Appel à contribution – N°4
Les anglicismes : variétés diatopiques et genres textuels
Sous la direction de Ramón MARTĺ SOLANO (Université de Limoges, France),
Cristiano FURIASSI (Université de Turin, Italie)
et José Luis ONCINS-MARTĺNEZ (Université d’Estrémadure, Espagne)
Parution en juillet 2022
Date limite de soumission des résumés : 31 mars 2022
Argumentaire :
La recherche sur les anglicismes s’est beaucoup développée au cours des dernières décennies dans la plupart des langues européennes et plus particulièrement dans les trois grandes familles de langues, que sont les langues romanes, germaniques et slaves (voir bibliographie conseillée plus bas). L’incessante et croissante influence de la culture anglo-nord-américaine au niveau planétaire se matérialise dans les autres langues principalement sous forme d’emprunts et de calques lexicaux et phraséologiques. Mais l’influence linguistique s’exerce à tous les niveaux de la langue : sont également repérables des calques typographiques, orthographiques, phonologiques, morphologiques, syntaxiques, sémantiques et pragmatiques. La langue anglaise, étant devenue l’actuelle koinè, a envahi tous les domaines (politique, social, économique, intellectuel, matériel, etc.), et ce dans toutes les communautés linguistiques qui sont irrémédiablement exposées à cette influence. Le processus de mondialisation et son impact sont imparables et contribuent encore davantage à l’expansion des anglicismes.
L’anglais, et plus précisément l’anglais des États-Unis, est devenu la langue prêteuse par excellence, et la plupart des langues du monde, des langues exclusivement emprunteuses. Sur le plan lexical, hormis les omniprésents emprunts lexicaux, se pose la question du rôle des mots apparentés d’origine latine communs à l’anglais et aux langues romanes (mais aussi à l’anglais et à d’autres langues et familles de langues) comme facteur favorisant le calque. Dans une perspective interlinguistique, le choix entre l’emprunt direct et le calque, voire la cooccurrence des deux, fera ressortir des schémas d’intégration et d’adaptation dans les langues mises en contraste, sans oublier les pseudo-anglicismes (ou faux anglicismes) et les allogénismes.
Quant à la dynamique lexicale, d’autres aspects concernent les procédés lexicogéniques internes aux langues emprunteuses, les mécanismes linguistiques mis à l’œuvre pour créer de nouveaux mots à partir de lexèmes ou de morphèmes d’origine anglaise. L’observation, grâce au recours à de grands corpus, des premières occurrences, de leur évolution, de l’usage en contexte des anglicismes, permettra de distinguer les anglicismes éphémères de ceux qui ont pris droit de cité par le biais de l’étude de leur intégration phonologique et flexionnelle, de l’éventuel changement de registre de langue ou de l’ajout d’un trait péjoratif ou mélioratif, voire des phénomènes d’extension sémantique. Des études de cas pourront se pencher sur les collocations, la préférence et la prosodie sémantiques des anglicismes. Sur le plan morphologique, pourront être étudiés d’autres mécanismes tels que la suffixation, l’abréviation ou la troncation. D’un point de vue lexicographique, pourront être traités l’inclusion ou exclusion des anglicismes dans les ouvrages lexicographiques, leur traitement dans la microstructure et la macrostructure, leur évolution selon les éditions des dictionnaires normatifs et descriptifs.
L’approche en linguistique contrastive (entre langues appartenant ou non à la même famille ou entre variétés de la même langue) pourra mettre en évidence des phénomènes ou des formes de ces mêmes phénomènes qui n’ont pas été traités jusqu’à présent.
Ce numéro de la revue Espaces Linguistiques privilégiera des propositions de publication dans les deux axes ci-dessous :
Axe 1. Variétés diatopiques :
Les études sur les anglicismes portent souvent sur une variété d’une langue donnée alors que les résultats de la recherche ne sont pas forcément applicables à d’autres variétés de la même langue. Des anglicismes courants en français canadien ou en espagnol mexicain ne le sont pas nécessairement en français de France ou en espagnol d’Espagne respectivement. La grande diversité du phénomène en fonction des variétés géographiques n’a pas été suffisamment étudiée et analysée pour qu’on puisse avoir une idée claire de l’influence et de l’incidence de l’anglais sur les différentes variétés d’une même langue.
