Éthique et numérique au XXIème siècle. Approches compréhensives, normatives et critiques. Regards interdisciplinaires

Jean-Claude Domenget 
et Camille Roelens 

Texte intégral

Partie 2 : De nouveaux objets questionnés sous l’angle des sciences de l’information et de la communication

Prolongeant le premier numéro de ce double dossier, lequel propose un ensemble de nouveaux regards éthiques sur des objets déjà bien identifiés dans le vaste domaine des études sur le numérique en sciences humaines et sociales, ce second numéro vise à questionner de nouveaux objets – à l’aune de la réflexion en éthique et numérique - dans le domaine, essentiellement, des sciences de l’information et de la communication (SIC). Il prolonge l’ambition de ce double dossier de faire le point à la fois sur les ressources déjà disponibles et sur les possibles heuristiques, pratiques encore à construire pour aborder le double enjeu d’une éthique du numérique et d’un numérique éthique au XXIème siècle. Pour rappel, le projet a suivi une triple démarche compréhensive, normative et critique d’une approche du champ de la réflexion éthique comme étant celui de la confrontation à des situations complexes, où nul choix, jugement ou solution idéale ne s’impose, et où il s’agira néanmoins de pouvoir arbitrer entre différentes options en présence et d’argumenter ce choix. En premier lieu, dans une optique de compréhension des transformations en cours, un ensemble de questions a servi de boussoles : à quels modèles d’analyse, l’éthique peut-elle recourir ? De quelle manière le questionnement éthique s’inscrit dans le numérique au travers des pratiques de chercheurs, de professionnels et de citoyens ? Quelles questions éthiques soulève le numérique du point de vue de l’information et de la communication ? En deuxième lieu, dans la quête actuelle de nouveaux cadres afin d’endiguer, de réguler, de tirer bénéfices des transformations en cours en contexte numérique, l’éthique trouve ici son champ d’exercice sans doute le plus connu et reconnu, dans sa dimension normative : faudra-t-il alors s’appuyer, pour articuler de telles normes, sur les devoirs moraux, les vertus humaines, la quête du plus grand bien-être, quelques principes bien choisis, les droits individuels ou encore l’attention aux vulnérabilités les plus multiples ? Existe-t-il un monde numérique désirable, et si oui lequel ? Comment articuler numérisation, démocratisation et inclusion ? Quels enjeux de justice sont alors soulevés, et à quelle échelle ? En troisième lieu, les multiples actions et revendications de résistance (controverses sociales, environnementales ; droit à la déconnexion, droit à l’oubli ; boycotts, etc.) qui, s’ils ne freinent pas à ce jour le flux d’activités médiées par les dispositifs d’information et de communication numériques (tels que les médias socionumériques, les assistants vocaux, les robots conversationnels, etc.), constituent progressivement un pan de la pensée critique contemporaine à part entière. Se peut-il alors que les recours quotidiens à ces dispositifs numériques fassent craindre le non-respect généralisé de l’éthique, de la déontologie, du respect d’autrui, de la vie privée, de l’intimité et de l’environnement ? Pour apporter quelques réponses à cette série de questionnements, l’entretien et les articles rassemblés dans ce numéro présente différentes approches compréhensives, normatives et critiques, issues très majoritairement des SIC, avec une ouverture vers les sciences du langage et les sciences politiques.

Note de bas de page 1 :

Voir par exemple le guide Internet Research : Ethical Guidelines 3.0 de l’Association of Internet Researcher (AoIR) qui propose un ensemble de principes éthiques issus d’une réflexion collective sur une approche critique de l’éthique de la recherche sur Internet https://aoir.org/reports/ethics3.pdf

