Expérience et figuration au cinéma : pour une sémiotique audio-visuelle
Gian Maria Tore
- Thèse dirigée par Jacques Fontanille
- Soutenue le 07 septembre 2007
- Centre de Recherches Sémiotiques (CeReS)
- Université de Limoges
- Articles du même auteur parus dans les Actes Sémiotiques
Index
La thèse est une proposition d'une sémiotique du cinéma. Elle confronte la sémiotique structurale d'aujourd'hui aux études cognitivistes et historicistes actuelles ; et par là, à un grand nombre de questions, de la perception à "l'auctorialité", de la subjectivité à "l'histoire" de l'art cinématographique. A travers des discussions théoriques et puis, surtout, des analyses filmiques très détaillées, elle propose une théorie du media cinématographique, entendue comme une approche des modes dont l'expérience audiovisuelle est contrôlée par une praxis qui est ancrée à un dispositif de textualisation spécifique - le cinéma, justement. Les analyses concernent : le début de "Pickpocket" de R. Bresson, le final de "Bonnie and Clyde" d'A. Penn, le film : "Walden - Notes, sketches and diaries" de J. Mekas et les deux films d'A. Sokurov : "Mère et fils" et "L'Arche russe". On y étudie, respectivement et entre autres : l'usage poétique du cinéma et la spatialisation ("Pickpocket") ; la technique du ralenti, la temporalisation et les effets passionnels ("Bonnie and Clyde") ; le genre expérimental, le "rythme" et les formes de vie ("Walden") ; la question de l'auteur, la "composition" et la praxis cinématographique (Sakurov). A travers les analyses, apparaît la possibilité, propre de la sémiotique, de créer des paradigmes : de confronter des questions différentes sur un même objet-texte, et de relier des objets différents par des mêmes questions.
Plan de la thèse :
Introduction
Première partie – Sémiotique du Texte filmique
I – Sémiotique et Faits audiovisuels : EPISTEMOLOGIE
A partir du projet sémiologique de Christian Metz
1.1. Le projet de construction théorique du « langage du cinéma »
1.2. La question et la réponse des codes : définition du sémiotique
1.3. Les codes cinématographiques : définition de l’audiovisible
1.4. Langage audiovisuel et expérience : le cinéma comme sens pratique
II – Texte filmique et Subjectivité : RHETORIQUES AUDIOVISUELLES
A partir de quelques questions cognitives et d’une scène de Pickpocket de Robert Bresson
1. Perception et croyance dans la figuration filmique
1.1. Qu’est-ce que la figuration filmique ? Hypothèses et explications
1.2. Figuration et textualisation filmique : le processus objectivant
1.3. La cognition dans film et le processus subjectivant
1.4. L’expérience filmique comme cas de sémiose
1.5. L’accidentalité de la sémiose filmique
2. Analyse du début de Pickpocket
2.1. Voir sans savoir plutôt que savoir sans voir
2.2. Configurer, expérimenter, valoriser
2.2.1. Les plans et les transformations
2.2.2. Les bruits et l’hétérogénéité audiovisuelle
2.2.3. La voix « off » et la prosodie textuelle
2.3. Conclusions sur l’objet expérimenté dans la séquence
Deuxième partie – Sémiotique du Média cinématographique
III – Media audiovisuel et Formes de vie : EXPERIENCES
D’une séquence de Bonnie et Clyde d’Arthur Penn et du film Walden – Diaries, notes and sketches de Jonas Mekas
1. Analyse du final de Bonnie et Clyde
1.1. Courte introduction à la problématique de la séquence
1.2. Le problème de savoir se figurer un événement
1.3. Figuration composée et figuration rythmée
1. La composition de la scène
2. L’arrêt
3. La précipitation
4. La fin infinie
1.4. Solutions figuratives et affectives
2. Analyse du film Walden
2.1. Préalables « génériques » de l’objet sémiotique Walden
2.2. Figures, thématiques et composition en question dans Walden
2.3. L’appréhension rythmique la figuration
2.4. Deux exemples de sémantisation par singularisation rythmique
1. Le passage entre bobines
2. Le commencement
2.5. Le problème d’appréhender et le problème d’apprendre
2.6. Le solution promesse, une forme de vie
2.7. Conclusions sur le média audiovisuel : l’image machine
IV – De la Figuration filmique a l’Œuvre : PRAXIS DU CINEMA
Avec Mère et fils et L’arche russe d’Aleksander Sokurov
1. La problématique de l’ « œuvre » de Sokurov
1.1. Courte introduction aux films et aux analyses
1.2. Première approche de l’ « œuvre » de Sokurov
2. Analyse de Mère et fils
2.1. Quelques approches du discours du film
2.2. Présentation de l’approche de l’expérience du film
2.3. Les plans-tableaux
2.4. La composition
2.5. La composition en tant que sémiotique
2.6. Aléas de la sémiotique de la composition
2.7. Note sur l’explication sémiotique d’espace/spatialité/topologie
2.8 Analyse figurale de Mère et fils
1e Série : installation du modèle de la composition
2e Série : le théâtre des valeurs de la composition
3e Série : la modélisation interne
4e Série : la « parabole » de la lumière
5e Série : les derniers efforts de l’image et le final
2.9. Conclusions sur les sémiotiques de Mère et fils
1. Sémiologie de Mère et fils
2. Méta-sémiologie de Mère et fils
3. Portée de la méta-sémiotique de Mère et fils
3. Analyse de L’arche russe
3.1. La variation de la figuration
3.2. Le dispositif du musée
3.3. L'arche russe vs. Mère et fils dans la praxis du cinéma
3.4. Le dispositif de l’image infinie
3.5 Sémiotique de L'arche russe, sémiotique de l’audiovisible
Conclusion
Références bibliographiques