Conclusions / Remerciements
Ivan Darrault-Harris
Je souhaiterais donner la parole à deux participants de qualité à cette journée d’hommage, Kestutis Nastopka, du Centre Greimas de Vilnius, qui nous a fait l’amitié de faire le voyage et Inna Merkoulova, la traductrice en russe de Sémiotique des passions. Elle avait organisé à Moscou un colloque, en 2007, pour le 90ème anniversaire de la naissance de Greimas.
Kestutis Nastopka
Je vous remercie de pouvoir participer à cette journée anniversaire et de pouvoir ainsi me joindre aux élèves et disciples de Greimas appartenant à plusieurs générations.
Le centre Greimas de Vilnius a été créé l’année de la mort de Greimas, en 1992. C’est Denis Bertrand qui avait organisé un colloque, réalisant une idée de Greimas, sur l’esthétique de la vie quotidienne et le Centre Greimas a été créé au cours de ce colloque, centre qui est toujours vivant et qui le sera, espérons-le, dans le futur. Ce fut au début un centre de recherches et l’un des buts était de publier les textes de Greimas en lithuanien, car Greimas écrivait en français et en lithuanien, ainsi les textes sur la mythologie. Il en va aussi des lettres de Greimas à ses amis de jeunesse qui constituent un vrai roman épistolaire.
Greimas, alors que nous étions encore dans l’époque soviétique, nous a envoyé ses élèves, Eric Landowski, Denis Bertrand, Louis Panier, Ivan Darrault. Et, en ce moment, Landowski donne un cours de socio-sémiotique et nous avons des élèves du niveau du Master. Il y a seulement une quinzaine d’élèves par année mais cette formation est continue. Nous avons aussi traduit de nombreux textes de sémioticiens français en lithuanien. Je puis confirmer que la sémiotique, surtout littéraire, est assez forte en Lithuanie. Bien sûr, il y a des oppositions mais on ne peut nier que la sémiotique existe ! Ainsi, chaque semaine, nous avons notre séminaire, qui existe depuis une vingtaine d’années et il est toujours vivant : nous avons traité récemment des relations de la sémiotique et de la phénoménologie.
Pour nous, la sémiotique est une forme de vie et je n’imagine pas la vie sans la rencontre régulière de ce séminaire.
Je vous remercie.
Inna Merkoulova
Chers collègues, c’est un grand honneur de pouvoir prendre la parole. Je serai brève, vous présentant la traduction en russe de Sémiotique des passions, la sixième traduction après l’anglais, l’italien, l’espagnol, le portugais et le roumain. Ce fut un travail de deux années et la source d’un grand plaisir. Nous avons ensuite organisé un colloque franco-russo-lithuanien à la Maison Baltrusaitis à Moscou, avec Jacques Fontanille, Kestutis Nastopka, Ivan Darrault, Jean-François Bordron, Paolo Fabbri et bien d’autres. Une rencontre émouvante puisque marquant l’anniversaire de la 90ème année de la naissance de Greimas, en 2007. Et, tout récemment, sont parus à Moscou les Actes de ce colloque dans une édition franco-russe. Ce qui apparaît dans les Actes de ce colloque, c’est le résultat d’un dialogue entre les sémioticiens russes héritiers de l’École de Moscou-Tartu, de Lotman, qui est implantée à l’Institut d’Études Slaves de l’Académie des Sciences de Moscou, dirigé par Mme Tatania Nikolaeva, dialogue, donc, avec l’École de Greimas. Je sais qu’il y a eu aussi à Paris VIII l’initiative, grâce à Michel Costantini, d’un colloque franco-russe sur les travaux sémiotiques de part et d’autre. A la suite de ce colloque, on a créé à l’université de Moscou un master intitulé « Sémiotique des passions et cultures russes ». Une dernière chose : il serait souhaitable d’organiser un colloque où l’on ferait le point sur la sémiotique issue de Greimas dans le monde, et ce colloque pourrait avoir lieu dans le Centre Culturel de la Russie où je travaille à Paris.
Ivan Darrault-Harris
Nous devons nous diriger maintenant vers la conclusion de notre journée anniversaire. Permettez-moi une remarque, bien illustrée par les tables rondes qui se sont succédé aujourd’hui : Greimas, dès le début de la construction de sa sémiotique, ainsi dans le texte « Conditions d’une sémiotique du monde naturel », Langages, 10 (juin 1968), repris dans Du Sens I, qui fonda notre recherche en éthosémiotique, propose une théorie qui en contient les futurs développements, y compris ceux qui se séparent de l’épistémologie à laquelle il est resté fidèle.
C’était pour lui une manière d’ouvrir aux sémioticiens du monde sa définition bien connue : « Le monde humain est celui de la signification ».
Mon ultime propos sera de vous remercier très chaleureusement d’avoir donné sens à une idée folle, celle d’organiser il y a à peine plus d’un mois cette journée. Ces marques de gratitude vont au public, nombreux, et aussi aux intervenants qui, bien que sollicités si tardivement, se sont impliqués si généreusement.
Je remercie les responsables du site des NAS, Jacques Fontanille, Éric Landowski et Éleni Mitropoulou de permettre la mise en ligne de tous les contenus de cette journée. Tant sont nombreux les ami(e)s sémioticien(ne)s qui n’ont pu se joindre à nous en ce jour anniversaire.
Et rendez-vous est pris pour le centenaire de la naissance de Greimas, en 2017, qui verra, espérons-le, l’organisation d’un grand colloque international et une publication déjà prévue par nos amis lithuaniens.
Il est tellement plus gai de fêter les naissances !