Quelques propos1 extraits d’un entretien entre Annette Vadier, actrice, et Michel Poupin, accompagné de Monique Fillon
Entretien entre Annette Vadier,
Michel Poupin
Monique Fillon
Le style oral a été conservé
Texte
- Note de bas de page 2 :
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MF : Monique Fillon, née Gaignet et cousine germaine de MP, AV : Annette Vadier, MP : Michel Poupin, (…) passage inutile à la compréhension, (???) passage inaudible, [aide à la compréhension]
Légende2
Annette Vadier et Ulysse Gaignet
(…)
MP : Répète cette histoire de café…
- Note de bas de page 3 :
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théâtre géré désormais par une amicale Le Gué-La Taillée, avec pour metteur en scène Marie-Jeanne.
AV : Pendant l’entracte, les gens qui ne pouvaient pas aller chercher des gâteaux par eux-mêmes, qui ne voulaient pas se déplacer – et samedi, je suis allé voir celui3 de La Taillée, Marie-Chantal est passée, pas avec le café et le chocolat, mais avec les gâteaux. Et nous, on avait le même système. Et on avait aussi, je ne sais pas s’il te l’a dit, Gérard, mais on avait une quête aussi. On passait avec un chapeau.
MF : Ah ! En plus de l’entrée, il y avait ça ? Ah ça, je ne m’en rappelle pas du tout. Personne n’en a parlé encore.
AV : A certains moments, on est passé avec un chapeau. Si !
MP : Quant tu étais gamine ?
AV : Attends ! Parce que moi je suis… donc mes parents étaient en Algérie, après je suis partie en Afrique, après je suis revenue faire une 4ème à Saint-Ursule [à Luçon]. Je suis rentrée au technique jusqu’à 18 ans. Et je pense que j’ai commencé le théâtre, moi je ne sais plus quel âge j’avais, oui… peut-être 15-16 ans.
MP : Donc tu parles de 65.
- Note de bas de page 4 :
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Il y a probablement confusion avec L’ange qu’on m’a donné, pièce joué en 1970.
AV : Ben, j’me souviens plus trop. Je me souviens que j’ai joué – qu’est-ce que j’ai joué dans les premiers théâtres – La baie des anges4… Qu’est-ce que j’ai joué… Oui, j’avais 16-17 ans, oui.
- Note de bas de page 5 :
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2004-2005.
Ben, j’ai beaucoup joué… j’ai arrêté une fois que j’ai eu… enfin, j’ai arrêté… sans trop arrêter. Mais après, le problème que j’ai eu, moi, c’est mon problème de mémoire. J’adorais jouer, mais j’avais toujours cette hantise de perdre la mémoire. Et quand ils ont remis le théâtre5, là, avec Marie-Jeanne, je leur ai dit, je vous monte la première année avec vous, mais Marie-Jeanne, je te préviens, j’arrête de jouer au théâtre. D’abord, j’avais des problèmes, hein, bon… voilà… hein… familiaux. Donc, j’ai monté la première année à La Taillée, puis après, j’ai arrêté de jouer. Mais j’adore ça, hein ! Et tu vois, j’ai Fanny, ma plus vieille qui fait du théâtre. Mais c’est très intéressant.
MP : Quand vous passiez avec les chapeaux, tu avais quel âge ?
AV : J’sais pas moi… euh… mais on n’a pas dû le faire longtemps.
MF : J’en ai aucun souvenir, de ça, moi.
AV : C’était une quête, mais est-ce que c’était pour les acteurs. Est-ce que c’était… je sais plus. Les entrées étaient pour la paroisse, mais après, nous, on se faisait un petit repas. On se faisait bien un repas, après ? Tu sais bien, Monique, on avait toujours un repas.
MF : Oui, oui… On n’en a pas encore parlé avec les autres.
AV : Ben, c’était après la séance du dimanche après-midi, ou des fois, quand on avait fait le repas, c’était pas forcément après le dernier théâtre. Mais on l’a mis tard, le repas.
MP : Le repas était dissocié de la séance ?
AV : Le repas était pris sur le compte des entrées, et tout ça, hein ! C’était souvent après le dimanche après-midi. Mme Papin faisait un gros pot-au-feu.
MF : Comme ils font encore à La Taillée, c’est pareil.