Ce second numéro, étant consacré à questionner de nouveaux objets du champ de la réflexion en éthique et numérique, à partir des SIC, il s’agit de s’arrêter un moment sur la spécificité d’un tel angle d’approche. Autrement dit, pouvons-nous définir une modalité de questionnement spécifique des SIC dans ce champ de recherche ? Cela a été l’ambition du numéro collectif, porté par le groupe d’études et de recherche sur l’éthique et le numérique en information-communication (GER GENIC) de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication (SFSIC), traitant du « Questionnement éthique issu des SIC en contexte numérique » (GER Genic, 2022). Trois positionnements de principes ont alors été avancés (Domenget et al, 2022). Premièrement, le questionnement éthique sous le prisme info-communicationnel n’est pas simplement une nécessité, il relève également d’un désir de régulation des pratiques numériques, de développement d’un regard critique des médiations sociotechniques qui déterminent aujourd’hui les modalités pratiques de l’information et de la communication humaine. L’éthique numérique doit interroger les changements sociotechniques qui accompagnent les usages des dispositifs d’information-communication, lesquels s’inscrivent dans un ensemble plus large de pratiques sociables. Deuxièmement, l’approche éthique développée en SIC est une éthique située de pratiques ancrées dans leurs sociétés. L’éthique n’est ni de nature juridique, ni une expertise, mais une forme de questionnement sur des situations problématiques concrètes qui s’exprime dans l’action, en deçà des cadres juridiques ou réglementaires, lorsque des logiques de valeurs contradictoires sont à l’œuvre. Selon l’approche de l’éthique située, l’éthique est avant tout un questionnement, une préoccupation, un souci de vigilance qui s’exerce en référence à un système de valeurs, comme la justice sociale, la responsabilité, la compensation de vulnérabilités individuelles, etc. (Zacklad et Rouvroy, 2022). En partant de terrains de recherche, d’études de cas, de situations proposant des dilemmes éthiques, il s’agit d’établir un questionnement réflexif sur les pratiques de recherche, les pratiques professionnelles, les pratiques numériques, etc. et plus largement leur inscription dans la société (CNPEN, 2022). Troisièmement, l’éthique doit être abordé sous une focale internationale, ce qui rappelle la nécessaire prise en compte des contextes. En effet, bien que l’éthique repose sur des principes universels, sa mise en œuvre dépend de contextes situés et localisés, culturellement et socialement divers, si on se place dans une perspective internationale1 (AoIR, 2019). Ainsi, le fort attachement des citoyens des démocraties occidentales contemporaines à un certain libéralisme moral concernant les choix de vie singuliers (corollaire à l’individualisme qui les caractérise) est sans doute une donnée importante à prendre en compte pour penser une éthique du numérique dans un tel contexte.

Note de bas de page 2 :

Voir le carnet Hypothèses présentant l’actualité du GER GENIC et les séminaires annuels https://genic.hypotheses.org/

