffrer comment les micro-organismes deviennent résistants et comment les prévenir. L’un des points forts de l’unité était d’avoir une vision globale de la résistance aux antimicrobiens, à partir des aspects très fondamentaux jusqu’aux applications au chevet du malade.
Historiquement, les activités de l’unité se portaient sur des approches fondamentales, translationnelles et cliniques selon ces deux modèles :
- pour le thème de la résistance aux antibiotiques, nous avons focalisé nos recherches sur les intégrons, qui sont des véhicules génétiques de la multirésistance aux médicaments (MDR) qui permettent aux bactéries Gram-négatif (GNB) de répondre rapidement et efficacement à la pression antibiotique ;
- pour le thème de la résistance aux antiviraux, nous nous sommes concentrés sur le cytomégalovirus humain (CMV) qui est impliqué chez les patients immunodéprimés (VIH, patients transplantés) et dans les infections materno-fœtales, avec une charge élevée en termes de mortalité et de morbidité.
Nos objectifs scientifiques étaient de développer :
- des modèles in vitro et in vivo pour mieux comprendre les modes d’acquisition et de dissémination de la résistance, dans une perspective One Health ;
- des projets visant à identifier de nouvelles cibles médicamenteuses potentielles pour prévenir la résistance ;
- des projets translationnels pour étudier l’impact des tests de détection de la résistance que nous avons développés, dans la prise en charge des patients.
Travaux de recherche
Nos travaux de recherche se concentrent sur la résistance aux antimicrobiens et aux anti-infectieux dans les bactéries et les virus. Cette stratégie en tant que groupe nous a permis de maintenir notre visibilité pour cette spécialisation, et nous a aidé à attirer de nouveaux scientifiques et à obtenir des subventions de recherche et des partenariats industriels. Aujourd’hui, les objectifs de l’UMR sont interconnectés selon le concept « One Health » (ou « Une Seule Santé ») et visent à :
- comprendre les mécanismes d’acquisition et de dissémination de la résistance ;
- prévenir et modéliser le risque de la résistance ;
- accompagner les politiques de santé publique ;
- identifier de nouvelles cibles antimicrobiennes ;
- développer des biomarqueurs pour une thérapie ciblée ou un monitorage de la résistance ;
- développer de nouveaux modèles d’efficacité antimicrobienne ;
- évaluer le risque de la résistance aux antimicrobiens ;
- combattre la résistance par le biais d’identification de diagnostics et de traitements.
C’est pourquoi les principaux thèmes de recherche des membres de l’équipe ont évolué pour se porter dorénavant sur les supports moléculaires de la résistance aux antimicrobiens, réparti en 5 axes de recherche, du fondamental au translationnel :
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Axe – Les éléments génétiques mobiles ;
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Axe – Les cibles antivirales ;
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Axe – L’efficacité et la résistance des antiviraux ;
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Axe – La recherche translationnelle de la résistance aux antibiotiques ;
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Axe – L’évaluation des risques dans l’environnement et chez les animaux.
A propos
Création de l'unité
À l’origine, l’unité était « l’équipe d’accueil » EA3175, créée par François Denis en 2000, et dirigé ensuite par Marie-Cécile Ploy entre 2008 et 2011.
Entre 2007 et 2011, elle a obtenu un contrat Avenir de l’INSERM. L’unité 1092 RESINFIT (Anti-infectieux : supports moléculaires des résistances et innovations thérapeutiques) fut créée en 2012 en tant qu’unité Inserm/Université (UMR). Elle fait également partie du centre hospitalier universitaire (CHU) de Limoges. Leurs liens sont décrits dans une convention.
Aujourd’hui, RESINFIT est une UMR intégré dans un environnement structuré One Health, puisque l’unité fait aussi partie de l’institut OmegaHealth. C’est un institut qui réunit l’ensemble des équipes de recherche actives dans les domaines de la Biologie, Santé, Chimie-Environnement à Limoges.
Direction de l'unité
Actuellement, l’unité est dirigée par Marie-Cécile Ploy et Sophie Alain.