- Note de bas de page 6 :
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Pour faire les gâteaux destinés à être vendus essentiellement à l’entracte (il y a des appels réguliers aux dons en nature dans les bulletins paroissiaux à l’occasion des annonces des séances théâtrales).
AV : Ils ont pris à peu près le même modèle. Moi, je me souviens avoir été dans les maisons chercher de l’argent pour pas que les demoiselles Méchin financent tout (beurre6, farine…).
(…) Moi, je suis venu bien après toi (MF). Je me souviens des grands théâtres qu’on a fait comme Les 2 orphelines… ben on a rejoué Les Misérables . On a dû le rejouer.
MF : Il y a des pièces qui ont été jouées deux fois…
AV : Toi, tu l’as joué, mais nous… moi, je pense qu’on… j’en suis pas persuadée par contre…
MF : J’en suis pas sûre sûre…
AV : C’est dans Les Misérables qui avait la…
- Note de bas de page 7 :
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Jouée par MF en 1963.
MF : Fantine7… la petite Cosette.
AV : Oui, puis la Thénardier ? Oui, c’est moi qui le faisais. J’étais saoule sur la scène ! J’étais tout le temps saoule.
MP : Mais c’était en 63 !
- Note de bas de page 8 :
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La pièce n’est pas dans la liste dressée à partir des bulletins. Mais il y a des trous », notamment en 1973 et 1975.
AV : Ah non, en 63, j’avais 13 ans. Je pense que ça a été rejoué8.
MP : Qu’as-tu comme autres souvenirs de ces grandes pièces dont tu parlais ?
- Note de bas de page 9 :
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En 1983. Il existe 24 photos en couleur.
- Note de bas de page 10 :
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Fils d’André (Dédé) et Anne-Marie (Nénette) Ferret.
- Note de bas de page 11 :
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Fils d’Ulysse et Marie-Thérèse Gaignet.
- Note de bas de page 12 :
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Fils de Polon [Napoléon] Jourdain (qui fut acteur et animateur) et mari d’AV à l’époque.
- Note de bas de page 13 :
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Électricien salarié.
- Note de bas de page 14 :
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Menuisier, travaillant à la menuiserie Bonneau (cf. l’entretien avec Gérard Bonneau).
AV : Ben, je me souviens que quand ils faisaient des grands théâtres comme ça là, quand ils avaient joué… ah ben, c’était les 2 gosses9 avec Samuel10 et Mickaël11… Yves12 était machiniste… il a pris la suite de Constant Fillon… Qu’est-ce qui avait d’autres ? Il y avait Daniel Ouvrart13 qui était à tout ce qui était électricité, y avait Jean-Claude Texier qui était machiniste, y a dû y avoir Gilles Ouvrart14 aussi, parce que Gérard Bonneau, on l’a pas beaucoup vu, hein ! D’abord, il était pas là.
MF : Gérard nous a raconté ce qu’il faisait, petit, avec son papa. Il était parti au collège Saint-Joseph.
AV : Moi, Marie-Jeanne, ben voilà, on était sur place.
MF : Alors, qui maquillait ?
- Note de bas de page 15 :
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Mot patois pour dire bouche.
- Note de bas de page 16 :
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cf. note supra
AV : Alors moi, j’ai travaillé beaucoup avec Nénette pour les habits, car elle était très pointilleuse. Et quand je vois des fois à La Taillée, c’est pas… euh… cette année, j’ai rien dit et puis j’ai rien à dire, mais bon, l’an dernier j’ai ouvert ma goule15, parce que moi, c’est plus fort que moi, j’ai dit à Marie-Jeanne, « Mais bon sang, fais les mettre en jupe ou en robe, elles sont toutes en pantalon, qu’est-ce que c’est que ce cirque ? Y en a une qui doit se retourner dans sa tombe, là-bas ! ». Parce que Nénette, c’était tiré à quatre épingles… Hein ? Moi, j’ai joué Un chapeau de paille d’Italie [1968], j’ai joué 13 à table [1987], j’ai joué La baie des anges16, j’ai joué Les 2 gosses [1983], j’ai joué Victor Hugo, euh Les Misérables [ ? ]. Qu’est-ce que j’ai joué… J’ai joué dans… Mais c’est Mademoiselle Honoré qui a joué…
MF : Oui, mais elle m’a dit qu’elle ne se rappelait de rien !