S’appuyant sur ces trois positionnements, le dossier évoqué de la Revue française des sciences de l’information et de la communication (RFSIC) a permis d’avancer sur deux axes complémentaires de questionnement : 1) les transformations des objets de recherche et des problématiques liés à l’éthique, induites par le développement du numérique ; 2) divers retours d’expériences interrogeant à nouveau frais l’éthique de la recherche que ce soit sous un angle épistémologique ou méthodologique, autour des données, des corpus, des observables, etc. Le premier axe consacré aux nouveaux objets et aux nouvelles problématiques a montré comment le questionnement éthique permet de construire de nouvelles problématiques, de produire des connaissances sur les pratiques info-communicationnelles, face aux logiques algorithmiques, aux dispositifs numériques, aux possibilités inédites de captation et de traçages des données, à la plateformisation de nos pratiques sociales, etc. (Balicco et al. 2018). Ont été entre autres abordés, les controverses associées à l’essor de l’IA dans une approche d’éthique située (Zacklad et Rouvroy, 2022), l’intérêt de questionner les enjeux écologiques actuels par une approche mêlant éthique et écologiques numériques (Hoang, Mellot et Prodhomme, 2022) ou encore l’interrogation à développer face aux fortes injonctions institutionnelles concernant l’éthique et la science ouverte, à travers le cas des systèmes d’évaluation recherche (Schöpfel et Azéroual, 2022). Le second axe a adopté une posture réflexive, à travers un ensemble de contributions examinant l’éthique au regard des retours d’expérience, c’est-à-dire de ses incidences sur les choix méthodologiques, la construction de la problématique, la définition du terrain, la collecte, le stockage, le traitement et la visualisation des données, tout autant que leur conservation, leur anonymisation et leur ouverture (stockage pérenne, open access, open data, etc.). L’éthique a ainsi été abordée comme méthode en communication, afin de contourner les plateformes numériques pour assurer la qualité des données de recherche (Alloing et Le béchec, 2022). L’observation distante, en ligne, de communautés de pratiques, épistémiques ou d’intérêt sont parmi les tout premiers terrains des chercheurs sur Internet (AoIR, 2019). Plusieurs articles ont pris leur expérience de recherche comme toile de fond pour expliciter les démarches éthiques multiples nécessaires tout au long du processus de construction du projet de recherche et particulièrement quand l’objet et le contexte sont de nature sensible. Si ce dossier a proposé une série de positionnement constituant autant d’angles d’analyse à développer dans un questionnement éthique du numérique et a éclairé quelques problématiques, objets et retours d’expérience de recherche, il n’a pas pu traiter la question de l’éthique professionnelle liée aux transformations des métiers de l’information-communication, abordée par ailleurs (Catellani et al., 2017) ni le domaine de l’éthique et de la littératie numérique ouvrant le questionnement aux dispositifs de formation et aux pratiques pédagogiques à renforcer concernant les formations à l’éthique de la recherche en contexte numérique. Depuis la sortie de ce numéro en octobre 2022, le séminaire annuel du GER GENIC a permis d’avancer et de revenir sur une partie de ces questionnements2. Lors du séminaire 2022-2023, ont été ainsi abordées les thématiques de la littératie numérique et de l’éthique de la recherche ; de l’éthique et l’IA ; de la construction de l’éthique du numérique à travers l’expérience du CNPEN ; de la formation aux enjeux de régulation, de déontologie et éthique de l’influence ou encore des enjeux éthiques et numériques sous l’angle de la régulation. En 2023-2024, le séminaire a traité les enjeux éthiques des assistants vocaux en termes de diversité culturelle ; les éthiques et usages des dispositifs sécuritaires de vidéosurveillance algorithmique ; l’éthique des écosystèmes d’informations scientifiques à travers les cas des systèmes d’évaluation et des plateformes d’édition ou encore l’éthique et les impacts sociaux comme enjeux de formation.

Note de bas de page 3 :

https://www.amue.fr/publications/la-collection-numerique

S’inscrivant pleinement dans cette dynamique récente de recherche, ce numéro d’Interfaces numériques propose huit contributions de chercheurs traitant de contextes variés (français, marocain, camerounais mais aussi britannique, italien et allemand), complété par un entretien. Ce dernier a été effectué avec Bertrand Moquet, David Rongeat et Simon Larger, occupant diverses responsabilités au sein de l’Amue, l’agence de mutualisation des universités et des établissements du supérieur. Cette dernière propose un ensemble de services à ces membres (informatique, formations, accords-cadres, expertises sectorielles, des systèmes d’information pour la recherche, etc.). Elle édite également un bimestriel de vulgarisation scientifique, la collection numérique3, dont le n°24 sorti en décembre 2022 a été consacré à « Ethique, droits et devoirs dans le numérique universitaire » (Athanase et al., 2022). La discussion entreprise dans le cadre de cet entretien permet de mettre en avant le questionnement porté par l’Amue concernant le numérique universitaire sous un angle éthique, par le prisme du fonctionnement interne des universités et de leur rôle social dans la société contemporaine, des valeurs de la confidentialité et de la sécurité des données, de l’équité et de l’inclusion, de la gouvernance et de la responsabilité, de la construction d’une pensée critique face aux technologies ainsi que de la conduite d’une recherche éthique et socialement responsable dans le domaine numérique.

