Introduction des journées d’études de Bruxelles - 21-22 mai 2005
« Après l'intertextualité qui visait à sortir le texte de son autonomie supposée et lire en lui la mise en œuvre d'autres textes préexistants, le restituant à une chaîne d'énoncés ; après l'interdiscursivité qui saisissait que l'unité est constituée des multiples discours que ramasse et traverse le texte ; voici l'intermédialité qui étudie comment textes et discours ne sont pas seulement des ordres de langage, mais aussi des supports, des modes de transmission, des apprentissages de codes, des leçons de choses. » Tels sont les premiers mots de présentation de la revue Intermédialités dirigée par Éric Méchoulan. Ils nous serviront de point de départ sans que nous cherchions à les cautionner forcément. Dans ce troisième volet de recherches sur « L’hétérogénéité du visuel », consacré cette année à la dimension métasémiotique des discours, la question que nous souhaitons proposer aux intervenants est en effet la suivante : comment un média visuel, dans les conditions matérielles de sa production comme dans les effets spécifiques de sa diffusion et de sa réception, peut-il convoquer un autre média visuel ? Métasémioticité et intermédialité se rencontrent donc en un point bien particulier : celui où une hiérarchie s’instaure entre deux médias dont l’un fonctionne de manière métasémiotique par rapport à l’autre. Le thème de cette rencontre s’inscrit ainsi dans le prolongement du thème proposé à Bologne en 2003 sur la représentation de la multiplicité sensorielle, en visant deux approfondissements. D’une part, lesdites représentations doivent être cette fois explicitement thématisées ; d’autre part, la multiplicité en question est appliquée à l’intérieur du visuel pour s’exercer sur les médias.
Voici un aperçu de quelques développements possibles.
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Peinture, photographie, cinéma, art vidéo, installations, art numérique sont ou utilisent des médias distincts. Quelles sont les étapes sémiotiques de différenciation d’un langage à l’autre ? Dans quelle mesure peut-on admettre que l’apparition d’un nouveau média « révèle » le précédent (l’exemple de l’hyperréalisme) ? Le média absorbant domine-t-il le média absorbé ou, au contraire, exploite-t-il ce dernier dans une ambition d’auto-dépassement ?
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Les arts du spectacle (danse ou théâtre contemporains) mobilisent de plus en plus d’autres médias (vidéo, architecture, etc.). Quel est dans ce cas le rapport entre syncrétisme et métasémioticité ?
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Entre le livre et le multimédia, il y a assurément des points de rapprochement, si ce n’est des points de contact, à travers des expressions telles que page Web, signet numérique ou carnet d’adresses. A un niveau métasémiotique, peut-on considérer que ces termes sont porteurs d’une formalisation des médias ?
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Les graphiques (cartes ou diagrammes) peuvent présenter l’analyse d’objets visuels. Dès lors que leur fonction est essentiellement analytique, pourrait-on parler à leur endroit de média métasémiotique par excellence ?