- Note de bas de page 17 :
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Petit frère de Michel Girard (cf. l’entretien avec MG).
AV : Et puis bon t’avais Guy Ollivier qui avait toujours des rôles rigolos, on en a parlé hier à la sépulture, hein ! Paul Girard17 qui a joué (très peu et un petit rôle), lui aussi, dans quoi il a joué Paul Girard… euh… Il se souvenait plus de son rôle, et puis tout d’un coup Nénette qui était dans la fosse lui dit « Hein ? » [d’un ton criard]… Dédé, il était vert.
(…) Qu’est-ce qu’on avait d’autre comme machiniste ? Ah ben, dans les débuts que j’ai commencé, il y avait Rémy Ouvrart. Qu’est-ce qu’il y a eu encore, euh… ?... Enfin… moi… c’est des souvenirs mémorables.
Il nous faisait boire notre petit coup de vin blanc avant de monter sur scène !
MP et MF : Non ! ! !
AV : Ah ben ça, j’suis sûr que c’est pas marqué… Ah mais Dédé, si tu parles avec Marie-Jeanne, Dédé toujours tenait à nous faire boire notre petit coup de vin blanc pour nous enlever notre stress.
Y a Bernard Fillon qu’a joué… Dans La Chouette ? J’ai joué avec lui.
- Note de bas de page 18 :
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En fait, ce titre n’est pas dans la liste dont nous disposons.
MF : C’est le titre18 ?
- Note de bas de page 19 :
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Gaignet, né en 1934.
AV : [Avec notre liste dans les mains] Je regarde par rapport aux… J’ai joué dans… je faisais la mère d’Ulysse19… penses-tu, je devais avoir 15 ans, oui, parce que j’ai commencé mon CAP… Oui, j’ai fait 15-18… je suis sorti de Saint-Ursule [collège] pour aller là-bas. Oui, je faisais sa mère… Puis à l’époque, ils savaient nous grimer. T’étais grimé à l’époque. Par Nénette.
MP : Elle a commencé quand, à faire ça ?
MF : Oh ben dès le début sûrement, comme Dédé était le metteur en scène.
- Note de bas de page 20 :
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Cousine de MF, née Gaignet.
AV : Moi, j’me souviens que de Nénette. Et j’ai joué une année, ça doit être ma première année, avec Mademoiselle Jeanne Gaignet20.
MF : T’étais jeune à l’époque.
AV : Je devais avoir 15 ans, 14 ou 15 ans.
[On cherche dans la liste les pièces à partir de 1964]
MP : Rouget le braconnier en 68.
AV : Là, j’ai joué.
MP : Un chapeau de paille d'Italie en 68.
- Note de bas de page 21 :
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Son petit frère, né en 1951.
AV : Là, j’ai joué. Et puis Jean-Louis21 a dû jouer aussi.
Un chapeau de paille d'Italie… Ah c’était beau, parce qu’on avait des belles robes, j’ai joué dans La baie des anges…
MP : Mais les belles robes, c’était toujours Nénette.
- Note de bas de page 22 :
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Institutrice de l’école privée, maternelle et élémentaire, des filles pendant environ trois décennies.
AV : Les belles robes, on les avait à l’époque, il me semble, de mademoiselle Lucas22 et puis tout ça.
MF : Ah, elle avait des réserves de…
AV : Je veux pas l’affirmer…
MP : Elle n’était plus là, elle.
- Note de bas de page 23 :
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Habitant entre l’école privée des filles et la salle paroissiale.
AV : Non, mais je sais ! Mais on avait dû garder… Moi, je me souviens avoir été cherché une malle chez madame Mineur23 pour avoir, tu sais, les petits trucs, euh... Puis j’ai bien regretté d’avoir été lui porter. Enfin, maintenant, ça servirait plus.
[AV feuillette la liste des pièces] La chambre 13 [1970]…, Roger la honte [1972], c’est dans celui-ci que je devais faire la mère d’Ulysse. Fais voir, c’était en quelle année ? 72 ?
MP : Tu avais 22 ans.
AV : Ah ben oui, c’est ça.
