La fiche CRAC / bibliométrie
Voilà un des outils officiels découverts et pouvant être utile aux chercheurs. Il vous permet en tant que chercheur, si vous êtes membre du CNRS, de voir toutes les publications que vous avez déposées dans HAL cette année et qui apparaîtront dans votre fiche CRAC.
Cette fiche CRAC est automatiquement alimentée par vos dépôts dans HAL.
Cela vous permet donc d’attester du nombre de vos publications et de votre activité de publication sur des archives ouvertes.
Sur Twitter de nombreux chercheurs « râlent » gentiment, en disant « encore un nouvel outil, et pourquoi ? On a déjà l’IdHAL qui nous permet de regrouper nos publications. »
Certains disent qu’avec la nécessité de déposer sur une archive nationale, un excès de centralisation nuit à leur liberté de choix mais facilitera leur évaluation. Sont-ils pour autant pris en otage comme certains peuvent le croire ?
Rappelons d’ quelle procédure suit l’évaluation du chercheur en France
Citations – H-index
Bien que très controversé, le nombre de citations est l’un des indicateurs pour mesurer l’impact d’un article. Plus il est cité, plus il est probablement intéressant. Le nombre élevé de citations signifiera « impact plus fort ».
Or, cette mesure reste aléatoire en fonction des domaines de recherche. Un article de biologie sera beaucoup plus cité qu’un article de mathématiques. On ne peut pas, sur ce critère, comparer l’impact de deux chercheurs qui travaillent dans des filières de recherche différentes, avec des logiques différentes.
Le h-index (ou facteur h) est un indicateur d’impact des publications d’un chercheur. Il prend en compte le nombre de publications d’un chercheur et le nombre de citations.
Le h-index d’un auteur est égal au nombre h le plus élevé de ses publications qui ont reçu au moins h citations chacune.
Exemple : un h-index de 6 signifie que 6 publications de l’auteur ont chacune été citées au moins 6 fois.
Les limites du h-index
Le h-index compte toutes les citations, bonnes ou mauvaises. Par conséquent, le contenu en lui même n’est pas analysé, il n’y a pas d’étude qualitative mais quantitative des citations.
Les procédés tels l’auto-citation, le plagiat augmentent artificiellement le h-index, donc celui ci n’est pas un indice qualitatif. Avoir un h-index vé ne veut pas forcement dire que l’on est un bon chercheur, mais peut en revanche vouloir dire que l’on sait faire appel à un réseau pour être cité de multiples fois là où il faut.
Le h-index n’est pas sensible aux auteurs qui ont peu de publications mais sont cités 100 fois par publication :
Exemple : un h-index = 2 peut être celui d’un auteur ayant 100 publications dont 2 sont citées 2 fois MAIS aussi celui d’un auteur ayant 2 publications citées 100 fois chacune. Celui qui ne publie pas beaucoup, mais il est très cité et il est donc censé être meilleur que celui qui est peu cité tout en publiant beaucoup. Au résultat, sont-ils à égalité ?
Le h-index d’un chercheur doit être fiable car il est de plus en plus demandé dans les dossiers de soumission aux appels à projet ou dans le cadre d’évaluations de la recherche.
Le h-index peut aussi être calculé pour une entité de recherche (institution, laboratoire…), ou pour une revue. L’auteur considéré est le nom de l’entité (laboratoire, institution…) ou le titre de la revue.
A partir de là, des suggestions de chercheurs ont été faites pour améliorer le système : pourquoi pas un indicateur à partir de l’opinion des pairs ? À suivre…
Les principales bases de données de signalement pour le calcul du h-index. Trouver votre h index dans le Web of Science.
Le Web of Science est la principale et plus ancienne base de données pluridisciplinaire pour l’analyse des publications de recherche et des citations. Elle donne accès à des tutoriels.
Il existe aussi d’autres bases de données citations :
Scopus (concurrent direct de the Web of Science)
IEEE Explore
Publish ou Perish de Google Scholar (gratuit)
Chacune a ses spécificités. Pour Publish or Perish qui évalue à partir des données de Google Scholar, le nombre de citations est souvent surestimé, il y a des doublons, des sources non-académiques.
Notons que l’outil CRAC du CCSD simplifiera la notation du chercheur au CNRS en observant s’il est actif sur les archives ouvertes.
HAL : une priorité de politique publique
Aujourd’hui avec l’open access, il est question d’inclure dans la notation du chercheur un item concernant son activité de publication en libre-accès.
Les alignements d’identifiants chercheurs tels que ORCID, IDSCOPUS, IdRef, IdHAL et autres id permettront de rassemble toutes les publications en archive ouverte d’un chercheur et ce, sur une seule plateforme, HAL si possible.
La visibilité de l’activité du chercheur, ses publications regroupées, tout cela ira vers un signalement plus précis des publications scientifiques, et donc vers une modification et une amélioration des critères à prendre en compte dans la notation du chercheur.
Comme l’écrivent Christine Kosmopoulos et Denis Pumain dans le European Journal of Social Sciences = revue européenne des sciences sociales, XLVI-141 – 2008*
« il reste que dans le domaine de la bibliométrie comme dans celui de l’évaluation en général, se fier à un indicateur unique, si sophistiqué soit-il, reste une ambition totalement inadaptée »[…]1
1. Kosmopoulos, Christine et Pumain, Denise, « Révolution numérique et évaluation bibliométrique dans les sciences humaines et sociales », Revue européenne des sciences sociales, XLVI-141 | 2008, mis en ligne le 01 mai 2011, consulté le 14 janvier 2020. URL : <http://journals.openedition.org/ress/151 ; DOI : 10.4000/ress.151>.
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