Augmenter l’activité physique et réduire le temps sédentaire : une clé pour mieux vivre après un cancer ? Résultats d’une étude pilote

Arianne Côté ,
Claudia Trudel-Fitzgerald ,
Pier-Olivier Caron ,
Benoit Plante 
et Paule Miquelon 

Texte

Contexte : La période post-traitement est une phase pendant laquelle les individus atteints de cancer sont particulièrement vulnérables aux effets secondaires (physiques et psychologiques) des traitements, et au cours de laquelle l'adoption de saines habitudes de vie est cruciale pour contrer ces effets. 

Objectif : Déterminer l'acceptabilité et la faisabilité d'un protocole de sondages quotidiens visant à préciser quels rôles jouent l'AP et le temps sédentaire (TS) dans le fonctionnement psychologique post-traitement d'adultes atteints d'un cancer. 

Méthodes : Quatorze adultes ayant reçu un traitement oncologique au cours de la dernière année ont été recrutés. Ils ont d'abord rempli un questionnaire documentant notamment leurs caractéristiques socio-démographiques et des informations relatives à leur cancer (type, stade, traitements reçus). Ensuite, des sondages quotidiens ont été envoyés pendant sept jours consécutifs pour mesurer leurs symptômes anxieux/dépressifs et leurs émotions positives/négatives. L'AP et le TS ont été mesurés par accéléromètres durant la même période. Des analyses descriptives portant sur les taux d'acceptabilité/faisabilité du protocole ont été menées, et des analyses par équations structurelles avec erreurs types robustes aux clusters ont été réalisées pour estimer les associations intra- et inter-individuelles entre l'AP, le TS, les émotions positives/négatives et les symptômes anxieux/dépressifs. 

Résultats : Globalement, les participants ont rapporté une expérience positive, indiquant qu'ils participeraient à nouveau à une étude de ce type et que le port de l'accéléromètre était peu contraignant. Aucun lien significatif n'a été détecté entre l'AP, le TS, les émotions positives/négatives et les symptômes anxieux/dépressifs, bien que des tendances marginales aient émergé entre le TS et les émotions positives (p =0,102) ainsi qu'entre l'AP et les symptômes anxieux (p =0,055). Plus précisément, il semble qu'au quotidien, plus un participant pratique l'AP, moins il vivra de symptômes anxieux et que plus son TS est élevé, moins il ressentira d'émotions positives. 

Conclusion : Ces résultats, bien que basés sur un petit échantillon, montrent le potentiel de l'étude principale à venir et pourraient mener à des programmes d'intervention visant à augmenter l'AP et réduire le TS chez les adultes atteints de cancer en période post-traitement, contribuant ainsi à améliorer leur fonctionnement psychologique.