MP : Pour être la mère d’Ulysse, c’était pas mal quand même…
AV : Oui, mais j’étais drôlement grimée. J’étais tout en noir. Je me souviens, je le vois encore étalé… Parce qu’il est mort au début, je pense, dans ce truc…
La perruche et le poulet, ben oui… La soupière… Ah Les 2 gosses, tu vois, en 83, d’accord.
MP : Là, on a une petite vidéo.
AV : Ah bon ? ! Ben moi j’avais mon papa qui faisait de la photo.
MF : Et tu en as encore des photos ?
AV : Non ! Je n’en ai pas. Je n’en ai… Écoute, je vais rechercher. Mais si j’en ai, j’en ai très très peu. Et je ne me souviens même plus dans quoi c’était.
- Note de bas de page 24 :
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Série de 11 photos venant d’Anne Papin, née Gaignet et sœur d’Ulysse Gaignet fils.
- Note de bas de page 25 :
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Sœur de Nénette Ferret.
- Note de bas de page 26 :
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Photo de la troupe ayant jouée Marie-Jeanne.
MP : Regarde ce qu’on a24. C’est vieux, hein ? Regarde… Madeleine Garreau25… Regarde, Jeanne Gaignet en mariée26…
AV : Les 10 petits nègres, ben c’est dans ça qu’elle a joué mademoiselle Honoré… Ah Monte Cristo, tu vois, on l’a rejoué en 90. Monte Cristo, 26 acteurs, euh… Yves avait, et puis d’autres, hein, parce que… ils avaient allongé la scène par dehors, tu te souviens pas de ça ?
MF : Si, si… pour agrandir…
AV : Pour agrandir parce qu’on n’avait pas assez de place… Changement de décors, je sais plus combien y en avait. C’était énorme… énorme…
MF : C’est bien ce qu’il disait, Gérard, il s’en rappelle lui aussi.
AV : Ils avaient agrandi par la porte qu’il y a sur le côté… Elle doit plus y être maintenant.
MF : Non, maintenant, ça y est plus, hein.
AV : Y avait un porte côté cour. Et ils avaient agrandi par là.
MF : Pour mettre les décors, tellement… pour les changements…
- Note de bas de page 27 :
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Petite sœur de Guy Ollivier, épouse Baudon.
AV : Dans tout ça, y a eu Marie-Thérèse Ollivier27 qui a joué aussi. Ah ben penses-tu, on était 26 acteurs… Dufresnoy… 13 à table, je m’en souviens… Après, j’ai arrêté de jouer… Quand est-ce qu’ils ont arrêté de jouer ?
MP : En 98.
AV : Parce que je n’ai pas joué, moi en 98. J’ai joué avec monsieur Vauchelle, dans les derniers acteurs, hein… Qui nous cassait les pieds parce qu’il fallait connaître notre rôle tout de suite. On lui répondait toujours : » Mais on n’a pas que ça à faire ! Nous on a des enfants et un travail ! ». Ahhh phénoménal… Que des bons souvenirs ! Oui… Ben y en a où j’ai pas joué.
AV : Et en tant que spectatrice, quand tu étais gamine ?
AV : Mais oui, mais moi j’étais pas trop là… Moi, je me souviens, mais toute petite hein parce que j’ai été élevée en partie par tante Édith, par Édith Roussies, moi. Mes parents partaient, donc euh…
MP : Rappelle ce que faisaient tes parents.
AV : Ils étaient militaires, moi mes parents.
MP : Pour bien comprendre le contexte, présente-toi !
AV : Je suis née en janvier 50, à côté de Châteaubriant. J’ai un CAP de sténo-dactylo.
MP : Jusqu’au CAP, tu étais au Gué de Velluire ?
AV : Oui et non, parce que j’ai passé pratiquement 3 ans en Afrique, avec mes parents, au Tchad. 2 ans, 2 ans et demi, 61-63 (CM2-6ème). Après je suis revenue, je suis allée au collège Saint-Ursule [à Luçon]. Et après, je suis allée faire mon technique à Saint-Jo. Technique qui venait juste de se monter à l’époque. Y avait pas grand chose. Y avait qu’une section couture. Et après ils ont fait une section secrétariat-comptabilité. C’est ce que j’ai fait, voilà. Toute la classe de reçus !