Cet axe privilégiera des études sur les anglicismes selon les variétés diatopiques, et plus particulièrement les différences entre les variétés européennes et américaines des langues comme le français, l’espagnol et le portugais. Un aspect fondamental dans cet axe concerne les anglicismes dans l’espagnol parlé et écrit aux États-Unis, un champ de recherche d’une importance capitale pour les communautés bilingues nord-américaines et spécialement en ce qui concerne les emprunts directs et adaptés, les anglicismes syntaxiques ainsi que les calques sémantiques et pragmatiques.
Axe 2. Genres textuels :
Ce deuxième axe accueillera des études sur les anglicismes particuliers à des genres et sous-genres littéraires ainsi que ceux qui se trouvent dans l’œuvre d’auteurs bilingues, plurilingues ou binationaux.
En dehors de la littérature, des études de cas d’anglicismes dans des textes relevant de différents domaines de spécialité permettront de repérer ce qui relève de la langue à proprement parler et ce qui relève plus spécifiquement du genre textuel. Par exemple, dans les journaux en général et dans la presse spécialisée en particulier (presse féminine, presse people, presse sportive), mais également dans le discours politique, dans le discours économique, dans les articles scientifiques, dans la langue parlée des adolescents, dans le jargon des entreprises, dans la publicité, etc.
Enfin, des études sur les anglicismes dans les médias audiovisuels (dans le doublage et sous-titrage de séries et de films), sur certains sites internet spécialisés et sur les réseaux sociaux viendront compléter un panorama de genres et sous-genres textuels très riche et très complexe mettant en avant à la fois la diversité et la spécificité de l’influence lexicale de la langue anglaise.
Références bibliographiques
Veuillez trouver une bibliographie exhaustive sur la rubrique Publications du site web du projet de recherche international GLAD (Global Anglicism Database Network)
https://www.nhh.no/en/research-centres/global-anglicism-database-network/publications/
CONTACT : ramon.marti-solano@unilim.fr ;
LANGUES DE PUBLICATION : français, anglais, espagnol et italien
COMITÉ SCIENTIFIQUE :
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Alicja WITALISZ (Université pédagogique de Cracovie, Pologne)
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Virginia PULCINI (Université de Turin, Italie)
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John HUMBLEY (Université de Paris, France)
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Vincent RENNER (Université Lumière Lyon 2, France)
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Félix RODRÍGUEZ GONZÁLEZ (Université d’Alicante, Espagne)
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Sabine FIEDLER (Université de Leipzig, Allemagne)
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Biljana MIŠIĆ ILIĆ (Université de Niš, Serbia)
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Henrik GOTTLIEB (Université de Copenhague, Danemark)
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Carmen LUJÁN GARCÍA (Université de Las Palmas de Gran Canaria, Espagne)
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Valérie SAUGERA (Université du Connecticut, États-Unis)
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Esme WINTER-FROEMEL (Université de Wurtzbourg, Allemagne)
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Denis JAMET (Université Jean Moulin Lyon 3, France)
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Gisle ANDERSEN (Université de Bergen, Norvège)
Modalités de soumission des contributions :
L’article soumis fera entre 35 000 et 55 000 signes (espaces, notes, figures, résumés, texte compris). Les consignes éditoriales sont disponibles à cette adresse : https://www.unilim.fr/espaceslinguistiques/90
Pour la première soumission (anonyme), merci de faire parvenir à espaceslinguistiques@unilim.fr les documents suivants :
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Un fichier avec le résumé de l’article en français et en anglais plus les mots-clés à la fin de chaque résumé ;
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L’article entier avec son titre en français et en anglais (une version format .doc(x) et une version en format .pdf) ;
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Un fichier séparé qui comportera le prénom et le nom de l’auteur, son rattachement institutionnel (Université, laboratoire) et son adresse mail professionnelle, le titre de l’article soumis ainsi qu’une notice biobibliographique de 500 caractères maximum en français et en anglais (une version format .doc(x) et une version format .pdf).
Calendrier :
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Date limite de soumission des contributions : 31 mars 2022
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Date de notification d’acceptation : fin mai 2022