Les petits cailloux de Simon Jeanjean
Souvenirs et archives Simon Jeanjean's little stones: memories and archives
Jean Péchenart
L’objet de mon travail a été principalement de reconstituer la vie d’un inconnu remarquable, Simon Jeanjean, et de sa famille. De lui je n’avais au départ qu’un souvenir remontant à ma prime jeunesse. Lorrain d’origine et parisien de Ménilmontant, il traversa deux guerres mondiales. Fervent catholique, il fut un militant très actif – chrétien, syndical, politique et résistant – ce que j’ignorais. Ses archives, très riches, ont été données à l’Université de Limoges, puis largement répertoriées et numérisées. Elles sont constituées, entre autres documents, de nombreuses images photographiques : correspondance sur cartes postales de 14-18 et albums de photos de famille. Le présent récit est chronologique, en 20 chapitres. L’histoire de la famille Jeanjean prend racine au XIXe siècle à Metz et prend fin en 2014 avec la mort de Geneviève, la dernière des quatre filles de Simon – sans descendance, car aucune d’elles, à son grand dam, ne se maria ni n’eut d’enfant. Geneviève était ma marraine, grande amie de ma mère depuis 1939. Mes souvenirs s’ajoutent aux siens et à ceux de sa sœur, recueillis avant la fin de leur vie au cours d’une interview, trame d’un roman familial attachant. Ensuite est venue la plongée dans les archives personnelles et familiales de Simon Jeanjean. Le discours historique, objectif et sourcé, se trouve d’ailleurs constamment débordé par une subjectivité requérant la première personne, tant est prégnante ici l’intrication entre le bagage humain et idéologique constituant les Jeanjean – d’abord marqué à droite pour Simon, puis se nuançant au fil du siècle et des générations – et le mien hérité de mes parents. Les nombreux points communs – éducation catholique, guerre, scoutisme, altruisme social – mais aussi toutes sortes de nuances entre leur histoire et la mienne, ne serait-ce que le décalage générationnel, ne laissent pas de m’interpeller et, je l’espère, de nous instruire.
The purpose of my work was mostly to bring together again the life of a remarkable unknown, Simon Jeanjean, and his family. Originally, I had only a memory of him dating back to my early youth. As a Parisian from Ménilmontant, a fervent Catholic born in occupied Lorraine, he lived through the two world wars as a very enthusiastic activist - Christian, unionist, political and resistant. His very extensive archives were donated to the University of Limoges, then thoroughly indexed and digitised. They include, among other documents, a number of photographic images: a correspondence on postcards from the First World War and family photo albums. The present account is chronological, divided into 20 chapters. The history of the Jeanjean family originates in the 19th century in Metz, and ends in 2014 with the death of Geneviève, the third of Simon's four daughters – with no descendants, as none of them, to his great displeasure, ever got married or had children. Geneviève was my godmother, and a great friend of my mother's since 1939. The history of the Jeanjeans thus comes across that of France and the world, and that of my own family at the same time. My memories add to hers and those of her sister, which were collected before the end of their lives during an interview, as the framework of an endearing family novel. Then come Simon Jeanjean's personal and family archives. The objective, referenced historical discourse is constantly overwhelmed with a subjectivity that requires the first person, as the intertwining of the human and ideological baggage which constitutes the Jeanjeans – initially right-wing when it comes to Simon, then shading as the century and generations pass by – and my own, inherited from my parents, is so significant here. The many similarities – Catholic education, war, scouting, social altruism – but also all sorts of shades between their story and mine, if only the generational gap, never fail to strike me and, I hope, to enlighten us as the story unfolds.
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