- Note de bas de page 28 :
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Usine très importante localement, sise à l’Ile d’Elle.
- Note de bas de page 29 :
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Selon Wikipédia, « En 1777, Marans (Charente-Maritime) fut érigée en marquisat sous le nom d'Aligre par le roi Louis XVI en faveur d'Étienne François d'Aligre ».
- Note de bas de page 30 :
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Ferret, père de Dédé Ferret.
Après, j’ai débloqué mon CAP et j’ai embauché chez Dandurand Casquettes jusqu’au décès de maman. Après, je me suis arrêtée parce qu’Yves a changé de travail. Il était plus mécanicien. Il a embauché à Cayès28, à l’époque Cayès – il est toujours resté là-bas. Moi, n’ayant pas de permis de conduire, ben je suis resté chez moi, j’ai élevé mes enfants. Eh bé c’est là, tu vois, que j’ai fait du théâtre, j’ai fait… voilà. Mais je travaillais pas, parce que après j’ai eu Sébastien, puis après, bé tu sais… bé après tu t’occupes… ben comme tu fais dans les campagnes… Naturellement que c’est pas tout le monde. Mais moi, tu sais, voilà… j’aime bien participer à certains petits trucs, quoi. J’ai même fait un truc, je vais te dire, et que j’aurais bien voulu voir… j’ai tourné à la Galipauderie qui est parti sur Poitiers mais que nous n’avons jamais vu avec Nénette et Dédé. Et toujours, je leur disais, est-ce que vous avez vu le documentaire ? On n’a jamais vu ce documentaire, et ce documentaire était sur le marquis d’Aligre29, de Marans qui visitait ses fermes. Donc Dédé avait sorti la calèche. Y avait même pépé Pierre30 qui faisait du jardin. Et j’étais là avec Fanny parce que Fanny, à l’époque, avait été un petit peu malade. Et je l’avais gardée à la maison. Et Nénette est venue me trouver avec Dédé. Ils m’ont dit, « est-ce que tu voudrais participer… ? ». Bah, tu penses que oui ! Bon ben alors on a dû trouver des petites coiffes, tu vois. On était habillé ben à l’époque des fermes que le fermier va visiter ses métayers, bon bref, tu vois… Eh ben, on n’a jamais vu le documentaire. Jamais ! Et ça, ç’a été tourné en quelle année ?
MP : C’est la télé qui est venue ?
AV : Ben, j’sais pas. Quel âge elle pouvait avoir Fanny… 12 ans ? Elle est née en 74.
On n’a pas écrit. On savait pas où s’adresser. Voilà. Et y a un documentaire, euh… ben y a Dédé… C’était même pas Dédé qui était sur la calèche, c’était Nénette je pense qui faisait le chauffeur de la calèche.
Rien à voir avec le théâtre. Mais je te parle de ça parce que voilà…
MP : Oui, mais, il y a eu un théâtre à la Galipauderie… avant 46-47… ?
- Note de bas de page 31 :
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Petite sœur de Dédé Ferret.
AV : Est-ce que Ginette Bocquet se souviendrait de ça ? Je sais pas… Elle a 86-87 cette année. Autrement… Éliane Chauvin se souvient plus ? Euh… Lili Papin se souvient pas de ça ?... Moi, je me souviens, j’était toute petite, avoir vu Mimi Ferret31 jouer au théâtre… Dans mes souvenirs, euh… Est-ce que Germaine Roussies a joué au théâtre parce que moi j’ai été pas mal élevé par tante Édith, donc… je sais pas… ?
MF : T’appelles tante Édith, euh…
AV : La belle-mère de Mimi Ferret, la maman à Norbert Roussies.
MF : On a sa sœur Germaine en photo, Maimaine.
(…)
MP : Tu n’as pas des cahiers d’école avec des rôles ?
AV : Ah non… Non mais attends, moi je suis dans la maison de mes parents. Donc euh…
MF : Il y a eu un grand ménage de fait, quoi, après…
AV : Ah ben oui, certainement ! Mais moi j’écrivais des rôles.
MP : Oui, Marie-Jeanne nous l’a dit !
AV : Parce que… euh, ils voulaient que mon écriture…
MP : Parce qu’avant, il y a eu les demoiselles Méchin, Marie-Jeanne, et toi !
