Corus EDAC
Démences en Centrafrique (RCA) et au Congo
Lorsque l’Unité s’est intéressée à cette pathologie, une seule étude était disponible et montrait, en utilisant la même méthodologie, une prévalence très faible des démences comparativement aux Etats-Unis. Nous avons d’abord cherché à confirmer ou à infirmer ce constat. Après des études pilotes au Bénin, les travaux se sont poursuivi en Centrafrique (RCA) et au Congo.
Les activités de la première phase ont débuté en 2009 et ont permis d’estimer la prévalence des démences en milieu urbain.
La deuxième phase du projet, en 2011, a consisté à assurer le suivi des sujets dépistés lors de la première phase et atteints de troubles cognitifs légers ou de démences. Les analyses ont donc porté sur les données de mortalité, de morbidité et la connaissance du taux de conversion des troubles cognitifs légers en démence. Les facteurs de cette conversion, bien qu’identifiés sont toujours d’actualités dans nos recherches. Une comparaison avec la situation connue dans les pays industrialisés est également envisagée. Un travail concernant l’étude des représentations socio-culturelles et la stigmatisation est engagé auprès des sujets suspects de démences et déments, de leur entourage ainsi qu’auprès des personnels soignants.
PRINCIPAUX RESULTATS
L’estimation de la prévalence des démences chez les personnes âgées de plus de 65 ans a été réalisée dans des zones géographiquement définies de Bangui (RCA) et Brazzaville (Congo) (respectivement 8,1% IC95%: 5,7-10,5 et 6,7% IC95%: 4,5-8,8) (Guerchet et al. 2010). Dans ces populations, les facteurs associés aux démences étaient les suivants : l’âge, le sexe féminin, l’hypertension, un Indice de Masse Corporelle inférieur à 18,5, la présence de symptômes dépressifs, et le faible niveau d’éducation. Parmi les facteurs psychosociaux, le décès d’un parent durant l’enfance ainsi qu’un déménagement récent étaient également significativement associés à la présence de démence (Guerchet et al. 2012). La prévalence de la dénutrition dans cette population était élevée (19,2%), et le statut nutritionnel des déments était plus altéré que celui des participants indemnes de troubles cognitifs (De Rouvray et al. 2014).
Parallèlement, une étude à méthodes mixtes (quantitative et qualitative) a été menée auprès des personnes diagnostiquées démentes lors de l’étude de prévalence ainsi que de leurs proches et a permis d’étudier les représentations socioculturelles et représentations des démences dans ce contexte. Le concept biomédical de démence est en général inconnu de la population et aucun mot n’existe pour le décrire dans les langues locales, même si le phénomène est reconnu. Cependant, il est toujours perçu comme part du vieillissement normal (Faure- Delage et al. 2012).
Les sujets diagnostiqués déments, dépistés avec des troubles cognitifs légers ainsi que le même nombre de sujets sains (témoins) ont été suivis à 2 ans. Le statut vital de ces participants a été recueilli, des autopsies verbales ont été réalisées, et les statuts cognitifs réévalués chez les participants retrouvés et consentants. A Bangui et Brazzaville, la mortalité chez les déments (respectivement 27,5% et 40,0%) était significativement plus élevée que chez les participants avec troubles cognitifs sans démence (respectivement 12,1% et 15,3%) et les sujets témoins (respectivement 10,7% et 7,1%). Les taux de conversion en démences n’étaient pas différents entre les participants dépistés avec troubles cognitifs légers 2 ans auparavant dans les deux villes (respectivement 12,3% et 13,2%) ou les sujets témoins (10,2% et 7,7%) (Guerchet et al. 2012).
Mots-clés : Démences, Maladie d’Alzheimer, personnes âgées, prevalence, facteurs associés, mortalité, Afrique Sub-saharienne ou Afrique Centrale
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