L’éthique et l’IA est la première thématique traitée dans ce numéro. L’article proposé par Julien Pierre et Marie-Julie Catoir-Brisson développe une réflexion éthique en situations, à travers un retour d’expérience d’une recherche-intervention conduite avec les concepteurs d’IA émotionnelle pour la famille. La force d’une telle démarche, avec une ambition critique quant à l’objectif d’un simple arbitrage entre des principes et des calculs, est au contraire d’accompagner la conception de la technologie visée, de s’inscrire pleinement dans une éthique des devoirs et des conséquences et de faciliter la transition vers des imaginaires autres.

Proposant également une réflexion sur les dimensions de la conception des IA via le retour d’acteurs impliqués dans ce processus, l’article de Béa Arruabarrena et Anne Nesvijevskaia traite de l’éthique du couplage Nudges-IA, en questionnant le nouveau phénomène appelé « Hypernudging » qui se distingue par un changement d’échelle dans la capacité des techniques de Nudges couplées à l’IA à agir sur les décisions des individus. L’article propose une revue de littérature approfondie et une approche socio-anthropologique de ce phénomène afin d’examiner les enjeux épistémologiques et sociotechniques des Nudges-IA dans les interactions humain-IA, de discuter de leur développement au sein des organisations et d’en dégager des pistes de recherche pour leur régulation éthique.

Complétant ces analyses des usages de l’IA dans différents contextes, l’article de Lamyae Jmoula explore les usages de ChatGPT par les professionnels de la communication publique au Maroc. Dans le contexte de la communication publique marocaine, l’analyse des potentialités, risques et limites en termes de communication de l’essor des usages d’un outil d’intelligence artificielle générative (IAG) vise à apporter des nuances vis-à-vis de discours thuriféraire quant aux apports des outils d’IAG et à proposer des pistes pour une utilisation responsable de ces outils.

L’analyse de discours éthique est la deuxième thématique traitée dans ce numéro. L’article d’Alberto Romele propose une transition entre les contributions consacrées à l’éthique et l’IA d’un côté et celles en analyse de discours de l’autre. Il se concentre en effet sur une analyse des discours autour de l’expression « éthique de l’IA » dans la presse quotidienne dans quatre pays européens (France, Royaume-Uni, Italie et Allemagne) afin de souligner la nécessaire dimension critique à avoir et la nécessité d’une éthique de la communication scientifique de l’IA. L’auteur utilise le concept de signifiant flottant, emprunté à Ernesto Laclau, pour désigner une expression suffisamment polysémique pour être interprétée, comprise et utilisée stratégiquement de différentes manières par divers groupes sociaux à des fins hégémoniques.

L’analyse des discours éthiques est développée également dans deux autres champs professionnels. Le premier concerne les professionnels des souvenirs numériques dans les industries de la tech. Rémi Rouge étudie ainsi comment ces professionnels mobilisent les discours éthiques pour défendre leurs produits, en étudiant la manière avec laquelle sont construits les algorithmes qui sélectionnent les souvenirs mais aussi l’incitation au partage des souvenirs. Plus largement, cette réflexion s’ouvre à la dimension matérielle de ces outils dans une discussion avec les stratégies d’« ethics washing » dans ces industries de la tech.

Le second champ professionnel est celui des influenceurs pour la paix au Cameroun. Franck Rostov Tsamo Dongmo propose une analyse technolinguistique des messages de sensibilisation sur Facebook pour en saisir la portée éthique. L’analyse proposée souligne les vertus éthiques d’une telle communication en temps de crise, en promouvant les valeurs de paix, de tolérance et de cohésion sociale en contexte numérique.

Pour terminer ce numéro, deux autres thèmes d’étude de l’éthique en SIC ont été abordés. Le premier concerne l’éthique de la recherche, plus précisément l’écosystème scientifique de publication et d’exploitation des produits de la recherche en contexte d’essor de la science ouverte. Analysant le cas de l’édition scientifique en France, Lise Verlaet soulève les problématiques éthiques qui ont jalonné la construction de cet écosystème et livre une réflexion sur les défis éthiques liés à la mise en place depuis 2018 de la politique de la Science Ouverte mais aussi des conséquences directes que cela va avoir sur les pratiques des chercheurs.