AV : Est-ce que j’en ai encore ? (…) Ah bé oui, je copiais que le rôle… oui... Chacun avait son rôle. Tu vois, celui qui jouait dans l’acte 1, mettons on n’était que deux, je copiais que pour les deux. Je copiais pas le livre entier… Et puis, je me souviens, à la fin, on a photocopié les livres
(…) Moi, les miens… ils voulaient que les miens parce que… ils comprenaient que moi. Alors euh… ben j’écrivais. Pourtant y en avait qui avaient des grands rôles, hein ! Ulysse a toujours eu des grands rôles, monsieur Ollivier a toujours eu que des grands rôles. Marie-Jeanne avait ses bouquins, elle. Ça lui faisait rien d’avoir le bouquin. Mais euh…
MP : Dédé Ferret aussi avait des grands rôles…
AV : Oui, mais après, il a arrêté. Il a fini metteur en scène… Il pouvait pas tout faire.
MF : C’est monsieur Vauchelle qui a beaucoup joué aussi.
AV : Ben qui a joué une fois qu’il était rendu là, hein. Mais monsieur Vauchelle n’est pas quelqu’un du pays. Monsieur Vauchelle, ce qui peut lui rester, c’est des bouquins, lui. Des bouquins de théâtre que moi je n’ai pas. Moi je peux avoir que des feuillets de… et encore…
MP : Pour tout ce que tu as, tu penses à nous !
AV : Ben, je veux bien !
(…)
MP : … comment on se maquillait…
AV : Ah ben, tu sais, ben autrefois on avait les gros crayons noirs, quoi. Alors, elle [Nénette] nous prenait nos rides, là, brrrrppppp [coup de crayon], pour vieillir, hein, j’entends bien, hein, car c’est plus facile quand même de vieillir que… Alors, elle nous faisait nos rides… Ben oui, je suis jeune, donc – enfin, je suis jeune… - par rapport aux… Mais c’est Nénette qui nous grimait.
(…) Y a Paul Guérin aussi qu’a joué au théâtre avec moi, qu’a dû jouer dans… dans … ben La baie des anges… Ou je sais plus comment que ça s’appelle.
- Note de bas de page 32 :
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Baudon, née Ollivier, petite sœur de Guy.
- Note de bas de page 33 :
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Gaignet, petit frère de MF.
MF : Et Mimi32 a joué aussi, une ou deux pièces, Mimi… Si si, je me souviens, parce qu’on avait rigolé parce que Dominique33 a dit : « Ah ben, vous voyez quand Mimi elle est en colère, elle est comme ça ! ». Je ne sais plus dans quel rôle c’était. On avait rigolé. Mais elle a pas joué beaucoup.
AV : Ah moi, j’adorais jouer au théâtre, j’adorais jouer au théâtre... Et puis ce qui m’a pas empêché après, même si j’ai arrêté de jouer, eh bé… euh… de… de participer à autre chose, de faire autre chose, quoi... Bon après, c’est dans la personne, hein… t’a la personne qui va se donner un peu, et puis celle qui… euh… Mais là à La Taillée, je te dis, je les ai aidés la première année, et puis après j’ai arrêté, parce que je suis rentrée sur la scène – pourtant j’avais un rôle sympa – et j’ai été bloquée. Et puis Marie-Jeanne s’est dit, elle va pas le sortir. Puis si, après j’étais partie et voilà, quoi.
MP : Qu’est-ce que tu as préféré comme rôle dans ton souvenir ? Il y a quand même des rôles que tu as préférés à d’autres, non ?
AV : Tous les rôles m’allaient bien, moi je trouve… Ah mais y des rôles qui sont peut-être un peu plus difficiles que d’autres, oui… un peu plus faciles à jouer, mais bon… Moi, j’aimais bien. Non, ça me dérangeait pas. Mais j’avais jamais des grands rôles, jamais des… voilà… Non, c’était quand même Marie-Jeanne qui avait le…
MF : Oui…
AV : Mais après faut te mettre dans la peau du personnage. Tu sais, quand j’ai fait la Thénardier là, que j’étais saoule, ben je t’assure que… Là, là j’ai apprécié mon rôle. Oui, parce que je trouvais que ça m’allait bien. Et je ne bois pas haha… Ou très peu. Mais euh… ah ça, ça a laissé des souvenirs… Et Les 2 gosses m’ont laissé des souvenirs, ces deux gamins là… Samuel et puis Mickaël… Oooohhhh…
Et Les 2 orphelines, c’était joué par Françoise euh… de Vouillè… ?
