Paris le 9 novembre 1903

Chers parents

C'est ce que je pensais vous dire d'apporter à Paris. Dans le détail que tu m'a donné pour le lit de fer vous ferez mieux de vous en débarrasser à Metz, car il vous faut un pliant, même à Paris l'on a juste un lit monté le restant tout des pliants mais apportez toujours vos 2 lits montés et ne vous défaites de rien en fait de literie et couvertures. Maintenant tâchez d'activer le plus possible pour faire rentrer votre argent de manière que vous soyez à Paris pour passer les fêtes de Noël et de Jour de l'an avec nous. Dans mon calcul j'avais compté de manière que le mobilier arrive dans la semaine de noël. Je suis de nuit cette semaine, la semaine du jour de l'an je suis de jour. Mais de toute nécessité informez-vous du nombre des jours exact qu'il faut de manière que nous puissions combiner pour le faire partir. Quant à vous comme je vous l'ai déjà dit ne vous inquiétez pas de venir de suite le logement étant libre. En parlant de logement j'ai été signer votre engagement dimanche dernier. Puisque vous êtes forcé[es] d'acheter un pliant les deux gosses pourront coucher ensemble en attendant le mobilier. Mon copain me parle souvent quand est-ce qu'elles vont venir car il vous connaît bien nous avons fait la première communion ensemble et il a une de ses soeurs qui est bonne chez les Prevel de la rue Serpenoise, mais ils sont à Paris maintenant, enfin elle était déjà bonne quand j'étais à Montigny avant d'être soldat, il me passe quelquefois le Messin. Dans votre prochaine vous me direz si Simon est grand car Édouard est presque aussi grand que moi et tout frisé, et il ne se passe pas un jour sans que l'on ne parle de vous et il compte les jours avec impatience et il se promet de faire de bonnes promenades dans Paris et de piloter son frère et j'en suis bien content car malgré [sic] ce n'est pas pour le vanter mais vous le verrez vous même il est raisonnable presque comme un homme, et travailleur, mais vous le savez les fréquentations pourraient nous le changer. Il ne sort jamais beaucoup au moins avec son frère seras [cela] lui ferait une société. J'oubliais, apportez la bicyclette elle servira au petit Lucien car c'est moi le parrain de l'aînée [aîné] de notre pauvre fille et le gendre ne s'est pas remarié, il a sa mère avec lui qui élève les deux enfants. C'est un Lorrain il est de Longwy. Je ne vois plus grand chose à vous dire que d'achever le plus vite possible votre départ, plus vite vous partirez et plus vite nous serons ensemble et plus vite vous serez installés et débarrassés, car l'on a long à se raconter.

Julie et Edouard se joignent à moi pour vous embrasser tout en attendant le plaisir d'être ensemble,

Votre frère et père

Lucien Jean

Expéditeur/auteur :
Lucien Jeanjean (dit Jean)
Destinataires :
Simon Jeanjean, Lucie Jeanjean, Pauline Jeanjean et Célestine Jeanjean
Objet : 
Déménagement de Metz à Paris
Format : 
A4 plié
Nbre de pages : 
4
Date : 
09 novembre 1903
Notes : 
Cette lettre était déchirée en quatre. Feuillet plié, d'où six morceaux que nous avons rassemblés.

Images

[N°2252] :
1296 x 1000 px 962k
[N°2253] :
1296 x 1000 px 1,1M

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Pour citer ce document

SCD - Université de Limoges, Déménagement de Metz à Paris [En ligne]. Limoges : SCD Université de Limoges, 2010. Disponible sur <https://www.unilim.fr/jeanjean/1741> (consulté le 21/11/2024)