Le dernier article de ce dossier concerne l’éthique de l’information-documentation, à travers le cas du questionnement éthique lié à la mise en place de la norme d’accessibilité numérique dans les bibliothèques. Dans son article, Elisabeth von Samson cherche à étudier ce qui donne du sens à la mise en place de cette norme. Il est ainsi question d’interroger l’éthique de l’accessibilité numérique des espaces documentaires, ses enjeux définitionnels, ses effets auprès de ces autres professionnels de l’information-communication que sont les bibliothécaires et ses intérêts pour l’institution.

A l’arrivée, dans ce double numéro, si le découpage choisi entre de nouveaux regards sur des objets identifiés et de nouveaux objets questionnés sous l’angle des SIC a le mérite de la clarté, de nombreux textes de ce dossier peuvent être mis en discussion avec d’autres du dossier publié récemment. Nous n’en donnerons ici que deux exemples même si d’autres discussions apparaissent très fécondes en utilisant la grille de lecture des dimensions compréhensives, normatives et critiques des réflexions éthiques développées dans les articles deux dossiers. Ainsi, les deux premiers textes de ce numéro, consacrés à des approches situées de conception d’une IA émotionnelle d’un côté et de l’essor de l’« hypernudging » avec le couplage Nudges-IA de l’autre, résonnent avec le texte d’Armen Khatchtourov soulignant à la fois les déterminations et conditions de possibilité qui s’imposent à la pensée et à la pratique d’une éthique du numérique, tout en gardant une ouverture salvatrice à l’autodétermination qui demeure entre les mains des acteurs à chaque époque. De même, l’analyse de l’écosystème scientifique français de publication et d’exploitation des produits de la recherche en contexte d’injonction à la science ouverte présentée dans ce numéro fait écho avec celle proposée par Morgane Govoreanu consacrée à un programme de recherche en enseignement-apprentissage avec le numérique dans l’enseignement supérieur, soulignant toutes les deux l’intrication entre éthique du numérique et éthique de la recherche au XXIème siècle.

Pour clore ce double dossier, nous aimerions souligner comment celui-ci vient renforcer, élargir et problématiser plus précisément le positionnement initialement effectué d’une approche éthique en SIC dans le numéro thématique présenté largement dans cet édito (GER Genic, 2022). Ainsi, 1) une approche info-communicationnelle de l’éthique du numérique, marquée notamment par un désir de régulation des pratiques numériques, de développement d’un regard critique des médiations sociotechniques qui déterminent aujourd’hui les modalités pratiques de l’information et de la communication humaine, a été suivie par de très nombreux textes, dont ceux cités juste au-dessus mais aussi celui sur l’analyse des discours autour de l’expression « éthique et IA » dans la presse quotidienne européenne ou encore celui sur le renouvellement des phénomènes de rumeur sur un média social comme X. 2) Une des grandes richesses de la plupart des textes rassemblés dans ce double dossier est de s’inscrire dans une démarche d’éthique située, proposant une réelle compréhension des différents contextes, situations et relations entre acteurs étudiés. Les différents terrains, études de cas présentés permettent ainsi de questionner à titre d’exemple, les pratiques professionnelles des concepteurs d’une IA émotionnelle, des agences spécialisées dans les phénomènes de Nudges, les professionnels de la tech, les professionnels de l’information-documentation, etc. ; les pratiques de recherche avec notamment le cas de l’édition scientifique française ou plus largement les pratiques numériques des acteurs observés. 3) Même si l’ouverture à l’international et à des contextes culturels différents du paysage français peut sembler limiter, une contribution comme celle située dans le contexte marocain souligne des préoccupations partagées avec la situation française concernant la visée de responsabilité dans l’usage professionnel de ChatGPT, tandis que celle basée sur le contexte camerounais invite à élargir le système de valeurs sur lequel basé une réflexion éthique comme celles de paix, de tolérance et de cohésion sociale en contexte numérique.