MF : Bouton ?
AV : Bouton… Et puis l’autre, c’était qui l’autre qui jouait l’autre orpheline… ? J’ai joué là aussi ! Oh lala…
MP : Et les décors ?
- Note de bas de page 34 :
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Jean Guérin, qui a joué et chanté en son temps.
AV : Moi, ce que j’ai connu dans les décors… J’ai connu aussi le papa34 à Lionel Guérin [né en 1950] hein, qui a dû s’investir aussi pas mal dans le théâtre, hein !... Oh bé… J’étais petite, hein !
MP : Il chantait aussi pendant les changements de décors…
AV : Ah peut-être, peut-être…
[MP montre des photos – les 2 gosses - récupérées le matin même chez Marie-Thérèse Gaignet, mère de Mickaël]
AV : Alors, Rudy Beauchard, il a peut-être bien lui des photos, ou peut-être même des films.
- Note de bas de page 35 :
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Huttes du Poil Rouge, Vouillé-les-Marais
MF : Il faudra que je demande à Anne-Marie, ma monitrice de gym ! ! ! Ils habitent au Poil Rouge35.
AV : C’est lui qui a écrit d’ailleurs euh…
MF : Il en a écrit trois. Il a joué au Gué à la fin. (…) Là, on dirait Marie-Chantal Ollivier…
AV : Ah oui, Marie-Chantal, elle a joué, oui ! J’sais que Fanny y a joué… Melle Honoré a joué dans Les 2 gosses. Ah ben, tu vois, je m’en souviens pas. (…) Écoute, je vais chercher, mais si j’en ai, j’en ai pas beaucoup.
MF : Là on voit bien les décors.
AV : Ah bé dis, Les 2 gosses, il y avait combien de décors là aussi ? Ouh lala, un escalier, des arbres…
MP : Mais il y avait de la récupération ?
AV : Ah non, mais, ils les refaisaient… Ils passaient un temps à faire les décors, un temps… Constant faisait… Puis, après, j’te dis, il y a Yves… Ben du temps où j’ai joué, il était machiniste aussi quoi… les changements de décor, les bruitages…
MP : Il a peint ?
AV : Il a peint ? Je sais pas… Non, non… il était plutôt mécanicien. (…) Tu vois, j’ai Fanny qui a joué, mais j’ai même pas de photos…
MF : … Guy Ollivier… Y a Claude là, tiens… Guy et Claude [Ollivier].
AV : Je sais pas si j’ai des photos… Et pourtant mon papa en a fait, hein ! Mon papa en a fait, mais le problème, c’est que… il en faisait, mais moi je redistribuais. Parce que mon papa était dans la photo quand il était à Paris. Il pouvait faire de la photo, euh, voilà… Ben oui, il était toujours militaire dans le civil dans les services secrets. Mais il était photographe dans ce service-là. Il a fait de la photo, de la photo… Mais ils en ont, ils en ont tous… Guy Ollivier doit en avoir… Ulysse doit en avoir… de la noir et blanc, faite par papa.
[MP montre les photos en noir et blanc récupérées le matin chez Marie-Thérèse et Ulysse]
AV : Voilà, tout ça, c’est les photos de papa. Ça je peux te le dire parce que je reconnais…
MP : Alors je vais les mettre à part.
AV : Par contre, je peux pas te dire à quoi ça correspond…
- Note de bas de page 36 :
-
Léonard Vadier (décédé en 2011, mère décédée à 40 ans).
- Note de bas de page 37 :
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Qui a été militaire aussi (à la retraite actuellement).
(…) Papa36 a fait l’Indochine, il a fait l’Algérie, il a fait le Tchad, il a fait Djibouti là, voilà… Puisque Jean-Louis37 est né là-bas.
(…) Ça c’était nous en Afrique, parce qu’on a fait notre communion en Afrique (…).
Qui c’est qui a fait du théâtre encore… ? Ben, il y a les filles Papin, qui ont joué aussi à un moment donné. Pas Christine, mais peut-être Brigitte…
MP : Je me souviens de Maurice Papin… Ma mère m’avait dit « tu te rends compte, il a des lunettes… c’est un rôle du XVIIe ( ?) siècle, et il a des lunettes et sa montre-bracelet »…
AV : Ooohhh… eh bé, tiens, une anecdote : si t’étais euh… jeune fille ou célibataire dans la pièce, eh ben elle [Nénette] nous faisait enlever nos anneaux, hein… Oui ! Ça, c’est une petite anecdote, tu vois. Elle faisait attention à tout, tout, tout ! Et c’est pour ça qu’il y a deux ans j’ai dit à Marie-Jeanne, « elles peuvent pas mettre des jupes ou des robes ? ». Justement, Marie-Jeanne m’a répondu : « y a pas moyen ». J’ai dit au diable…
MF : Cette année, y en avait des robes.
AV : Ah bé, cette année, oui, cette année. Y a deux ans, elles étaient toutes en pantalon et elles avaient pratiquement toutes la même veste, une petite veste courte en simili-cuir. C’est là que j’ai dit à Marie-Jeanne : « ben, y en a une qui doit se retourner, moi je te le dis, hein ! ». Parce que Nénette, elle était à cheval, hein ! Et puis, ben tu sais, les décors, ben on récupérait ce qui y avait… Moi, je me souviens avoir prêté une très belle nappe, une très, très belle nape, de ma maman, que je sors d’ailleurs très peu parce que, bé… elle est quand même assez fragile. Puis d’ailleurs, quand je la sors, je mets un plastique dessus, transparent, parce qu’elle est tellement, ben voilà… Quoique… à Noël, j’ai mis les serviettes assorties, mais bon… (…)
Les photos… Yves en a peut-être emporté… Parce que… bon… quand j’ai récupéré ma maison, ben voilà, il y a beaucoup de choses qui étaient parties.
MF : Il n’y avait pas quelqu’un qui était chargé de prendre des photos ?
AV : Moi, je te dis que tu vas trouver, mais que quand Rudy Beauchard a joué. Parce que, je voyais, samedi dernier, y a quelqu’un qui a pris beaucoup de photos samedi (…).
MP : On a à Limoges 250 livrets du Gué.
AV : Alors 250 pièces qui ont été jouées ?
MP : Pas jouées, non… Mais c’est le stock.
AV : Oui parce qu’ils faisaient venir plusieurs titres… Et puis, ils nous appelaient avec trois ou quatre… enfin, ils nous appelaient pas forcément tous… pour lire. Je pense qu’ils étaient deux ou trois à lire la pièce et puis après, ils distribuaient les rôles…
(…) Je me souviens, je me vois redescendre cet escalier… Puis j’étais en haut de l’escalier [imitation d’une voix intérieure] « j’ai la trouille, j’ai la trouille… je me souviens plus de rien, je me souviens plus de rien… Allez… vite… ». C’est un peu pour ça que j’ai arrêté… Enfin, c’est pour ça et pour d’autre chose…
- Note de bas de page 38 :
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Le cimetière est à 100 m de chez Annette (et la salle paroissiale à 10 m).
(…) Quand j’ai commencé, je me souviens avoir fait un chignon bouclé à Brigitte Papin. Parce que… attends… ça nous coûtait cher, hein, le théâtre, même à nous acteurs. Parce qu’on allait chez le coiffeur, parce que fallait toujours être impeccable. Nénette était toujours, euh, voilà… Et quand je vois samedi, eh bééééé… C’est pour ça que je dis qu’y en a une qui doit se retourner là-bas38. Mais, bon, après ce n’est le même système, ce sont pas les mêmes pièces… euh… voilà (…).
- Note de bas de page 39 :
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1998.
Mais tu sais qu’y en a un quand ça a arrêté39… parce qu’on a pas pu rénover cette salle, et c’est bien dommage parce qu’on aurait pu le faire, ç’aurait été faisable… Parce que c’est quand même une salle qui est spéciale, elle était quand même en pente, y avait des sous-sols, c’était vraiment spécial, donc cette salle aurait pu être rénovée, elle aurait pu…